Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA. On attaque le « Big Four » aujourd’hui, et la rédaction a choisi les Celtics à la 4e place de la NBA, et la deuxième place à l’Est. Battu par les Cavaliers en finale de conférence, et incapable de franchir l’obstacle LeBron, Boston a décidé de frapper fort et même très fort : un recrutement XXL avec Kyrie Irving et Gordon Hayward, 11 joueurs en moins et des ambitions revues à la hausse. Comme il y a 10 ans…
Un virage à 180° |
Comme les Warriors à l’Ouest, les Celtics ont gravi un à un les échelons. Comme les Warriors, ils se sont appuyés sur un noyau de joueurs draftés. Comme les Warriors, ils ont complété leur effectif avec quelques stars. Et puis… patatras ! On pensait Danny Ainge guéri de son impatience, mais une défaite de plus face à LeBron James l’a convaincu qu’il fallait frapper encore plus fort. Chopper le 1er choix de la draft n’a pas suffi, il l’a échangé. Recruter Gordon Hayward, l’un des free agents les plus courtisés, n’a pas suffi non plus !
Ce que voulait Danny Ainge, comme en 2007, c’est de la super-superstar. Ce que ni Al Horford et Gordon Hayward ne sont vraiment. Quand il apprend que Kyrie Irving a des envies d’ailleurs, il se positionne, et il n’hésite pas à lâcher gros : Isaiah Thomas, le chouchou du Garden, un futur premier tour de draft, Jae Crowder et Ante Zizic. Dans un autre échange, il se sépare aussi d’Avery Bradley, l’âme défensive de l’équipe. Au total, ce sont onze joueurs qui s’en vont, dont quatre titulaires ! Ce qui donne une dizaine de joueurs à intégrer, et c’est ce qui inquiète les observateurs. Comment atteindre la finale NBA, et donc battre les Cavaliers, avec un effectif aussi bouleversé et un collectif à reconstruire ? C’est la tâche de Brad Stevens, considéré comme le meilleur coach de la nouvelle génération.
Un collectif à reconstruire |
Marcus Smart, Al Horford, Jaylen Brown et Terry Rozier. Tels sont les quatre éléments qui ont survécu à la grande lessive de l’été. Quatre joueurs plus ou moins majeurs dont le rôle va encore évoluer cette saison. Al Horford va encore briller par sa polyvalence, et il passera du poste 4 au poste 5 selon les adversaires. Pour Marcus Smart, il s’agit de prendre la suite d’Avery Bradley dans le rôle du leader défensif. Capable de jouer à tous les postes extérieurs, il pourrait bouleverser la hiérarchie. Jaylen Brown est le grand gagnant de l’intersaison puisqu’il va débuter les matches aux côtés de Kyrie Irving. Solide défenseur et très bon sur jeu rapide, ce n’est pas un arrière-shooteur mais c’est un joueur symbole de l’effectif où la plupart des joueurs peuvent jouer à plusieurs postes. C’est aussi un défaut lorsqu’un collectif est à reconstruire.
Il n’y a pas de titulaires indiscutables derrière le trio Irving-Hayward-Horford, et Brad Stevens va devoir chercher de la complémentarité. Il doit s’appuyer sur un cinq fort sans affaiblir son banc. C’est le boulot des coaches des plus grandes équipes. Steve Kerr, Gregg Popovich, Tyronn Lue ou encore Mike D’Antoni ont appris à sacrifier un ou deux joueurs pour équilibrer le cinq de départ et renforcer leur banc. Brad Stevens doit le faire avec des joueurs qu’il découvre, mais c’est un problème de riches. Il a surtout l’avantage d’être à l’Est, dans une conférence moins relevée. Il a aussi l’avantage que Cleveland, l’adversaire numéro 1, soit aussi en chantier avec un blessé majeur, un nouveau cinq et des stars à intégrer. En clair, le coach de Boston va avoir un peu de temps pour trouver la bonne formule.
Une vingtaine de matches, voire plus, pour que son « Big Three » soit complice, mais aussi pour que le prometteur Jayson Tatum trouve sa place dans un roster sans véritable arrière shooteur, ni de troisième intérieur. On suivra évidemment les débuts du français Guerschon Yabusele que certains comparent à Draymond Green pour son impact physique et sa capacité à créer du jeu. Sur le papier, on retrouve le talent et la polyvalence des Warriors, mais sans le shoot extérieur. Il manque aussi un véritable 3e intérieur derrière le duo Horford-Baynes. Ce sont des anomalies dans le basket actuel mais c’est ce qui rend si attrayant et énigmatique ce Boston 2017/18.
Mouvements de l’été |
Arrivées : Jayson Tatum et Semi Oyeleye (draft), Gordon Hayward (Jazz), Marcus Morris et Aron Baynes (Pistons), Guershon Yabusele, Shane Larkin, Kyrie Irving (Cavaliers), Daniel Theis, Abder Nader.
Départs : Isaiah Thomas, Jae Crowder et Ante Zizic (Cavaliers), Kelly Olynyk (Heat), Avery Bradley (Pistons), Gerald Green, Amir Johnson (Sixers), Jonas Jerebko (Jazz), Tyler Zeller (Nets).
Le joueur à suivre : Kyrie Irving |
Désireux de sortir de l’ombre de LeBron James, Kyrie Irving retrouve les clés d’une équipe, et c’est la plus prestigieuse de la côte Est : Boston. Le meneur All-Star aura une énorme pression sur les épaules, plus que n’importe quel autre joueur cette saison. Il a demandé à partir, et les Cavaliers l’ont carrément envoyé chez leur principal ennemi. Il y remplace même le meilleur joueur local, Isaiah Thomas, chouchou du public, en passe de devenir une superstar. C’est dire si Kyrie Irving sera attendu au tournant…
On n’attend pas de lui des dribbles fous et des shoots incroyables, mais bien du leadership et de la création. Il a déjà annoncé qu’il voulait se comporter en « meneur de jeu ». Il a tout ce qu’il faut pour y parvenir, mais c’est aussi le bilan collectif qui déterminera s’il a réussi sa mission. Il devra donc aider les Celtics à passer l’obstacle Cleveland. S’il y parvient et qu’il « tue le père », il passera de superstar à héros. Et à Boston, on veut des héros.
LE CINQ DE DÉPART EN DÉBUT DE SAISON |
LE BANC |
Meneurs : Terry Rozier, Shane Larkin
Arrières : Marcus Smart, Andrew White
Ailiers : Jayson Tatum, Abdel Nader, Semi Oyeleye
Ailiers-forts : Marcus Morris, Guerschon Yabusele
Pivots : Daniel Theis
MOYENNE D’AGE : 24.8 ans |
MASSE SALARIALE : 110.6 millions de dollars (16e sur 30) |
SI TOUT VA BIEN |
Avec Gordon Hayward pour faire le lien entre les nouveaux et le basket de Brad Stevens, la mayonnaise prend vite. Kyrie Irving assume son rôle de leader, et il n’a même pas besoin d’en faire trop. Le basket tout en mouvement de Boston lui convient, et chaque décalage permet de trouver des paniers faciles. Sous les panneaux, Aron Baynes est le pivot qu’attendait Brad Stevens. Il libère Al Horford qui se promène à 4-5 mètres. Sur les extérieurs, le duo Brown-Smart fait des ravages en défense, tandis que Jayson Tatum progresse de mois en mois, au point de finir les matches et de s’imposer comme le meilleur rookie de la deuxième partie de saison. Toujours à la lutte avec Cleveland pour la 1ère place de la conférence Est, Boston est néanmoins mieux armé que la saison passée pour décrocher sa place en finale.
SI TOUT VA MAL |
Une dizaine de nouveaux joueurs, c’est beaucoup trop pour une équipe qui avait mis trois ans à construire une équipe capable de jouer le titre. Boston repart au combat avec un cinq de départ remodelé à 80% et le premier mois est compliqué. Kyrie Irving retrouve ses réflexes de scoreur, et Brad Stevens préfère rapidement le décaler au poste 2. Le cinq est plus équilibré, mais ça engendre un embouteillage à l’aile où Gordon Hayward joue beaucoup. À la mi-saison, Danny Ainge doit remodeler un effectif trop déséquilibre, et il se sépare de deux ailiers pour trouver un intérieur de plus et un arrière. Mais malgré un été ronflant, les Celtics ont perdu leur âme défensive et ne sont pas encore prêts à passer l’obstacle LeBron.
PREVIEWS : les équipes déjà présentées |