Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA. Ça s’est joué de peu avec les Spurs, mais c’est bien le Thunder qui arrivera selon le vote général de la rédaction à la troisième position de la conférence Ouest.
Beaucoup de questions planent pourtant au-dessus d’OKC après un été tonitruant qui a vu débarquer Paul George et Carmelo Anthony pour constituer un énorme « Big Three » avec le MVP en titre Russell Westbrook. Pour quel succès ?
Un « Big Three » de folie… |
Un an après avoir vu filer Kevin Durant à Golden State, Sam Presti a frappé fort cet été, par deux fois : d’abord en faisant venir Paul George des Pacers contre Victor Oladipo et Domantas Sabonis (seulement) puis en arrachant Carmelo Anthony aux Knicks en échange d’Enes Kanter et Doug McDermott (seulement). Certes, les deux hommes peuvent tester le marché l’été prochain (option à 21 millions pour PG, à 28 millions pour Melo), ce qui constitue un gros risque pour le club, mais ils peuvent aussi être séduits par OKC, qui dispose ainsi d’une saison complète pour les convaincre d’y laisser leurs valises. Clairement, le jeu en vaut la chandelle et le GM a le mérite de redonner un coup de fouet à ce Thunder dont les perspectives d’évolution semblaient limitées au numéro d’un Russell Westbrook bien trop seul.
Deux joueurs qui, par ailleurs, ne feront pas d’ombre au MVP en titre. Ni l’un ni l’autre n’ont foncièrement besoin d’être des « playmakers », et l’un comme l’autre se feront sans doute un plaisir de profiter des espaces créés par le meneur de jeu. Sur le papier, ce trio est complémentaire, de telle sorte que si tout le monde reste en bonne santé et range son ego au vestiaire, le Thunder sera difficile à tenir quand il seront sur le terrain.
Ajoutez à ça les deux soldats ultimes que sont Steven Adams – adroit près du cercle, intimidant au possible dans la raquette – et André Roberson – défenseur attitré qui soulage les stars de cette tâche – et vous obtenez un cinq majeur très alléchant. C’est plutôt sur le banc que le bât blesse.
Et derrière ? |
Le talent du cinq majeur à OKC n’a d’égal que le vide apparent sur son banc. On exagère, mais le contraste est vraiment saisissant avec cette « second unit » où Raymond Felton et Patrick Patterson, acquis cet été, devront apporter de l’impact. En sachant qu’ils sortent tous deux d’une saison compliquée à moins de 7 points de moyenne chacun. Espérons que les Abrines, Christon, Singler et Grant (à peine 17 points en cumulés l’année dernière) parviennent à être enfin efficaces.
Le coach du Thunder va devoir trouver le bon équilibre entre un gros cinq et un banc affaibli, et il devra du même coup optimiser au mieux le rendement de son « Big Three » mais aussi son impact sur les « role players » en faisant jouer par exemple Paul George avec les remplaçants. Un bon moyen de minimiser l’impact négatif des repos de Russell Westbrook.
Et dans la raquette ? Qui pour soutenir Steven Adams ? La franchise a perdu Enes Kanter, Taj Gibson et Domantas Sabonis, sans les remplacer. Les trois superstars ont beau afficher de belles stats dans cette catégorie, ils auront besoin d’intérieurs solides pour poser des écrans, prendre des rebonds et lancer les contre-attaques. En l’état, Steven Adams est bien seul pour remplir cette tâche.
Quelques points d’interrogations demeurent autour de cette équipe d’OKC, comme l’adaptation de Paul George et Carmelo Anthony autour d’un Russell Westbrook désormais habitué à beaucoup avoir le ballon, mais l’équipe aura au moins l’avantage de voir tout le monde tirer dans le même sens : Carmelo Anthony et Paul George donneront tout pour toucher le jackpot dans un an, et les autres auront intérêt à ce que l’équipe soit compétitive pour que les deux hommes restent.
Mouvements de l’été |
Arrivées : Carmelo Anthony (Knicks), Paul George (Pacers), Patrick Patterson (Raptors), Raymond Felton (Clippers), Terrance Ferguson (21e choix de draft)
Départs : Enes Kanter (Knicks), Doug McDermott (Knicks), Taj Gibson (Timberwolves), Domantas Sabonis (Pacers), Victor Oladipo (Pacers)
Le joueur à suivre : Russell Westbrook |
Quelle saison pour le MVP en titre ? Voilà un autre point d’interrogation dans l’Oklahoma. La configuration a complètement changé cet été, pour le plus grand bonheur du meneur, mais celui-ci va désormais devoir partager le ballon. Evidemment, il ne s’agit pas seulement du nombre de passes décisives pour celui qui tournait en triple double l’an passé, mais de circulation de balle. La présence de deux superstars à ses côtés va l’obliger à lever la tête, à leur réserver des systèmes, mais aussi à laisser le ballon en fin de match le cas échéant. Après être entré dans l’histoire la saison passée avec un triple double de moyenne, on peut s’attendre à ce que Russell Westbrook fasse évoluer son jeu, en impliquant davantage ses coéquipiers. Avec George et Melo à ses côtés, il n’a clairement pas besoin d’en faire trop.
LE CINQ DE DÉPART EN DÉBUT DE SAISON |
LE BANC |
Meneurs : Raymond Felton, Semaj Christon, Isaiah Canaan
Arrières : Alex Abrines, Terrance Ferguson
Ailiers : Kyle Singler, Josh Huestis, Jerami Grant
Ailiers-forts : Patrick Patterson, Nick Collison
Pivots : Dakari Johson
MOYENNE D’AGE : 26.7 ans |
MASSE SALARIALE : 131.5 millions de dollars (3e sur 30) |
SI TOUT VA BIEN |
Le nouveau « Big Three » d’OKC tient toutes ses promesses, et ça fait très mal. Les trois compères s’entendent parfaitement avec un duo Russell Westbrook – Paul George létal sur jeu rapide et un Carmelo Anthony qui punit les défenses par son shoot extérieur. Difficile de contenir les trois hommes en même temps, et les victoires s’accumulent.
Le trio parvient d’ailleurs à tirer vers le haut le reste de l’équipe avec une « second unit » plus efficace, où Patrick Patterson, Terrance Ferguson ou encore Alex Abrines sévissent derrière l’arc. Le Thunder joue des coudes avec les meilleurs en saison régulière et obtient l’avantage du terrain en playoffs. Reste ensuite à trouver l’énergie nécessaire pour rivaliser avec les Rockets, les Warriors et les Spurs sur une série au meilleur des sept matchs.
SI TOUT VA MAL |
Difficile pour le MVP en titre de sortir de son numéro de soliste pour reprendre davantage le costume de meneur de jeu. De la même manière, difficile pour Melo et PG de devoir attendre que Russell Westbrook se soit heurté à un mur pour que la balle n’arrive dans leurs mains. Le trio se regarde jouer à tour de rôle, et la pauvreté collective n’est sauvée que par des exploits individuels. Avec un banc inexistant, la franchise se repose sur le talent pur de ses stars, mais explose en playoffs, face à des équipes mieux structurées. L’expérience est un échec, et le club voit Paul George partir aux Lakers l’été suivant…
PREVIEWS : les équipes déjà présentées |