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D’une NBA aux poings à une NBA du KO

Par  — 

russell-ali-jabbarPeut-être que c’est la mort de Mohamed Ali et toutes les images qu’elle renvoie. Mais après le Game 2, le nombre de matchs de playoffs terminés avec des écarts importants m’a mis une métaphore en tête. Toutes ces fessées prouvent-elles que le niveau de la NBA est moins bon qu’avant ou qu’il y a trop d’écart entre les équipes, comme on peut le lire ici ou là ? Pour moi, il s’agit plutôt d’une conséquence de l’importance du 3-pts. Car si le tir à deux points est un jab, le tir extérieur serait un uppercut.

Je m’explique. En comparant le nombre de 3-pts inscrits en moyenne par chaque équipe durant ces playoffs par rapport à l’adresse extérieure, on se rend bien compte que cette arme, qui n’était que marginale il y a encore 30 ans, est devenue l’outil le plus puissant de la NBA actuelle.

3-points-adresse

Désormais, plus de 30% des tirs sont pris à 3-pts et les conséquences sont claires. C’est désormais derrière la ligne extérieure que les écarts se font et que les matchs se jouent. Face à Oklahoma City, alors que le Thunder privait les Warriors de la plupart de leurs solutions offensives, c’est grâce à des tirs extérieurs extrêmement compliqués de Klay Thompson ou Stephen Curry que les Californiens ont tenu le choc.

À l’Est, Cleveland a écrasé les Hawks à coups de shoots extérieurs et fait la différence à chaque fois que ses shooteurs trouvaient des espaces. Le « 3-and-D », ce joueur limité aux 3-points et à la défense, est devenu un concept d’équipe.

La quête de la « série qui tue »

C’est mathématique. Toute la saison, les « Splash Brothers » ont montré qu’il ne leur fallait que quelques possessions pour mettre la tête de leurs adversaires sous l’eau. Trois ou quatre mauvais replis défensifs ou erreurs de communication, et ça peut vite faire un 9-0 qui fait basculer le match. Même Shaquille O’Neal, arme atomique des années 2000, n’avait pas un tel pouvoir. Même s’il était globalement inarrêtable poste bas, le pivot avait besoin d’au minimum cinq possessions pour qu’un 10-0 prenne forme. Et puis ça prenait du temps, il fallait le laisser se placer, lui donner le ballon dans de bonnes conditions, attendre qu’il travaille et il y avait toujours moyen que l’équipe adverse fasse des prises à deux ou l’envoie sur la ligne des lancers francs…

C’était une ligue de combat aux poings, où il fallait encaisser les coups et les rendre en sachant que mettre l’adversaire dans les cordes n’était pas simple. Grâce à leur système et leur incroyable backcourt, les Warriors jouent de leur côté le KO. Une bonne série et voilà l’adversaire repoussé à 10 puis 20 points. C’est impressionnant, démoralisant et le modèle est petit à petit repris, au point que cette volonté d’abandonner le combat au corps à corps pour chercher la « série qui tue » est devenue une vraie obsession.

Est-ce une mauvaise évolution ? La question est aussi étrange que de demander si un KO de Mike Tyson au premier round est plus intéressant qu’un intense match de 12 rounds de Mohamed Ali, qui se termine par décision des juges. Même s’il est vrai qu’à la boxe, le match s’arrête après le KO et qu’on n’a pas à subir de « garbage time » inutile.

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