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Deux matchs fantastiques coup sur coup. Des tirs plus fous les uns que les autres. Des stars en veux-tu en-voilà. Des retournements de situations à n’en plus finir. Du sang et des larmes (presque) avec l’entorse à la cheville de Kevin Durant… Après le Memphis – San Antonio de l’autre soir en trois prolongations, hier le Thunder – Warriors a confirmé la tendance: les playoffs ont commencé en décembre dans la conférence Ouest !

San Antonio – Memphis, le jeu d’échecs

D’abord à San Antonio.

Ce Grizzlies – Spurs, c’est déjà un classique ! Un de ces matchs qui va marquer la saison à coup sûr et qu’on regardera à nouveau avec plaisir l’été prochain. Sans Tony Parker ni Kawhi Leonard, les champions en titre se présentaient amoindris et, après s’être pris les pieds dans le tapis en début de match, ils ont été forcés de courir après le score pendant quasiment tout le match. Dans le style rugueux et défensif qui définit cette rivalité depuis avril 2011 et la sortie prématurée des Spurs (alors qu’ils étaient premiers à l’Ouest) en playoffs, les Texans ont réussi à revenir au score en comblant un déficit de 23 points… et miracle du basket, c’est Marc Gasol qui inscrit un trois points de desperado, sur un pied (et le mauvais), avec la planche ! Son premier panier primé de la saison ! De quoi en dégoûter plus d’un…

Mais les Spurs y sont également allés de leur petit miracle avec Tim Duncan qui nous a gratifiés d’un parfait copier – coller de son tir face au Shaq en 2004. Là aussi, avec la planche et pas mal de réussite pour envoyer tout le monde en troisième prolongation ! Chaque acteur s’est surpassé. A l’image de Danny Green, complètement déchaîné, qui est devenu le premier joueur de l’histoire à compiler 7 tirs à trois points et 5 contres dans un match. Manu Ginobili (21 points, 8 rebonds, 8 passes) retrouvait lui aussi ses jambes de vingt ans, en frôlant le triple double, mais il nous réservait aussi une belle boulette en lançant une passe trop rapide vers Green qui se faisait intercepter (et bien groggy sur la chute)… et Memphis égalisait à nouveau !

Tel au tie break d’un match de tennis, l’avantage basculait tantôt vers les Grizz, tantôt vers les Spurs. Mais le plus intéressant était encore de voir le jeu d’échecs qui se jouait entre les deux coachs. Sur une possession, Memphis file la gonfle à Z-Bo qui se joue de Bobo Diaw. Toujours la même ritournelle, Randolph capte le cuir en bas, se retourne, baisse la tête, s’enfonce, place sa patte gauche et inscrit le lay-up difficile. En face, les Spurs ont une remise en jeu et un système bien en place. Mais Green se craque en ratant le timing pour Ginobili. Il passe alors la balle à Diaw qui retrouve Ginobili, et alors que Pop commence à rougir au bord du terrain, Green rattrape parfaitement son erreur en rentrant le trois points sur une passe géniale d’El Manu qui a tout remis en ordre.

A chaque coup de l’adversaire, un meilleur coup en face ! C’est exactement ça qui fait l’intensité des matchs de playoffs. Et mercredi soir, à San Antonio, une petite brise printanière semblait souffler sur l’AT&T Center.

Golden State – Oklahoma City, le feu d’artifice

Et puis à Golden State hier.

Nouvelle affiche qui scintille avec deux des équipes les plus en forme du moment. Russell Westbrook et Kevin Durant qui pètent le feu avec sept victoires de suite débarquent dans la Baie pour y affronter les Splash Brothers qui veulent reprendre leur marche en avant après la défaite (aussi face à Memphis) qui a brisé leur incroyable série de 16 victoires de rang. Le décor est planté.

Et l’action ne tarde pas à nous enchanter. Westbrook est chaud d’entrée de jeu… mais pas autant que son pote KD ! Intenable, Durant martyrise Harrison Barnes et Andre Iguodala. Chaque espace qu’on lui laisse, Durant en fait bon usage. Le MVP en titre ne force rien, il laisse le jeu venir à lui. Il va provoquer les fautes quand il attaque le cercle ou punit son défenseur quand il a une fenêtre de tir. Le résultat est exquis: 30 points à 10/13 aux tirs dont 5/6 à trois points. Enchaînant trois bombes de suite derrière l’arc, Durant joue libéré… Comme en cette soirée légendaire du 1er aout 2011 quand il avait enflammé le Rucker Park de New York avec 66 points, dont 4 tirs primés d’affilée; créant littéralement la folie du public avant même le coup de sifflet final !

Malheureusement, une bien vilaine entorse est venue gâcher la soirée ! Enfin, pour les fans du Thunder. Car pour ce qui est du niveau de jeu, les fans de NBA en ont eu pour leur argent. Steph Curry (34 points, 9 passes, 7 rebonds) s’en est assuré en personne. Quand on réussit un trois points, après une passe aveugle derrière la tête de Klay Thompson, alors que le buzzer de la possession retentit, il n’y a pas grand-chose qui peut vous arriver…

Et de fait, les Warriors se sont imposés dans ce feu d’artifice offensif. Sans Kevin Durant, Russell Westbrook a surjoué, se frustrant de ses échecs comme il en a pris trop souvent l’habitude. A deux ficelles de loin suivent ainsi un oubli défensif sur Curry et un air-ball à trois points dans la foulée ! Du Russ pur jus ! Propres du début à la fin (seulement 9 pertes de balles contre 15 au Thunder), les Warriors étaient plus forts car plus concentrés. En mode playoffs en fait ! Ainsi que le prouve leur 51% de réussite aux tirs sur le match.

Les joyeusetés de Noël

On sait depuis belle lurette que c’est à l’Ouest qu’il faut tourner le regard pour voir les meilleures affiches mais en l’occurrence, la NBA a fait fort en nous offrant ces deux duels pour cette semaine qui précède les « Christmas Games ». S’il est fort possible que ce ne soit qu’un feu de paille, ces deux rencontres brûlantes ont néanmoins rallumé le feu dans nos coeurs de fans ! Une parfaite mise en bouche avant de se gargariser de foie gras et autres joyeusetés de saison.

Dès lundi prochain, c’est fromage et dessert… et chocolat (et digeo du coup) avec un Houston – Portland suivi d’un San Antonio – Clippers. Le lendemain, on remet le couvert avec Oklahoma City – Portland et un Phoenix – Dallas pas piqué de hannetons.

Tout ça pour arriver bien préparés pour le jour J. Le 25 décembre, ça va envoyer du gras, du gros, du lourd avec une soirée entière de basket US qui part de 18h et vous amène jusqu’au bout de la nuit avec cinq affiches consécutives. Toutes ont leur histoire singulière – le savoir-faire américain. Parmi elles, la revanche des dernières finales à l’Ouest entre le Thunder et les Spurs, mais aussi le duel californien entre les Clippers et les Warriors.

Je vous le dis, à l’Ouest, c’est déjà les playoffs !