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Le fiasco des « disciples » de Phil Jackson

Par  — 

Le fiasco des « disciples » de Phil JacksonLa saison passée, j’avais expliqué que l’arrivée de Phil Jackson aux Knicks était selon moi une fausse bonne idée. Non pas que je remette en cause le palmarès et les qualités de coach de l’ancien entraîneur des Bulls et des Lakers, mais je lui reprochais essentiellement d’être davantage un meneur d’hommes qu’un technicien, et un formateur.

Par « formateur », je ne parlais pas forcément des joueurs mais des assistants qui l’ont entouré pendant une vingtaine d’années. Si les « enfants » de Gregg Popovich sont pour beaucoup devenus de bons entraîneurs (ou dirigeants), en revanche, les disciples de « Jackson » cumulent les échecs.

Je pense ainsi à Bill Cartwright, Jim Cleamons, Frank Hamblen, Kurt Rambis et aujourd’hui Brian Shaw. Voilà cinq anciens assistants du « Maître Zen », choisis par des équipes pour avoir d’abord été un de ses disciples, et aucun n’a connu le succès. Les quatre premiers ont été rapidement virés, tandis que Shaw est sur la sellette après le début de saison raté des Nuggets.

Depuis 15 ans, je crois que Phil Jackson a fait davantage de mal que de bien à ses assistants. Ils ont été nourris au jeu en triangle, avec des équipes et des joueurs d’exception. C’est écrit en gros sur leur CV, et j’imagine que le réseau de Jackson lui permet d’influencer des GM pour mettre en avant ses anciens assistants.

Le diktat du « jeu en triangle »

Mais voilà, le « jeu en triangle » qui est à la base des systèmes offensifs de Phil Jackson est un ennemi. On le voit aujourd’hui avec les Knicks dirigés par Derek Fisher, ancien meneur de jeu des Lakers sous la coupe de Phil Jackson. Avant d’enseigner tel ou tel système, il faut les joueurs idoines. Je suis persuadé que Rambis ou Shaw connaissent le jeu en triangle à la perfection, et qu’ils sont capables de l’enseigner. Mais la base du basket, ce sont les joueurs, et il est difficile, voire impossible, d’appliquer un système si les joueurs n’ont pas la capacité de l’exécuter. Je ne parle pas forcément des capacités individuelles mais collectives. Ce système ne fonctionne que si tous les joueurs sont sur la même longueur d’ondes. Il fonctionne que si l’effectif possède deux ou trois joueurs exceptionnels par leur lecture du jeu et leur talent individuel. Une star, aussi bon soit-il, ne suffit pas.

Lorsque Phil Jackson gagne avec les Bulls ou les Lakers, il a des stars confirmées (Jordan, Pippen, Rodman, Kukoc, Bryant, Shaq, Gasol, Odom…) et des « role players » d’exception (Paxson, Kerr, Horry, Fisher…). Il a aussi Tex Winter, comme assistant, l’homme qui a popularisé ce système. Cartwright aux Bulls ou Rambis aux Wolves n’avaient pas des effectifs folichon, ni Winter à leurs côtés, et ce fut des échecs. Quant à Cleamons, qui a coaché les Mavs en 1996/97, il était la victime des coups de folie de son proprio, qui avait échangé Jason Kidd aux Suns dès décembre, puis Jamal Mashburn au Heat, pour finir la saison avec 27 joueurs utilisés !

Derek Fisher, un homme sous pression

A travers cette chronique, je pense aussi à Derek Fisher, choisi par Jackson, pour appliquer le fameux « jeu en triangle » aux Knicks. « Rookie » sur un banc de touche, Fisher n’a pas été assistant, mais il a été son relais sur le terrain pendant des années, au point de gagner cinq titres ensemble. Agacé parfois d’avoir Jackson sur le dos aux entraînements, il a accepté le challenge (moyennant un chèque énorme), mais il constate que ça va prendre beaucoup de temps pour gagner des matches. Tout simplement parce qu’il enseigne un système à des joueurs qu’il n’a pas choisis, dont la plupart reste sur des années d’échec. On me répondra que n’importe quel coach doit être capable de tirer le meilleur d’un groupe, et que c’est parfois à lui de s’adapter. J’approuve. Sauf que Jackson a la tête dure, et que s’il a choisi Fisher, c’est justement pour que son équipe vive et meure avec le « jeu en triangle ». En clair, les Knicks, même avec des défaites à la pelle, ne changeront pas de système, et j’imagine combien cela doit être compliqué à gérer pour Fisher, et les joueurs.

C’est d’ailleurs sans doute pour ça que Steve Kerr, premier choix de Phil Jackson pour entraîner les Knicks, a préféré rejoindre les Warriors. Là-bas, il peut y appliquer ses idées, et certaines sont empruntées à… Gregg Popovich.

 

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