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Les blogs de la rédaction

Les Bleus, un exercice particulier

Par  — 

madridVivre un match NBA et un match de l’équipe de France n’a ni le même goût, ni la même odeur. Dans la ligue américaine, se concentrer sur les faits et le jeu est assez simple.

Mais quand on est debout et que « La Marseillaise » retentit à Ljubjana ou Madrid, il est compliqué de ne pas se laisser emporter par ces paroles qui descendent des tribunes et rebondissent dans votre tête. Commenter un match des Bleus, c’est lutter contre l’émotion pour tenter de rester lucide malgré tout.

C’est parfois compliqué. L’an passé, lors de la demi-finale face à l’Espagne, le scénario de la rencontre fut tellement extraordinaire que j’ai fini mon résumé en tremblant. C’est la seule fois que ça m’est arrivé.

Avant-hier, ce fut encore différent. L’Espagne était tellement favorite qu’une victoire française ne pouvait être que du bonus dans cette Coupe du Monde.

Mettre des mots sur l’émotion

Dans ces conditions, il était beaucoup plus simple d’aborder ce match et de le commenter. Au fil des minutes, alors que l’incroyable devenait possible, il fallait néanmoins trouver des mots pour qualifier ce qui se passait sur le terrain. Mais comment décrire ce moment où les faits de jeu se mêlent aux vibrations d’une salle et à ses propres sentiments ?

J’aimerais alors avoir la plume de Don DeLillo pour décrire les murmures des supporters comme il le fait si bien dans les premières pages d’Underworld.

« L’ardeur à grande échelle, voilà ce qui fait l’histoire. C’est juste un gamin avec une ardente aspiration locale, mais il fait partie d’une foule qui s’assemble, des milliers d’anonymes descendus de trains et de bus, des gens en rangs serrés dont les pas martèlent le pont tournant au-dessus du fleuve, et même si ce n’est pas une migration ou une révolution, quelque vaste ébranlement de l’âme, ils apportent avec eux la chaleur corporelle d’une grande ville, leurs rêveries et leurs désespoirs minuscules, ce quelque chose d’invisible qui hante leur journée – des hommes au chapeau mou et des marins en permission, le flot tumultueux de leurs pensées, en allant au match ».

Cette « ardeur à grande échelle », cette « chaleur corporelle d’une grande ville » qui imprègne une salle, on les ressent d’autant plus lorsqu’on suit l’équipe nationale. J’ai bien conscience de la chance qui m’est offerte de pouvoir les respirer. Et un peu malheureux de ne pas les faire suffisament partager.

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