Les Grizzlies, c’est un peu l’antithèse des Hornets des années 90 que j’évoquais mardi. Leur basket et les joueurs ne font rêver personne, leurs équipement non plus, et pourtant, que c’est efficace !
Année après année, Memphis est devenu l’équipe poil à gratter de la côte Ouest autour d’une colonne vertébrale qui ne bouge pas : Mike Conley – Zack Randolph – Marc Gasol. C’est costaud, rugueux, talentueux mais ça ne squatte jamais les Top 10.
En fait, les Grizzlies sont un peu les Spurs du début des années 2000, ou les Pistons de 2004. On admirait leur combativité et leurs fondamentaux, mais ça emmerdait tout le monde de les voir en finale. Aujourd’hui, les Spurs, avec le même noyau de joueurs, propose le plus beau jeu de la NBA, et ils n’ont jamais été aussi populaires…
La même ossature depuis 2009
C’est tout le mal que je souhaite aux Grizzlies qui depuis plusieurs saisons proposent un jeu cohérent mis en place par Lionel Hollins, puis repris par son premier assistant Dave Joerger. Ce changement d’entraîneur est d’ailleurs la preuve que Memphis possède sa propre identité, et qu’ils ont construit quelque chose sur la durée. Les coaches passent, les joueurs restent, et la qualité s’améliore.
Je note aussi que, comme Toronto, l’équipe a véritablement pris son envol avec le départ de Rudy Gay. L’an passé, ils collent 4-2 aux Clippers, puis 4-1 au Thunder. Cette saison, ils mènent 3-2 face au Thunder avec le prochain match à domicile. Ils avaient un scoreur de trop, et ont préféré miser sur leur défense avec Tony Allen, Tayshaun Prince, et bien sûr Mike Conley et Marc Gasol.
Au final, que Memphis domine OKC, certes dans une série avec quatre prolongations, n’est pas une surprise. On oublie en effet un peu vite qu’ils ont joué près de 25 matches sans Marc Gasol, leur meilleur joueur de la saison passée. Au complet, les Grizzlies ont quasi le même effectif que l’an passé, avec Mike Miller en plus, et ce n’est pas rien ! On voit d’ailleurs dans cette série qu’il est resté aussi décisif qu’au Heat. Pour prendre des gros tirs, on peut compter sur lui.
La star, c’est l’équipe
Ce que j’apprécie aussi, c’est que cette équipe pourrait parfaitement reprendre pour elle le slogan « We Are One ». En début d’année, elle perd Quincy Pondexter pour la saison, puis Marc Gasol se pète le genou. Les dirigeants ne paniquent pas. Ils se creusent les méninges, et décident de recruter deux joueurs perdus : Courtney Lee et James Johnson. Leur esprit revanchard colle parfaitement au groupe. Ils profitent du grand ménage post « mercato » pour recruter aussi Beno Udrih, autre joueur revanchard. Sur le coup, on n’y fait pas attention…
Puis lorsque la NBA suspend Nick Calathes 20 matches pour avoir mal lu la notice d’un médicament, les Grizzlies restent soudés, et c’est justement Udrih, le dernier arrivé, qui leur redonne le sourire.
Cette saison faite de hauts et de bas, de joies intenses comme de coups durs, c’est tout Memphis. Une franchise passionnante, composée de joueurs qui se dépouillent sur le parquet et qui ne font qu’un, mais qui ne fera jamais la une des journaux, essentiellement en raison de l’absence de superstars. Pas de Kevin Durant ou de Russell Westbrook à Memphis. Et les fans de la franchise ne s’en plaignent pas…