Alors que le Thunder et les Pacers s’apprêtent à clôturer ces playoffs avec un somptueux Game 7 à Oklahoma City cette nuit, une bonne quinzaine de joueurs vont rentrer chez eux avec l’amère sensation du perdant. Si près du but… et pourtant si loin !
L’élimination en playoffs est un passage obligé pour quasiment tout joueur NBA, mais comment ces compétiteurs féroces, surtout les « franchise player », arrivent-ils à négocier un tel échec ? Quels sont leurs ressorts psychologiques pour se protéger, et rebondir encore plus fort la saison suivante ?
Du côté des Knicks, et notamment de Jalen Brunson et Josh Hart, sortis en finale de conférence Est par les Pacers de Tyrese Haliburton, la sortie de route a forcément été difficile à avaler. Et le contrecoup moral a clairement impacté le physique.
« Mon corps se sent moins bien maintenant que pendant la saison. Je ne sais pas ce qui joue le plus, que ce soit l’adrénaline des matchs ou le fait qu’on soit si concentré sur le match à venir. Pendant les playoffs, on a un match quasiment tous les deux jours, donc on essaye juste de s’en sortir », explique Josh Hart dans leur podcast commun, le Roomates Show. « Maintenant, mes genoux me font super mal. Dès que je m’assois et que j’étends mes jambes pendant dix minutes, j’ai trop de mal à me relever. J’ai l’impression que j’ai cinquante balais. Quand je veux m’asseoir, je dois attraper quelque chose pour ralentir ma chute dans le fauteuil. »
« Je ne croyais toujours pas que notre saison était terminée… jusqu’au premier match des Finals ! »
Preuve que le mental et le physique sont intimement liées, Jalen Brunson reconnaît aisément qu’une bonne préparation dans la tête permet de faire accepter beaucoup de choses au corps, si meurtri soit-il par l’enchaînement infernal des matchs en postseason.
« Je n’ai pas trop de douleurs, [pas autant que Josh le décrit] mais je vois tout à fait ce qu’il veut dire par là. Comme lui, en revanche, mon corps se sentait mieux pendant le run des playoffs, car je me concentrais sur la préparation mentale du match suivant. Alors que maintenant, je suis juste chez moi à me reposer, c’est… mouais [moue de désarroi]… »
Encore dans la phase d’acceptation de la défaite, une dizaine de jours après les faits, Jalen Brunson et Josh Hart avouent qu’ils ne comptent pas tout de suite se remettre au travail. L’un comme l’autre souhaitent se donner, au bas mot, une semaine ou deux sans toucher de ballon. Même si une reprise en douceur de l’activité physique (étirements et muscu légère) sont évoquées.
Non, le plus dur, c’est de faire le deuil d’une saison marathon. Et d’un échec si près du but, aux portes des Finals NBA.
« Personnellement, je ne croyais toujours pas que notre saison était terminée… jusqu’au premier match des Finals ! », sourit (jaune) Josh Hart. « C’est là que je me suis enfin dit : mince, c’est fini pour nous… Il y a eu, quoi, cinq jours entre la fin de notre Game 6 et le début des Finals. Je ne voulais pas l’accepter ou ça n’avait pas encore percuté pour moi, mais quand le Game 1 a commencé, j’ai enfin pris conscience du truc. M****, c’est vraiment fini [rires nerveux] ! »
« Ce n’est pas difficile pour moi, parce que je ne les regarde pas ! »
De son côté, Jalen Brunson confirme la difficulté. Sans surprise aucune, un compétiteur ne peut que rarement se satisfaire d’un joli parcours en playoffs. D’où la difficulté de tourner la page.
« Je suis d’accord. Mentalement, je n’étais pas encore prêt à dire que [notre saison] était finie. Et encore maintenant, je n’ai pas eu cette sensation que la saison est finie et je peux enfin souffler [et passer à autre chose]. Je pense que je ne suis toujours pas prêt mentalement, à me relâcher et me détendre. »
Et à regarder les Finals NBA alors ? « Ce n’est pas difficile pour moi, parce que je ne les regarde pas ! », envoie le meneur All-Star. Alors que Josh Hart nous offre une dernière pirouette.
« J’ai regardé un peu du Game 1. Un peu du Game 2 aussi. Mais c’est surtout pour faire le hater [rires] ! La seule raison pour laquelle je peux suivre un peu, c’est pour faire mon mauvais perdant et détester [les Pacers, ndlr]. »