Étant donné l’importance de la Draft dans le système NBA, la « lottery » est forcément sujet à polémiques. Pour la Grande Ligue, il s’agit depuis quarante ans de trouver un équilibre entre le fait de permettre aux équipes les plus faibles de récupérer les meilleurs jeunes… sans toutefois encourager ces équipes à perdre volontairement.
La « lottery » a justement été mise en place en 1985 car les Rockets étaient accusés de balancer des saisons pour récupérer le premier choix (Ralph Sampson en 1983, Hakeem Olajuwon en 1984), à une époque où ce « first pick » était déterminé à pile ou face entre les pires équipes de chaque conférence. Depuis, la NBA a plusieurs fois modifié son système (1990, 1994, 2014, 2019…) afin de tenter de limiter le « tanking ». Avec plus ou moins de réussite.
Quarante ans de polémiques
Depuis quarante ans, la « lottery » a ainsi connu son lot de polémiques et de rumeurs, depuis la première d’ailleurs et une supposée « enveloppe glacée » qui aurait permis d’envoyer Patrick Ewing aux Knicks.
Les gros coups de chance ne sont-ils que des coups de chance ? Beaucoup en doutent, certains hasards semblant trop beaux pour être vrais. Évidemment, la bonne fortune des Mavs ne fait pas exception à la règle et le fait que la « lottery » n’ait pas lieu en direct est un argument mis en avant pour étoffer le caractère suspicieux de la « lottery ».
Mais pourquoi les chaînes de télévision ne diffusent-elles pas la cérémonie en direct ? La réponse est peut-être décevante mais finalement assez simple : car c’est tout simplement long et rébarbatif.
Il suffit de regarder la « lottery » de 2018 pour comprendre pourquoi la NBA a mis en place une cérémonie d’ouverture des enveloppes, de la 14e à la 1ère place, plutôt que le tirage au sort pur et dur. Déjà, celui-ci ne détermine que les quatre premières positions, et tout suspense disparaît rapidement puisque c’est le premier choix qui est déterminé en premier, puis le deuxième, le troisième et enfin le quatrième. Ensuite, l’ordre de la Draft est simplement déterminé par le classement (inversé) durant la saison régulière des équipes restantes.
Surtout, il y a 1 001 combinaisons (mais seulement 1 000 sont attribuées, la dernière ne correspond à aucune équipe pour que le nombre de chances soit un multiple de cinq, sauf en cas d’égalité) avec 4 boules sur 14 qui sortent de la machine qui ressemble à celle du Loto. Une fois que la combinaison (1-2-3-4, 4-10-5-1, 8-2-13-10…) est sortie, on cherche à quelle équipe elle correspond. Globalement, il y a ainsi plus de 90 secondes entre le déclenchement de la machine et l’annonce de l’équipe associée à la combinaison. Une éternité pour la télévision, surtout si c’est pour voir des petites boules blanches être aspirées, sans qu’on sache immédiatement à quoi elles correspondent…
En NBA, choisir haut est crucial
D’autant que l’autre souci, pour les diffuseurs TV, c’est que toutes les boules sont remises dans la machine à chaque fois. En 2018, les Suns gagnent ainsi trois fois de suite la « lottery », avant que les Kings ne décrochent finalement le deuxième choix de la Draft lors du quatrième tirage. Statistiquement parlant, il est donc possible que les combinaisons d’une même équipe soit tirées en boucle, et que le tirage s’éternise pendant des heures.
Sous sa forme actuelle, la « lottery » est donc impossible à transformer en un évènement télégénique et la transparence totale espérée par certains fans a peu de chances d’arriver. En NFL, MLB et NHL, cela n’a jamais vraiment posé de problèmes. Alors, pourquoi ce protocole provoque-t-il tant de remous en NBA ? Sans doute parce que choisir parmi les premiers lors de la Draft y a une importance toute particulière…