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La course au MVP | Ja Morant, le Derrick Rose de sa génération

NBA – S’il n’est âgé que de 22 ans, Ja Morant s’impose déjà comme l’un des outsiders pour le titre de MVP 2022. Grâce, notamment, à sa domination dans la peinture et ce côté spectaculaire qui n’est pas sans rappeler celui de Derrick Rose en son temps…

Ja Morant est comparé à Derrick Rose, le plus jeune MVP de l'histoireDepuis maintenant dix ans, Basket USA vous propose chaque mardi son Top 5 des candidats au trophée de « Most Valuable Player (MVP) ». Et nous avons décidé de nous attarder, cette semaine, sur la candidature de Ja Morant. Autrement dit la toute nouvelle attraction de la NBA.

Car, avec « ses » Grizzlies bien installés dans le Top 3 de la conférence Ouest (37 victoires – 18 défaites), le néo-All-Star n’en finit plus de nous émerveiller à chaque match, grâce à des actions plus spectaculaires les unes que les autres. À tel point que les Grizz’, historiquement étiquetés comme une franchise tout sauf sexy, sont devenus l’une des équipes « popcorn » de la ligue, au même titre que les Warriors, les Hornets ou les Bulls.

Et Ja Morant, évidemment sur les bases de sa meilleure saison en carrière (26.4 points, 5.9 rebonds, 6.9 passes et 1.3 interception de moyenne), n’y est clairement pas étranger. D’autant que l’aspect le plus impressionnant dans ses prestations individuelles est sans doute le fait qu’il accumule les cartons au scoring sans s’appuyer, pour l’heure, sur un shoot extérieur fiable (34% à 3-pts, en près de 5 tentatives par rencontre).

Tout sauf un peintre

En clair, plus de la moitié (soit 61%) des points du meneur de Memphis sont inscrits… dans la peinture ! Avec son physique pourtant frêle (1m90 pour 78kg), il tourne ainsi à 16.1 points de moyenne dans cette zone du terrain et il est carrément le leader de la ligue, en ce qui concerne ces points marqués dans la peinture ! Loin devant des mastodontes des raquettes NBA, comme Nikola Jokic (15.1), Giannis Antetokounmpo (15.0) et Anthony Davis (14.5), s’il vous plaît !

S’il continue sur sa lancée, Ja Morant deviendrait tout simplement le premier « guard » (meneur ou arrière) à terminer en tête de cette catégorie statistique, historiquement dominée par des intérieurs, depuis 1996 et l’apparition du « play-by-play » (le découpage action par action des matchs).

De plus, en élargissant davantage les critères de recherche, on s’aperçoit qu’ils ne sont que trois « guards » à avoir fini dans le Top 5 des meilleures moyennes de points inscrits dans la peinture. Et ces joueurs ne sont autres que Gary Payton (1997, 1999), Dwyane Wade (2006, 2009, 2011, 2013) et Russell Westbrook (2020). Qui n’ont, contrairement au Rookie de l’année 2020, jamais réussi 15 matchs avec 20+ points dans cette zone du terrain, sur une seule campagne.

Mais la version 2019/20 de Russell Westbrook est justement celle qui se « rapproche » le plus statistiquement de la version 2021/22 de Ja Morant, puisque l’ancien meneur des Rockets tournait, cette saison-là, à 15.0 points de moyenne dans la peinture. Un record toujours d’actualité pour un « guard » dans ce domaine, néanmoins en passe d’être battu —pour ne pas dire explosé— dans les mois à venir.

Les leaders annuels aux points dans la peinture
(Moyenne)

1996/97 — Shaquille O’Neal (19.6)
1997/98 — Shaquille O’Neal (20.8)
1998/99 — Shaquille O’Neal (20.1)
1999/00 — Shaquille O’Neal (22.5)
2000/01 — Shaquille O’Neal (20.0)
2001/02 — Shaquille O’Neal (20.1)
2002/03 — Shaquille O’Neal (19.6)
2003/04 — Shaquille O’Neal (16.0)
2004/05 — Shaquille O’Neal (17.3)
2005/06 — Shaquille O’Neal (15.9)
2006/07 — Shaquille O’Neal (14.0)
2007/08 — Amar’e Stoudemire (13.9)
2008/09 — Al Jefferson (14.1)
2009/10 — Amar’e Stoudemire (13.5)
2010/11 — Dwight Howard (14.5)
2011/12 — Dwight Howard (15.0)
2012/13 — LeBron James (12.8)
2013/14 — LeBron James (13.6)
2014/15 — DeMarcus Cousins (12.5)
2015/16 — LeBron James (14.0)
2016/17 — Karl-Anthony Towns (14.1)
2017/18 — Giannis Antetokounmpo (15.7)
2018/19 — Giannis Antetokounmpo (17.5)
2019/20 — Giannis Antetokounmpo (17.5)
2020/21 — Zion Williamson (20.3)
2021/22 — Ja Morant (16.1)

Sans surprise, depuis que cette statistique est recensée, on constate que Shaquille O’Neal est celui qui a le plus souvent dominé les débats près du cercle, avec des chiffres monstrueux répartis sur toute une décennie. Depuis, un seul joueur est parvenu à atteindre, comme le « Shaq », la barre des 20 points de moyenne dans la peinture : Zion Williamson, l’année passée.

Peut-il nous faire une Derrick Rose ?

Pour en revenir à Ja Morant, bien aidé par les écrans de Steven Adams pour se frayer un chemin vers le panier et à qui « il faut donner du crédit » selon lui, ses prouesses dans les différentes raquettes de la ligue permettent aux Grizzlies d’être l’équipe qui marque le plus de points dans la peinture (56.8). Un vrai casse-tête pour leurs adversaires, donc.

« Ce qu’il fait est incroyable », estimait récemment Tom Thibodeau, au sujet du 2e choix de la Draft 2019. « Il vous met énormément de pression, tout le temps. C’est unique. C’est une attaque à lui seul. La capacité qu’il a à changer de vitesse et de direction, repartir dans l’autre sens et prendre un autre chemin… Ça fait beaucoup à gérer. En plus, il est explosif. Donc il faut vraiment le défendre en équipe. »

Cette déclaration du coach des Knicks n’a pas été choisie au hasard, puisqu’elle pouvait parfaitement s’appliquer à un joueur que connaît très, très bien « Thibs » : Derrick Rose. Et à qui Ja Morant est de plus en plus comparé depuis quelques semaines, comme le montrent par exemple les propos de Paul George, au mois d’octobre.

« Il est juste explosif, il électrise », déclairait l’ailier des Clippers. « Je le comparerais à [Derrick Rose]. J’ai défendu sur lui lors de ma saison rookie, pendant la série Indiana/Chicago, et défendre sur Ja [Morant] est très similaire à ce que c’était de défendre sur D-Rose. Juste avec sa rapidité, sa capacité à changer de direction et à bouger son corps dans les airs… »

Leur âge joue beaucoup car, quand « D-Rose » était élu MVP avec les Bulls en 2011, il était lui aussi âgé de seulement 22 ans. Et, en cas de sacre dans les prochains mois aux dépens de Nikola Jokic ou Joel Embiid (pour ne citer qu’eux), le meneur des Grizz’ deviendrait le second plus jeune MVP de l’histoire, à 52 jours près.

Les plus jeunes MVPs de l’histoire
(Âge à la fin de la saison régulière)

1. Derrick Rose (2011) — 22 ans et 191 jours
[Ja Morant (2022) — 22 ans et 243 jours]
2. Wes Unseld (1969) — 23 ans et 9 jours
3. Bob Pettit (1956) — 23 ans et 92 jours
4. Bob McAdoo (1975) — 23 ans et 193 jours
5. Wilt Chamberlain (1960) — 23 ans et 201 jours

Comparatif entre le Derrick Rose 2010/11 et le Ja Morant 2021/22
(via Basketball-Reference)

Au-delà de l’âge, voire du physique (1m88 et 90kg pour Rose) et des statistiques, la similarité de leurs qualités athlétiques semble évidente. Explosifs au possible, le Derrick Rose de 2011 et le Ja Morant de 2022 pouvaient et peuvent transformer chaque contre-attaque ou pénétration dans la raquette en action phare du Top 10 de la nuit.

Autre point commun entre les deux joueurs : leurs équipes, à savoir Chicago et Memphis, étaient et sont passées dans une autre dimension collectivement, entre 2009/10 (50% de victoires) et 2010/11 (76% de victoires), puis entre 2020/21 (53% de victoires) et 2021/22 (67% de victoires).

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Deux profils similaires, mais pas identiques

À l’inverse, au rayon des différences, les styles de jeu des Bulls de l’époque et des Grizzlies d’aujourd’hui avaient et ont des répercussions sur les façons de jouer de Derrick Rose et Ja Morant, qui diffèrent du même coup. Il y a 11 ans, le shoot à 3-pts et le « small-ball » n’étaient effectivement pas autant valorisés et abondants que maintenant.

Ce qui contraignait le MVP 2011 (10.0 points de moyenne dans la peinture) à devoir se faire davantage violence pour accéder au cercle, avec généralement deux intérieurs sur son chemin et avec bien moins de shooteurs autour pour lui ouvrir le terrain. Chicago tentant, en moyenne, 17 3-pts au cours de ses parties.

Densité intérieure oblige, Derrick Rose devait donc prendre sa chance à mi-distance mais également derrière l’arc, malgré un shoot pas nécessairement fiable et menaçant : 33% à 3-pts (en près de 5 tentatives) et 40% à mi-distance (en près de 6 tentatives).

La « shot chart » de Derrick Rose en 2010/11
(via StatMuse)

À titre de comparaison, certes pas référencé en matière de shoot à 3-pts (24e aux tentatives, 23e au pourcentage), Memphis tente aujourd’hui 33 tirs primés par match. Et, avec un « stretch-4 » comme Jaren Jackson Jr. présent aux côtés de Steven Adams, ou souvent utilisé comme poste 5 dans du « small-ball », Ja Morant a le champ libre pour aller dans la peinture et faire ce qu’il sait faire de mieux : conclure des actions près du cercle.

Par conséquent, s’il tente lui aussi près de 5 shoots à 3-pts par rencontre, comme Derrick Rose (et à 34% de réussite), le meneur des Grizzlies ne tente cependant que 1 shoot à mi-distance chaque soir (à 26% de réussite). Preuve de l’évolution de la ligue, qui a délaissé le tir à mi-distance, et des différences de styles de jeu entre Morant et Rose.

La « shot chart » de Ja Morant en 2021/22
(via StatMuse)

La vraie définition du terme « valuable » ?

Pour autant, même si elle présente de sérieux atouts, la candidature de Ja Morant pour le titre de MVP présente aussi quelques faiblesses.

Il y a, d’une part, le fait que le néo-All-Star vienne à peine d’éclore, ce qui pourrait pousser les votants à privilégier un joueur plus vieux, sous prétexte que Morant a encore tout le temps d’être élu « Most Valuable Player (MVP) ». D’autant que Nikola Jokic ou Joel Embiid seraient loin d’être des MVPs au rabais.

Ensuite, la pépite de Memphis risque de payer les très bons résultats de son équipe sans lui, qui a remporté 11 de ses 13 matchs en novembre/décembre. C’est d’ailleurs à partir de cette période que les hommes de Taylor Jenkins ont trouvé leur rythme de croisière cette saison, de manière à entamer leur ascension vers les hauteurs de l’Ouest. Et à laisser penser que la franchise du Tennessee est avant tout un collectif qui permet à un joueur d’exceller, plutôt qu’un collectif qui n’existe qu’à travers un seul joueur (comme Denver ou Philadelphie).

Enfin, Ja Morant a de grandes chances d’être décoré au printemps prochain, avec le trophée de « Most Improved Player (MIP) ». Autant dire que le titre de MVP n’est pas une fin en soi pour le « Rookie of the Year (ROY) » 2020, qui risque de se consoler avec une autre distinction individuelle…

🗨️ Ja Morant, au sujet des comparaisons avec Derrick Rose :

« J’entends les comparaisons qui peuvent être faites, mais Derrick Rose était unique en son genre. C’était un joueur spécial. Vous pouvez dresser des similitudes, mais il n’y aura jamais un autre Derrick Rose. Moi, j’essaie juste d’être moi-même, de faire ce que je sais faire et d’aider mon équipe à gagner, progresser. »

 

1 – Nikola Jokic (Nuggets)
Bilan : 29 victoires, 24 défaites – 6e à l’Ouest.
Matchs : 47 disputés sur 53 possibles.
Stats : 25.9 pts, 13.7 reb, 7.9 pds, 1.4 int, 0.7 ctr et 3.6 pdb en 33 min.
Pourcentages : 58% aux tirs, 38% à 3-pts et 82% aux lancers.

2 – Joel Embiid (Sixers)
Bilan : 32 victoires, 21 défaites – 5e à l’Est.
Matchs : 41 disputés sur 53 possibles.
Stats : 29.3 pts, 10.9 reb, 4.4 pds, 1.0 int, 1.5 ctr et 2.9 pdb en 33 min.
Pourcentages : 50% aux tirs, 36% à 3-pts et 81% aux lancers.

3 – Chris Paul (Suns)
Bilan : 43 victoires, 10 défaites – 1er à l’Ouest.
Matchs : 53 disputés sur 53 possibles.
Stats : 15.0 pts, 4.5 reb, 10.4 pds, 1.9 int, 0.3 ctr et 2.3 pdb en 33 min.
Pourcentages : 49% aux tirs, 34% à 3-pts et 83% aux lancers.

4 – Stephen Curry (Warriors)
Bilan : 41 victoires, 13 défaites – 2e à l’Ouest.
Matchs : 49 disputés sur 54 possibles.
Stats : 25.7 pts, 5.4 reb, 6.4 pds, 1.5 int, 0.4 ctr et 3.3 pdb en 35 min.
Pourcentages : 42% aux tirs, 38% à 3-pts et 91% aux lancers.

5 – DeMar DeRozan (Bulls)
Bilan : 33 victoires, 21 défaites – 3e à l’Est.
Matchs : 50 disputés sur 54 possibles.
Stats : 27.2 pts, 5.2 reb, 5.1 pds, 0.9 int, 0.3 ctr et 2.3 pdb en 35 min.
Pourcentages : 51% aux tirs, 33% à 3-pts et 86% aux lancers.

Mentions : Giannis Antetokounmpo (Bucks), Ja Morant (Grizzlies), Devin Booker (Suns), Luka Doncic (Mavericks), Rudy Gobert (Jazz)…

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