Baisse générale d’adresse au tir : le changement de ballon en cause ?

20 points à 8/22 pour Jayson Tatum, 20 points à 7/20 pour Damian Lillard… Certaines stars de la ligue ont à nouveau connu une soirée mitigée en terme d’adresse la nuit dernière. Un constat qui devient récurrent.

Après deux semaines de compétition, tous les plus gros scoreurs de la ligue voient leur moyenne de points chuter drastiquement par rapport à la saison passée. La baisse la plus spectaculaire est toutefois celle de Damian Lillard, passé de près de 29 points à 19 points de moyenne après sept matches joués.

Mais ce phénomène de baisse de la productivité offensive ne se limite pas seulement aux superstars de la ligue. Il est généralisé. Selon StatMuse, l’adresse globale aux tirs (44.6%) n’a jamais été aussi basse depuis 2003 et celle à 3-points (34.2%) depuis 2000. Il n’y a également jamais eu aussi peu de lancers-francs shootés en moyenne…

Comment l’expliquer ? Par les nouvelles règles concernant les attaquants qui font tant parler et permettent aux défenseurs d’être plus « physiques » avec les attaquants ? Cette explication peut au moins coller pour les lancers-francs. Mais côté adresse, il y a peut-être une autre piste à suivre : celle du changement de ballon.

Pour cette saison, la ligue a en effet changé d’équipementier en passant de Spalding à Wilson. Un choix qui pourrait paraître anodin mais qui est susceptible d’avoir de vrais conséquences en termes de sensations pour les shooteurs, pour qui la sensibilité au bout du doigt est primordiale.

« Vous avez déjà vu beaucoup de airballs cette saison »

« C’est un ajustement, c’est vraiment différent », constate à ce propos Bradley Beal, dont la moyenne de points a chuté de 7 unités (et de 48.5% de réussite à… 38%). « Le ballon est un peu plus lisse. Le mot ‘Wilson’ n’est pas en relief comme l’était le mot ‘Spalding’. Il y a des différences mais à force de l’utiliser, c’est à peu près pareil. Il faut juste s’y habituer. »

Son coéquipier aux Wizards, et gros sniper de la ligue, Davis Bertans, connaît lui aussi l’importance de bien se sentir ballon en main. Il a d’ailleurs dû s’adapter à un récent changement de balle avec son équipe nationale cet été : « Nous avons dû jouer avec le Molten, qu’ils ont changé il y a deux ou trois ans. Ce n’était pas génial avant. En sélection, beaucoup de joueurs NBA se plaignent des ballons. »

Ces plaintes ne se limitent aujourd’hui pas à l’univers FIBA. Paul George par exemple, qui n’est pas frappé par le même phénomène que ses camarades, a le sentiment de pratiquer un autre basket avec ce nouveau ballon.

« Il n’a pas le même toucher et la souplesse que le ballon Spalding avait. Vous verrez cette année, il y aura beaucoup de tirs vraiment ratés », prévient la superstar des Clippers, son équipe souffrant d’ailleurs globalement en terme d’adresse. « Vous avez déjà vu beaucoup de airballs cette saison. Il ne s’agit pas de trouver des excuses ou de blâmer quoi que ce soit mais il n’y a pas de secret, c’est différent. »

À voir jusqu’où ces premiers retours d’expérience pourraient mener la ligue, qui a déjà connu une expérience manquée en la matière en 2006. Avec sa casquette de président du syndicat des joueurs, CJ McCollum, a affiché son intention d’échanger avec ses homologues pour obtenir de nouveaux avis.

Ce qui est sûr, c’est que l’adresse a sévèrement piqué du nez sur ce début de saison.

Et ce n’est pas seulement l’impact des défenses plus physiques, puisque l’adresse sur les tirs à 3-points « ouverts » ou « très ouverts » est en chute libre. Habituellement aux alentours des 37%, elle est à moins de 35% en ce début de campagne. Simple aberration statistique du début de saison ? Adaptation aux nouveaux ballons ? Ou retour des salles pleines, l’absence du public ayant au contraire boosté la réussite des shooteurs en début de saison dernière ?