Isaiah Thomas reproche à Boston de ne pas l’avoir assez bien informé sur sa blessure à la hanche

Isaiah Thomas a marqué les playoffs 2017 de son empreinte sous les Celtics, avec des paniers « clutch » et des performances extraordinaires, comme son match à 53 points lors du Game 2 de la demi-finale de conférence face à Washington, deuxième meilleure performance individuelle dans l’histoire des Celtics en playoffs ! Une belle épopée qui s’est malheureusement terminée pour lui lors du Game 2 de la finale de conférence face à Cleveland, à cause d’une blessure persistante à la hanche.

Touché depuis le mois de mars, et alors qu’il aggravait sa blessure, « IT » a donc serré les dents et tout donné, avec l’espoir d’une belle récompense en ligne de mire : ce fameux gros contrat l’été suivant, dans le camion de la Brink’s. En fait, il a joué jusqu’à ce qu’il ne puisse plus bouger.

Plus qu’une simple contusion osseuse

Dans le podcast « All The Smoke » animé par Matt Barnes et Stephen Jackson, Isaiah Thomas est revenu sur les tous débuts de sa descente aux enfers, avec, à l’origine, un choc avec Karl-Anthony Towns.

« Je me suis blessé en mars, Karl-Anthony Towns m’est tombé dessus. Ma hanche a bougé un peu, mais à ce moment-là, je n’ai mal qu’au genou, comme si j’avais une entorse. Ma hanche ? Je ne ressentais rien. C’était juste un peu inconfortable mais rien de fou. On a passé une IRM, et il n’y avait rien », s’est-il rappelé.

Isaiah Thomas a alors évoqué son principal regret par rapport à cette triste histoire : le manque de franchise des Celtics par rapport à la gravité de sa blessure.

« Quand on arrive en playoffs, la nouvelle tragique arrive (ndlr : le décès de sa sœur, Chyna, dans un accident de voiture), et ma hanche commence à se détériorer. Tout le monde en a voulu à Boston par rapport à ce qu’ils m’ont fait (le transférer dans la foulée), mais c’est du business, et je le comprends. La seule chose que je pourrais reprocher à Boston et qu’ils n’ont pas bien géré, c’est le fait qu’ils ne m’ont pas expliqué ce que j’encourais si je continuais à jouer. C’est la chose principale que je n’ai pas appréciée. Personne ne m’a donné d’indications. Au bout du compte, c’était censé être une contusion osseuse. C’est ce qu’ils disaient. Et si tu me dis que c’est juste ça, je joue dix fois sur dix ! », a-t-il ajouté. « C’est la seule chose que j’aurais aimé qu’ils fassent différemment et j’aurais alors pris du recul pour poser ce type de question : « Dans le pire scénario, qu’est-ce qui peut arriver ? ». Ça ne s’est pas passé comme ça et j’ai continué à jouer. On avance et on se retrouve en finale de conférence, au Game 2 ».

Son échange à Cleveland, le coup de grâce

Alors qu’il arrivait encore à être productif malgré une blessure de plus en plus compliquée à gérer, Isaiah Thomas se rappelle encore du moment où tout a basculé.

« Sans manquer de respect à Deron Williams, qui était sur la fin, et un peu plus grand, je fais un move, et il ne bouge pas. Je me dis : « Waouh, je suis encore rapide ! ». Et je ressens comme un coup au niveau de ma hanche. C’est à ce moment-là que je me dis que c’est peut-être fini, parce que je ne pouvais plus pousser sur ma jambe. La mi-temps arrive, et c’est là qu’ils m’ont dit de m’arrêter. C’était fini, je ne pouvais plus bouger ».

Le coup de grâce ne tarde pas à arriver puisque Boston échange Isaiah Thomas à Cleveland le 22 août 2017, contre Kyrie Irving. Un autre moment qu’il a mal vécu puisqu’il estime que les Celtics l’ont fait volontairement, en connaissance de la gravité de sa blessure.

« Je suis forfait pour le reste des playoffs. On se rend chez un chirurgien pour voir si j’avais besoin de me faire opérer. La meilleure option était de laisser faire le temps, de reposer mon corps, passer l’été et voir comment ça avait évolué. Et après ça, je me fais échanger à Cleveland. C’est ce qui m’a le plus touché. J’ai joué le jour des funérailles de ma sœur, c’était ma décision, et j’ai décidé de jouer jusqu’à ce que je prenne ce coup. Bien sûr, je pensais aussi à mon salaire, j’allais devenir un « max player » et donc je me disais que je devais continuer à jouer (…). Jusqu’au jour où j’ai reçu ce coup de fil, arrivé de nulle part, de Danny (Ainge) », a-t-il poursuivi. « Je crois que si j’avais été échangé sans être blessé, je l’aurais pris différemment. Je me serais dit : « Cool, je vais jouer avec LeBron, on a une chance de gagner le titre ». Le fait que ça se soit produit alors que j’étais blessé m’a touché. Je suis un être humain au bout du compte. Le fait qu’ils savaient à quel point ma hanche était mal-en-point, et qu’ils m’ont échangé pour ça, ça fait mal ».

Isaiah Thomas n’a jamais retrouvé son jeu depuis et a confirmé avoir vécu l’enfer, physiquement et mentalement, suite au décès de sa sœur. « Pendant deux trois ans de suite, tous les jours ont été un combat pour moi ».

Il s’en est malgré tout sorti et même s’il a enchaîné les échecs, avec les Cavaliers, les Lakers et les Wizards, il a bénéficié d’une nouvelle chance de se montrer cette saison avec Team USA en février, peu après avoir fêté ses 32 ans. Deux matchs de qualification du Championnats des Amériques qui ont débouché sur un contrat de dix jours avec les Pelicans. Déjà un petit exploit au regard de ce qu’il a traversé ces quatre dernières années.