La NBA ne pouvait sans doute pas rêver d’une meilleure soirée de reprise. D’autant que la première rencontre, entre le Jazz et les Pelicans, fut remplie de symboles. Rudy Gobert, l’homme dont la contamination au Covid-19 avait arrêté la saison, a ainsi inscrit les premiers et derniers points de son équipe pour la reprise.
Comme lors des « scrimmages », l’accent est en effet mis côté Salt Lake City pour servir le Français, parfois oublié offensivement cette saison. Avec un Donovan Mitchell qui offre les points de la victoire à son pivot.
« Cela vous empêche aussi d’en parler (de la brouille), pour être honnête », a ainsi déclaré l’arrière. « Au bout du compte, nous sommes des joueurs de basket. Nous allons sur le terrain et nous faisons la bonne action. Il a fait un sacré boulot. J’essaie de trouver ma voie et de trouver des gars ouverts. Pour moi, à la fin du match, il s’agit de faire la bonne lecture. Je vous ai dit mille fois que j’essaie d’être un meilleur passeur, un meilleur créateur dans l’ensemble. Pouvoir le faire dans ces situations montre simplement les étapes que j’ai franchies. »
Cette action n’effacera pas d’un coup tous les problèmes, mais elle est forcément symbolique.
« C’est juste que je lui fais confiance et qu’il me fait confiance », continue Donovan Mitchell. « C’est vraiment ce dont il s’agit. Il a inscrit les deux premiers points, et que cette action termine le match, cela devrait en quelque sorte clôturer les choses, notamment sur tout ce qui concerne les discussions hors du terrain. »
« Donovan essayait de faire la bonne action et c’est ce qu’il a fait. Beaucoup de gens ne vont probablement pas pouvoir dire les choses qu’ils veulent dire pour essayer de briser notre équipe. Comme je l’ai dit, la vie est bien mystérieuse »
L’arrière All-Star se force-t-il ainsi à servir son pivot parce qu’il sent que c’est ce qu’il faut faire sur le terrain ? Ou pour calmer les rumeurs de tension ? À moins que ce ne soit finalement un peu des deux…
Dans tous les cas, Quin Snyder a apprécié l’attitude de ses deux joueurs, et leur entente dans le « money time ».
« Faire l’action qu’il a fait en fin de match en donnant le ballon à Rudy, pour que Rudy mette les deux lancers francs, cela montre beaucoup de confiance en son coéquipier », explique le coach sur son arrière. « Peut-être que je vais changer d’avis et dire que c’est poétique, mais je ne veux pas trop en rajouter. Ces deux hommes ont fait cela des centaines et des centaines de fois au cours des trois dernières années, depuis qu’ils jouent ensemble. »
Finalement, Rudy Gobert était de son côté simplement heureux de pouvoir tourner la page, répétant que l’important était de voir comment on réagissait aux épreuves, « la vie étant bien mystérieuse »…
« Je suis simplement reconnaissant. Je suis juste reconnaissant de pouvoir faire ce que j’aime faire. Après tout ce que j’ai vécu personnellement et tout ce que le monde traverse en ce moment, pouvoir continuer à inspirer des millions d’enfants dans le monde entier et à répandre la positivité n’est qu’une bénédiction. Et c’est génial de commencer par une victoire, bien sûr », avant de conclure, comme Donovan Mitchell, que ce match et cette action finale devraient calmer ceux qui prédisaient une implosion du Jazz. « Donovan essayait de faire la bonne action et c’est ce qu’il a fait. Beaucoup de gens ne vont probablement pas pouvoir dire les choses qu’ils veulent dire pour essayer de briser notre équipe. Comme je l’ai dit, la vie est bien mystérieuse. »