Présidente du syndicat des joueurs depuis 2014, Michele Roberts avait jusqu’à présent réalisé un parcours quasi parfait, négociant en bonne entente avec Adam Silver en étant soutenu par la grande majorité des joueurs.
La fronde menée par Kyrie Irving et Dwight Howard contre la reprise de la saison est donc le premier écueil, alors que les représentants des joueurs avaient pourtant voté à l’unanimité le redémarrage de la campagne. Y a-t-il eu des problèmes de communication entre le syndicat et les 450 joueurs de la ligue ? Les enjeux ont-ils été clairement expliqués ? Les stars ont-ils poussé pour reprendre, forçant la main des « role players » ?
Interrogé par le Boston Globe, Michele Roberts rappelle que le syndicat a négocié le fait que les joueurs étaient libres de ne pas se rendre à Orlando, s’ils ne se sentaient pas à l’aise, sans que ça ne casse les contrats. Simplement, ils ne seront pas payés pour la période en question.
« Je ne crois pas qu’un joueur puisse dire que cela lui a été imposé, ce n’est pas le cas », assure-t-elle. « Pas un seul joueur n’est obligé de jouer. Ce n’est pas de la servitude involontaire. Je n’ai pas à travailler. Ils n’ont pas à travailler. Mais c’est bien sûr une atténuation des risques pour les joueurs. Ce protocole de santé et de sécurité, je suis convaincu qu’il ne peut pas être meilleur. Mais je suis aussi sincère en disant qu’il n’est pas infaillible. »
« Nous faisons absolument tout ce que nous pouvons pour atténuer le risque. Si je ne pensais pas que c’était le cas, que la ligue traînait des pieds, alors je recommanderais de toutes mes forces que nos joueurs ne pensent même pas à rejouer »
Consciente des enjeux financiers colossaux pour les joueurs en cas d’annulation de la saison (1,2 milliard de dollars de salaires perdus, un possible « lockout »…), Michele Roberts assure qu’il s’agit d’un bon compromis.
« Je pense que les joueurs ont ce qu’ils veulent. Ils veulent tenter leur chance et si ça ne marche pas, eh bien, nous aurons essayé. Espérons que rien de catastrophique ne se produira et que nous pourrons juste mettre au point le plan B. Si le pire devait se produire et que le virus s’étendait, nous arrêterions. C’est le virus. Ce serait dur, mais je ne serais pas surprise parce qu’il n’y a aucune capacité scientifique ou médicale pour s’en protéger. Les joueurs le savent. Les équipes le savent. Nous faisons absolument tout ce que nous pouvons pour atténuer le risque. Si je ne pensais pas que c’était le cas, que la ligue traînait des pieds, alors je recommanderais de toutes mes forces que nos joueurs ne pensent même pas à rejouer. Mais heureusement, ce n’est pas le cas. »
Par contre, l’avocate ne veut pas que la prochaine saison démarre le 1er décembre, comme l’espère la NBA.
« Le 1er décembre n’est pas une option intéressante. Ce sont des questions difficiles qui doivent être résolues. Comment faire face aux problèmes de revenus que ce virus a créé et créera la saison prochaine ? Je ne sais pas quand il y aura de nouveau des fans dans les salles. Je ne pense pas que nous les aurons en octobre. Il y a un certain nombre de facteurs qui auront un impact sur le moment où la saison commencera. Je ne sais pas si nous allons avoir un deuxième pic. À quoi ressemblera l’épidémie ? Et si vous parlez d’une saison comprimée, nous avons pu réduire le nombre de back-to-backs, l’idée d’y revenir et le risque évident de blessure qui en découle n’est pas attrayante. Mais rien ne se passera sans que les joueurs ne signent. C’est certain. »