La bataille annoncée entre ces deux équipes très proches l’une de l’autre a bien lieu. Malgré plusieurs changements de momentum dans cette série, ni Raptors, ni Sixers ne sont parvenus à prendre le dessus. « Chaque match a été différent, du premier jusqu’au sixième », notait Kyle Lowry hier, un habitué de ce genre de rencontres. « Il y a des similarités mais ils sont tous différents. Le Game 7 sera un match différent. » Un bon moyen de rappeler que Toronto avait d’abord impressionné dans le Game 1, avant de voir le vent tourner sur les deux matchs suivants.
Le Game 4, sans doute clé dans cette série, remporté par les Raptors à Philadelphie, a permis de remettre les compteurs à zéro alors les deux équipes ont enchaîné avec une victoire autoritaire chacune sur leur parquet pour les Game 5 et 6.
Si l’avantage du terrain aura sans doute son importance pour les Raptors, les Sixers ont prouvé qu’ils pouvaient s’imposer à l’extérieur. Leur victoire dans le Game 2 était d’ailleurs leur première à Toronto depuis… 2012 !
Quel visage de Joel Embiid ?
L’état de santé du pivot des Sixers est l’histoire de cette série. Gêné par un virus mais aussi par la défense des Raptors, Marc Gasol en tête, Joel Embiid a alterné le très bon (Game 3) et le très mauvais (Game 5). L’écart statistique dans les victoires de son équipe (21 points à 41% et 9 rebonds) et les défaites (13 points à 37% et 7 rebonds) est d’ailleurs saisissant.
Si Jimmy Butler a clairement pris ses responsabilités niveau « leadership » (« Il a été un immense leader », assurait Brett Brown après le Game 6), contrairement à Ben Simmons, on voit mal les Sixers s’imposer sans un Joel Embiid dominateur au poste. Ne serait-ce que dans la fixation pour libérer un shooteur comme JJ Redick, qui a peiné à s’offrir des bons tirs dans cette série. La bonne nouvelle pour les Sixers et lui est que le pivot, qui doit se montrer prudent dans ses gestes, a pu profiter de trois jours de repos pour se remettre.
Les Raptors au rebond ?
« Je crois que limiter leurs rebonds offensifs est la clé principale de cette série. » Kawhi Leonard dit vrai. Sur ces six matchs, les Sixers dominent largement leurs adversaires dans la bataille au rebond : 46 prises par rencontres contre seulement 38. Philly confirme ainsi son statut d’être l’une des meilleures équipes de la ligue dans ce secteur, et l’inverse pour Toronto.
Dans cette série, les Sixers récupèrent dix rebonds offensifs par match, soit trois de plus que les Canadiens.
« On doit faire mieux », reconnait Nick Nurse. « On doit être plus physiques sur nos écrans retard, être super consciencieux pour nous mettre en opposition puis prendre les rebonds comme des grands garçons, les attraper à deux mains et tenir la balle fermement. »
Marc Gasol, qui n’a pas atteint le cap des 10 rebonds depuis le début des playoffs, doit sans doute se montrer plus actif : avec moins de 5 rebonds par match, l’Espagnol en prend deux fois moins que Tobias Harris par exemple. Face à ce défi, Nick Nurse envisage de grandir à nouveau son cinq en alignant Serge Ibaka et Marc Gasol, tout en gardant Kawhi Leonard et Pascal Siakam sur les postes 2 et 3.
Quel facteur X ?
Ce soir, les temps de jeu des titulaires devraient à nouveau s’envoler. Or, les deux équipes attendent malgré tout un petit plus de leur banc. Jusqu’ici, celui de Philadelphie a davantage répondu présent. James Ennis et Mike Scott ont tous les deux apporté une énergie bienvenue pour les Sixers, là où les rendements de Fred VanVleet et de Norman Powell restent anecdotiques en face. Seul Serge Ibaka a redressé la barre en se montrant sous un meilleur profil sur les trois derniers matches.
Ce dernier, comme Marc Gasol ou Pascal Siakam, dispose de tirs grand ouverts dans cette série, « offerts » par Joel Embiid. Si ces trois hommes sanctionnent, Toronto a de bonnes chances.
Ne pas penser à l’avenir…
L’avenir à court terme, pour l’équipe qui s’impose, c’est Milwaukee. Déjà qualifiés pour la finale de conférence, les Bucks attendent de voir quel adversaire coriace va les rejoindre. Pour l’équipe qui s’incline en revanche, l’avenir semble particulièrement flou. Chez les Sixers, Brett Brown est sans doute beaucoup plus sous pression que Nick Nurse alors que l’équipe va connaitre un été décisif pour le « Process » avec les re-signatures possibles de Jimmy Butler et / ou Tobias Harris.
Côté Raptors, on se demande également quelles pourraient être les répercussions d’une défaite pour l’avenir de Kawhi Leonard. Une élimination prématurée au second tour le dissuadera-t-il d’aller voir ailleurs cet été ?
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