C’est désormais une tradition sur Basket USA : chaque été et chaque hiver, nous vous proposons la lecture d’extraits d’un livre en rapport avec le basket américain.
Pour cette intersaison 2018 – et après le triptyque Phil Jackson/Michael Jordan/Dream Team, Basket USA feuillette « Allen Iverson, Not A Game », la biographie que Kent Babb a consacrée au génial arrière de Philadelphie MVP de la Ligue en 2001.
On prévient ses fans : ça dépote, car ce bouquin évoque sans fard les épisodes glorieux comme les périodes plus sombres. Bonne lecture !
Première partie – Deuxième partie – Troisième partie
Quatrième partie – Cinquième partie – Sixième partie
Septième partie – Huitième partie – Neuvième partie
Ils s’approchaient de lui dans la rue et sur les planches de Jersey Shore, le suivaient parfois tandis qu’il passait son chemin. « Pat ! Iverson ! », criaient-ils en le poursuivant jusqu’à la salle d’entraînement des Sixers ou quand il sortait dîner. « Yo, Pat !, lui lançaient-ils. Iverson ! » « Je pensais que mon nom était Pat Iverson, s’est rappelé Pat Croce qui, au printemps 1996, était un nouveau millionnaire et effectuait ses premiers mois à la présidence des Sixers. Je vous le dis, tout le monde m’interpellait. »
Il était allé voir Allen Iverson à Georgetown et était presque immédiatement tombé amoureux des qualités du petit, de son instinct de tueur, de son énergie, de sa détermination et de son intensité. Il y avait quelque chose d’attirant et de familier là-dedans car lui aussi, Croce, avait vécu autrefois de façon modeste, si ce n’était pas dans la pauvreté. C’était un jeune de South Philadelphia qui s’était fait un nom en tant que physiothérapeute. Il avait pris le job de consultant en préparation physique chez les Sixers et s’était vu, plus tard, assigner des tâches spécifiques comme aider Shawn Bradley, le pivot de 2,29 m, à prendre du muscle. Il a fini par rester dix ans et a bâti une chaîne de centres pendant son temps libre, s’extirpant ainsi des rues de South Philly à la force du poignet, en claironnant à tout le monde que « ça (faisait) du bien, baby ».
Et que vous devriez vous sentir bien, vous aussi, parce qu’il le faisait avec le sourire, qu’il s’agisse de bander des chevilles, de faire des discours, de gagner deux championnats nationaux de karaté ou de se débarrasser des corvées quotidiennes en vendant sa boîte (pour 40 millions de dollars). En 1996, il a réinvesti une partie de cet argent pour devenir actionnaire minoritaire dans l’équipe de NBA qu’il suivait depuis qu’il était enfant et après être devenu président de l’équipe, il en a hérité, alors qu’elle se trouvait à un tournant. Les Sixers n’étaient pas simplement mauvais, ils étaient ennuyeux et Pat Croce était parmi les premiers à proposer une révolution. Tout ce dont ils avaient besoin, à présent, c’était d’un peu de chance.
Pat Croce gagne le gros lot
Croce a mis dans sa poche la médaille sacrée de son père, a demandé le ballon de basket en cristal qu’il s’était fait livrer par avion de Waterford, en Irlande, le pays d’origine de sa mère, et s’est assis pour suivre la loterie de la draft de la NBA. Tandis que les autres équipes se voyaient attribuer les choix plus bas, la jambe de Croce a commencé à s’agiter en bas de l’estrade. Elle alla de plus en plus en vite alors que Milwaukee et Vancouver (futur Memphis) héritaient des quatrième et troisième choix. Et, mon Dieu, les responsables de la soirée avaient dit aux représentants des franchises de rester stoïquement assis et de ne pas manifester leur joie, une directive qui venait directement du commissioner de la NBA, David Stern. Mais rien à foutre de tout ça, pensa Croce, c’était « showtime ». Et donc, quand Toronto a reçu le second choix, il a souri, il s’est penché en avant, il a serré le poing et tapé dans la main d’un dirigeant assis à sa gauche puis a « checké » un représentant des Raptors à sa droite, puis tous ceux qui se trouvaient derrière lui, tandis que les autres gars étaient morts de rire. « J’ai pensé : “Je l’ai !” », a-t-il ensuite dit à Bob Costas, avant de masquer les intentions de son équipe.
Les fans voulaient Allen Iverson et la vérité est que Pat Croce le voulait aussi. Oh que oui, il le voulait ! Parce qu’il représentait exactement ce dont cette franchise et cette ville avaient besoin : un jeune avec du talent et une attitude, dénué de toute peur, parce que c’était le profil de Philadelphie.
Quelques semaines après la conférence de presse d’Iverson à Georgetown, où il s’était officiellement déclaré candidat à la draft, Pat Croce avait missionné un détective privé pour enquêter sur la vie privée du jeune homme. Celui-ci a pris rendez-vous avec John Thompson, le coach des Hoyas, qui lui a dressé un portrait fidèle mais favorable du joueur dont il était devenu proche. Croce voulait savoir ce qui s’était réellement passé au bowling et quand le détective est revenu avec des banalités, des informations creuses que Croce aurait pu trouver lui-même dans les archives du « Daily Press » ou en passant quelques appels téléphoniques sur la Presqu’île, il a programmé une rencontre seul à seul avec Iverson.
Croce est entré dans le hall d’un hôtel Embassy Suites, près de l’aéroport de Philadelphie, et il a trouvé le jeune homme relax dans un sofa, peut-être dans un demi-sommeil, habillé sportswear. Croce s’est présenté et lui a dit que le general manager des Sixers, Brad Greenberg, allait les rejoindre. Ils sont allés s’installer à une table. Croce lui a posé des questions sur son passé, ses copains, il voulait savoir s’il aimait quand Coach Thompson lui bottait le cul à l’entraînement avec son 51.
Iverson regardait cet homme blanc filiforme au bouc roux et se demandait de quelle planète Pat Croce venait. Puis Croce lui a parlé de cette soirée à Circle Lanes, en s’assurant qu’il était maintenant vraiment réveillé. Le jeune homme s’est rajusté sur sa chaise et a dit à Croce ce qu’il avait dit à tout le monde : il ne s’était que très peu impliqué.
« Allen, tu n’es qu’une tafiole ! »
« Donc, tu ne t’es pas battu ?, lui a demandé Croce en observant le langage corporel du jeune homme.
– Non, a répondu Iverson.
– Donc, tu me dis qu’un gars te traite de “nègre” et que tu ne le frappes pas ? »
Iverson a regardé Croce dans les yeux. Il avait toute l’attention d’Iverson maintenant, juste comme il le voulait. Il scrutait le jeune homme, attendant de voir sa réaction, les yeux incisifs derrière ses lunettes rondes à la John Lennon. Tranquille, le gamin a défendu sa position.
« Ouais, a dit Iverson.
– Eh ben, t’es qu’une tafiole ! », lui a dit Pat Croce en élevant la voix. Allen Iverson l’a regardé, perplexe, se demandant ce qu’il était censé répondre. Puis il a simplement souri et Croce aussi. Il l’avait testé et Iverson le savait. Il a expliqué à Croce qu’en fait, il n’avait pas eu à se battre. Ses amis étaient là et quand tout est parti en vrille, ce sont eux qui ont sauté dans la mêlée. Iverson, qui a ensuite évoqué son système de survie à la maison, a sans doute éprouvé du respect vis-à-vis de Croce pour avoir abordé le sujet.
« Je vais vous dire, vous pouviez le voir : il y a des moments où Allen s’illumine, quand vous êtes vraiment avec lui, et cette illumination est pleinement en lui », s’est rappelé Pat Croce bien plus tard.
Croce est sorti satisfait de ce rendez-vous et l’a validé – mais il était tout de même sur ses gardes quant à l’entourage d’Iverson. Allen ne craquerait pas facilement et c’était une qualité nécessaire vu la situation de l’équipe qu’il allait rejoindre. Croce est retourné aux bureaux des Sixers, a relayé ce qu’il avait appris aux responsables des opérations basket mais a gardé pour lui un secret : il se sentait déjà conquis par Iverson. Il se sentait comme un grand frère. Il s’est dit en lui-même que si les responsables du recrutement recommandaient Marcus Camby, de Massachusetts, ou Stephon Marbury, de Georgia Tech, il ne s’y opposerait pas.
Le truc, c’est que oui, les responsables du recrutement connaissaient le basket mais Pat Croce, lui, connaissait les gens. Et ça lui faisait hocher la tête quand on lui parlait de la frêle silhouette d’Iverson, de son mauvais tempérament et de tous les dossiers brûlants de son passé. Sélectionner ce jeune de Georgetown représentait un risque mais il l’avait regardé dans les yeux. Il y avait vu quelque chose que tout le monde voulait. Philadelphie, les Sixers et Croce lui-même.
« On est nuls ! Ce gars était une putain de machine à scorer. Il savait comment gagner. Ce mec était… Ce n’était pas la question, qu’il ne mesure que 1,83 m et ne pèse que 72 kg tout mouillé. On avait besoin d’un gars qui puisse porter la franchise sur ses épaules, qui ne craquerait pas. Et c’était un scoreur avec… Ouais, peut-être qu’il avait été élevé à la dure. Peut-être qu’il avait cette attitude “Moi contre le monde entier”. Mais c’était ce dont nous avions besoin », a dit Croce plus tard.
Le flair de trois employés de Reebok
Le soir, il est parti se coucher. La draft approchait et les derniers préparatifs étaient bouclés. Croce continuait d’entendre le même nom, encore et encore, comme il l’avait entendu sur les planches de Jersey. Allen Iverson. Pat a fini par l’admettre dans la confidence. Il avait toujours su que les Sixers le retiendraient.
Les collègues se retrouvaient plusieurs soirs, au cours de la semaine, chez Scott Hewitt, près de Canton, au Massachusetts. Ils étaient tous trois pleins d’espoir, au milieu de leur vingtaine. Ils se retrouvaient pour parler d’Allen Iverson. Ils ne savaient rien de plus, sur lui, que ce qu’ils avaient vu dans des reportages télévisés sur Georgetown : un meneur rapide comme l’éclair, qui transperçait les défenses ou subtilisait le ballon aux dribbleurs adverses pour filer directement au panier. Mais les trois jeunes employés de Reebok voulaient exercer leur esprit à penser comme s’ils le connaissaient.
Ils lisaient des articles de journaux, les découpaient et les scotchaient sur le mur du salon d’Hewitt. Ensuite venaient les articles des magazines et les photos. Le mur se recouvrait peu à peu et la femme d’Hewitt fronçait les sourcils devant la décoration inhabituelle de sa maison. Les éléments concernant sa personnalité étaient les meilleurs. Pourquoi avait-il fait ce qu’il avait fait ? Qu’est-ce qui l’a poussé à dire les choses qu’il a dites ? Son attitude, son enfance, sa vie : ils voulaient l’absorber et l’apprendre comme si cette vie avait été la leur. « C’était notre autel sacré Allen Iverson », a résumé Todd Krinsky, l’un des jeunes employés ambitieux qui se retrouvaient dans cette petite maison du Massachusetts.
Todd Krinsky grimpait durement, un à un, les barreaux de l’échelle sociale et comme Pat Croce, il se retrouvait en Allen Iverson. Krinsky avait joué au basket et il avait été D.J. Son premier poste chez Reebok avait consisté à s’occuper du courrier. Il travaillait maintenant au design des produits et il s’était entiché d’Iverson. Les deux autres aussi, un jeune prodige du marketing appelé Que Gaskins et Scott Hewitt, un designer de chaussures, propriétaire du A.I. Wall of Fame.
Quand ils ont estimé qu’ils connaissaient Iverson ou du moins, qu’ils le connaissaient suffisamment bien, Hewitt a commencé à faire des croquis : une basket blanche avec le haut en cuir, perlée de rouge sur le dessus, et une semelle translucide. Ils se sont tenus à ce croquis, l’ont étudié mais quelque chose manquait. On l’appelait « The Answer », n’est-ce pas ? Est-ce que quelqu’un se posait la question de savoir si sa taille, sa personnalité et son passé s’accorderaient aux structures, à l’organisation de la NBA ? Hewitt a attrapé un bout de papier et une minute plus tard, il l’a tendu bien haut. Cette fois, il y avait un cercle contenant un point d’interrogation. Il l’appellerait « La Question ».
« A la base, nous voulions colorier la pointe et le talon. Quand on le voyait se déplacer si vite, nord-sud, sur le terrain, c’était comme une Porsche qui se déplaçait de bas en haut », a commenté Krinsky.
Shaquille O’Neal et Dennis Rodman, c’est le passé
Peu de temps après qu’Iverson s’est déclaré candidat à la draft, Krinsky s’est rendu à Washington pour le rencontrer avec David Falk. Ils ont attendu dans le bureau de Falk. Les minutes passaient, les jeunes gens regardaient leurs montres. Au bout d’une heure, Allen est entré. Il portait un costume crème en lin. Il s’est laissé tomber sur une chaise pour entendre les dernières propositions. Il n’a pas parlé beaucoup ; c’était quasiment les premiers représentants qu’il recevait. Mais Krinsky a été enchanté. « Il avait assurément cette incroyable aura de confiance. Il avait déjà à l’époque cette façon un peu arrogante de se tenir », a-t-il commenté.
Ils sont partis – rien n’a été promis ni garanti – puis sont rentrés au Massachusetts. Reebok avait Shaquille O’Neal et Dennis Rodman sous contrat mais pour les trois employés, Allen Iverson, c’était l’avenir. C’était ce que la mission irrévérencieuse de l’équipementier était censée accomplir : en faire une superstar. Des dirigeants ont négocié avec Falk avant la draft. Krinsky était présent à une réunion où se trouvaient des responsables de premier plan. Beaucoup d’entre eux étaient plus âgés et bien plus haut placés que les trois têtes brûlées avec leur autel sacré Iverson.
« Ecoutez, nous ne devons pas nous affoler, a dit Paul Fireman, le président de l’entreprise. Il y aura toujours un autre Allen Iverson. »
Todd Krinsky s’agitait sur sa chaise, sentant qu’une partie de son destin était en train de se dérober. Il n’avait absolument aucune légitimité protocolaire pour s’exprimer mais au diable tout ça, il l’a fait quand même. « Non, il n’y en aura pas d’autre. Il n’y en aura pas. On ne peut pas raisonner de cette façon sur ce cas-là », a-t-il dit.
Il a expliqué beaucoup plus tard qu’il voulait que les dirigeants voient ce que lui, Que Gaskins et Scott Hewitt avaient vu. Il n’était pas simplement question de signer un joueur qui pourrait marquer 30 points contre les Atlanta Hawks. C’était un mouvement de mode et une icône marketing en puissance. Il était fort, déterminé et pouvait dominer avec le corps d’un homme « normal » – c’était beaucoup plus facile, pour le fan de basket et le consommateur de chaussures, de s’identifier à lui.
La passion de Krinsky et sa capacité à s’exprimer avec culot devant de grosses pointures lui ont permis de gagner l’attention des dirigeants. S’il ressentait cela si fortement, s’il était prêt à remettre sa carrière en question, peut-être avait-il raison. « Nous avons ressenti que notre responsabilité était de nous exprimer. Parce que nous savions ce que l’entreprise tentait de faire. On essayait d’être jeunes. On essayait d’entrer dans la culture basket, dans le jeu. Et c’était le gars qu’il nous fallait. »
Eloigner les amis indésirables
Peu de temps avant que David Stern, le commissioner de la NBA, ne monte à la tribune, à la Continental Airlines Arena d’East Rutherford, au New Jersey, le general manager des Sixers, Brad Greenberg, a pris le micro au Spectrum de Philadelphie. Quatre mille personnes représentant la base des fans, torturée – ceux qui avaient enduré les saisons de défaites, les tours de draft ratés et les espoirs déçus –, s’étaient massées à l’intérieur pour une soirée de réjouissance liée à la draft. Ils méritaient d’être informés en premier.
Quatre jours plus tôt, après avoir commandé deux maillots des Sixers avec les noms de leurs deux finalistes au dos – Iverson et Marbury –, Greenberg et Croce avaient pris leur décision : ce serait Allen qui allait leur ouvrir de nouveaux horizons. Au diable, les risques et les signaux d’alerte. La plus grosse source d’inquiétude était la bande qu’Iverson fréquentait à Hampton. Très vite, des plans ont été échafaudés pour faire en sorte qu’il s’éloigne de ce groupe. « S’il compte pour eux, a dit Pat Croce à l’époque, ils resteront à l’écart. »
La veille de la draft, Iverson et Falk étaient assis autour d’une table. Les représentants de Reebok ont annoncé que l’entreprise avait signé Iverson pour un contrat de sponsoring de dix ans, misant sur le fait que la vision de Krinsky et Gaskins se révèlerait très fructueuse. Allen pouvait à peine contenir sa joie. Le jeune athlète qui n’avait une paire de baskets que parce que sa mère avait utilisé l’argent du loyer aurait maintenant sa propre pompe à son nom.
Sur une suggestion de Falk – et satisfaisant à l’inclination de Reebok de copier tout ce que Nike avait fait avec Michael Jordan (y compris le fait de lui assigner un garde du corps ; celui-ci était appelé Howard White, dit « H ») –, Gaskins emménagerait à Philadelphie pour assister Iverson dans sa transition vers la NBA et dans sa nouvelle vie d’homme (très) riche. Allen empocherait 50 millions de dollars pendant la durée du contrat. Cela permettrait à l’entreprise d’aller de l’avant, dans la production d’une gamme de baskets « The Question », et de faire d’Iverson le visage de son avenir.
Dans son excitation, Allen avait fait une promesse à Jamil Blackmon, son ami d’Hampton Roads qui avait trouvé le surnom « The Answer ». Ce sobriquet valait aujourd’hui des millions. Les dossiers des tribunaux ont révélé qu’Iverson avait promis à Blackmon que 25 cents lui seraient reversés pour chaque dollar que son nom générerait – un contrat oral qui sèmerait plus tard la discorde entre les deux vieux amis.
Mais pour l’instant, cette fortune nouvelle permettait à Iverson, qui avait rendu la S600 d’occasion, de satisfaire son amour des voitures. Il a remplacé la Benz par une Lexus LX450 et a projeté de s’acheter une nouvelle Benz d’une couleur différente. Il attendrait que la draft soit passée. Allen est monté à bord d’un jet à l’aéroport national de Washington Reagan. Il a bu un 7-Up et il a fait une sieste, tandis que l’avion décollait en direction du New Jersey.
De retour à la maison sur la Presqu’île, où la route d’Allen avait commencé et pris plusieurs détours inattendus, une parade s’est mise en place pour le nouveau fils préféré d’Hampton. Le maire, James Eason, dont la maison avait été sauvée des flammes des années plus tôt grâce à l’intervention de Butch Harper, avait déclaré le 6 juillet l’« Allen Iverson Day ». Ce qui avait ravivé de vieilles tensions et suscité des protestations dénonçant des priorités déplacées. « Il est l’un des nôtres et c’était la bonne chose à faire », a déclaré Eason au « New York Times » à l’époque.
Quand David Stern est monté à la tribune, à East Rutherford, et qu’il a annoncé au micro « Les Philadelphia 76ers ont sélectionné Allen Iverson, de l’université Georgetown », Iverson s’est levé, Bébé Tiaura nichée dans son bras droit, et il a embrassé sa maman sur la joue. Il a serré des mains et il a remis sa sœur à Ann, qui conduirait bientôt la Jaguar rouge que son fils avait promis de lui offrir. Iverson a embrassé Tawanna et s’est dirigé vers l’estrade. Il portait un complet gris et un grand badge Reebok au revers de son col gauche. On lui a tendu une casquette des Sixers avec une étiquette qui virevoltait. Avant d’aller saluer David Stern d’une poignée de main – le début d’une relation qui ne serait jamais aussi pacifique –, il avait encore un arrêt à faire.
Allen est allé dans un angle et il a « checké » la main de Rahsaan Langford, l’un de ses meilleurs amis d’Hampton, avant de lui tomber dans les bras. Arnie Steele, un autre ami proche, les a pris tous les deux dans ses bras. Maintenant, une promesse d’enfance était sur le point d’être tenue – et tout ce qui allait avec.
A suivre…
Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game », 307 pages, 22 euros, 13,99 euros en format numérique (ePub).
En vente en librairie, dans les grandes surfaces et sur les sites de vente en ligne.
Talent Sport
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Autres livres de basket disponibles
> Phil Jackson, « Un coach, onze titres NBA » (sorti le 14 mai 2014)
> Roland Lazenby, « Michael Jordan, The Life » (sorti le 17 juin 2015)
> Jack McCallum, « Dream Team » (sorti le 8 juin 2016)
> Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game » (sorti le 9 novembre 2016)
> Jackie MacMullan, « Larry Bird-Magic Johnson, quand le jeu était à nous » (sorti le 31 mai 2017)