Depuis plusieurs saisons, Mike D’Antoni symbolise l’envie de certains de faire disparaître le shoot à mi-distance. Pourquoi ? Parce que, statistiquement, il est le shoot le moins efficace sur un terrain.
Seulement, quelques irréductibles résistent à l’envahissant tir à 3-pts. Des joueurs comme DeMar DeRozan jusqu’à la saison passée, ou Bradley Beal par exemple. Mais ce qui semble plus surprenant encore, c’est qu’on trouve les Warriors parmi les défenseurs de ce tir à 2-points en dehors de la raquette. Klay Thompson et Kevin Durant font ainsi partie des extérieurs qui prennent le plus de tirs à mi-distance, et c’est une volonté assumée par leur coach.
« Le shoot à mi-distance est une énorme arme dans cette ligue », tranche Steve Kerr au Mercury News. « Je rigole toujours quand j’entends que ce tir est mauvais. Et s’il est ouvert ? C’est un bon tir. »
Les Warriors shootent 18.4 fois par match à mi-distance et ils le font bien puisqu’ils sont les plus adroits (47.5%, soit 8.8 réussites par match). Par rencontre, ils inscrivent 6.2 points de plus que leur adversaire dans ce domaine. Pas négligeable.
Mais quid de Mike D’Antoni avec sa philosophie portée vers le shoot à 3-pts ? Pourquoi tirer à 5 ou 6 mètres alors qu’avec un pas de recul, on peut avoir un point de plus ?
« Je préfère prendre un tir ouvert à 5 mètres qu’un tir primé contesté, peu importe ce que les mathématiques disent », confirme Steve Kerr. « Je veux des bons shoots. Les défenses ciblent les 3-pts et les layups et forcent le shoot à mi-distance. Il vaut donc mieux les prendre. »
Kevin Durant, à la recherche de l’art perdu ou oublié
Un constat qui se traduit avec l’équilibre offensif de Golden State : 38.4% de leurs points sont marqués dans la raquette, 30.6% à 3-pts, 16.3 % à mi-distance et 14.8 % aux lancers-francs. Environ 70% des points des champions en titre sont donc compilés entre la raquette et derrière la ligne. Mais le shoot dans le périmètre n’est pas oublié, et les Warriors sont 7e au classement des équipes qui font la part belle aux tirs à mi-distance. Ils étaient 19e la saison passée.
Pour la petite histoire, ils ne sont que 12e de la NBA pour les tirs à 3-points avec 30.6% de leurs points inscrits derrière l’arc, loin derrière les Rockets, qui inscrivent 41.1% de leurs points à 3-points.
« Franchement, c’est la même distance qu’un lancer-franc », rappelle David West. « Donc si vous pouvez mettre un lancer-franc, vous pouvez shooter à 5 mètres. »
Joueur de l’ancienne école, Kevin Durant est certes un superbe shooteur à 3-pts, mais son éducation basket est ancrée à mi-distance (n’est-ce pas Dirk Nowitzki…). Pour preuve, cette saison, il a tenté plus de tirs à mi-distance (249) que de 3-pts (235).
« Je suis têtu. Ça a toujours fait partie de mon jeu. Je continue de shooter à mi-distance. Je ne dirais pas que c’est un art perdu, je pense qu’il a été oublié pendant quelques années. Il reviendra. »
Indiana, numéro 1 à mi-distance et Houston bon dernier
Actuellement, après une cinquantaine de matches joués, ce sont les Pacers qui sont les leaders de la NBA à mi-distance avec 18.2% de leurs points inscrits de cette distance, devant les Knicks et les Spurs, déjà 2e et 3e en 2017. À l’inverse, les Rockets sont bons derniers avec moins de 5% de leurs points inscrits à mi-distance…
Côté individuels, Evan Turner (Portland), Shaun Livingston (Golden State) et Gorgui Dieng (Minnesota), à trois postes différents, font partie des joueurs qui inscrivent plus d’un tiers de leurs points entre la raquette et la ligne à 3-points. Quant à DeMar DeRozan, il a vu son pourcentage de points inscrits à mi-distance passer de 30.5% à 25.7%, et sans surprise, c’est à 3-points qu’il marque plus de points avec 13.3% de ses points contre 4.9% la saison passée.