Après les Cavs puis les Warriors, les Rockets sont devenus cette nuit la troisième équipe à passer le stade du premier tour pour s’inviter en demi-finale de conférence. Ils ont repoussé, sans trop de difficulté, le Thunder en cinq manches. Mais cette série remportée 4-1 signifie-t-elle nécessairement que Houston a pratiqué du bon basket ? Absolument pas selon James Harden : « Nous pouvons jouer dix fois mieux, en particulier en attaque. »
Il suffit de consulter quelques chiffres pour donner raison au barbu. On ne vous apprendra rien en rappelant que cette saison, et c’était encore plus vrai que durant les années passées, Houston a vécu avec son tir à trois points : une moyenne effrayante de 14 tirs primés chaque soir, en 40 tentatives, soit près de 36% d’adresse. Le GM Daryl Morey le voit d’ailleurs comme la principale arme pour faire tomber les Warriors.
Dans cette série face à OKC ? Une toute autre affaire. Moins de tirs tentés (34) et surtout beaucoup moins de tirs rentrés : moins de 10 en moyenne, soit un médiocre 28% d’adresse, le plus mauvais pourcentage sur ces playoffs. Notons tout de même que dans l’ensemble de la saison régulière, les Rockets n’ont connu que 9 matches sans atteindre la barre des 10 paniers derrière l’arc.
Pour faire court, les Texans qui, Game 1 excepté, ont gagné leurs trois autres matches avec un écart moyen de moins de 5 points, ont fait preuve de maladresse. Des joueurs comme Ryan Anderson (7 points à 33% contre 14 points à 42% en saison) ou Trevor Ariza (6 points à 34% contre 12 points à 41%), bien en deçà de leur standard incarnent bien cette défaillance. On peut également mentionner le terrible… 2/20 à trois points de James Harden sur les deux derniers matches.
« On a tellement mal shooté… et nous étions toujours capables de gagner le match et nous l’avons durant toute la série », décrivait Patrick Beverley après la victoire de cette nuit.
Mais alors comment gagner des matches en manquant à ce point d’adresse pour une équipe qui en dépend tant ? La réponse pourra en surprendre plus d’un à cause de la réputation de l’équipe mais il est bien ici question de… sa défense. Pour en avoir un aperçu, on vous invite à regarder le quatrième quart-temps de ce cinquième match quand Houston a vraiment haussé le ton en termes d’intensité défensive. À commencer par celui que James Harden décrit comme le chien de garde, Patrick Beverley.
Finir fort défensivement
Les choix de Russell Westbrook dans le money time ont encore une fois été très discutables pour ne pas dire honteux (18 tirs tentés derrière l’arc dans le Game 5…). Mais sa sélection de tirs est aussi liée à la défense des Rockets, forte sur le duel (dans la mesure du possible), mais qui avait aussi tendance à se tasser dedans. Voyant le mur se refermer devant lui dans la raquette, Westbrook a préféré balancer de loin plutôt que d’aller gratter d’autres fautes. Sur l’ensemble de la série, il a tiré près de 10 fois à trois points en moyenne, alors que son jeu a toujours été plus porté sur la pénétration et le tir à mi-distance.
Houston peut s’en féliciter d’autant que le money time de cette nuit n’a pas été une exception. Sur l’ensemble de la série, Houston a tout simplement pris le dessus dans les quatrièmes quart-temps : 32 points inscrits contre seulement… 22 points encaissés en moyenne. Un écart de 10 points décisif.
« Ça a été notre talon d’Achille tout au long de l’année mais nous avons gagné ces matches avec notre défense, pense Beverley. Mais c’est comme si nous avions interverti (moins d’adresse pour plus de défense). Si nous pouvons combiner les deux, défendre et rentrer nos tirs à trois points, cette équipe n’aura plus de limite. »
Spurs ou Grizzlies, leurs futurs adversaires, sont prévenus.