Les Spurs frustrés par le bricolage permanent

La stat en dit long sur le problème de blessures auxquel est confronté Gregg Popovich : sur les 35 matches disputés depuis le 1er janvier 2017, le coach des Spurs a utilisé 15 combinaisons différentes de cinq de départ. Si son équipe manque de cette régularité sine qua non aux ambitions d’un candidat au titre, le bricolage permanent n’aide pas. « Pop » le sait:

« La défaite à Memphis samedi était la deuxième seulement depuis le 1er janvier avec notre cinq majeur au complet. Cela atténue ma frustration : quand on a tous nos  joueurs, on ne perd pas beaucoup. »

Après avoir démarré la saison sur un 18-5 avec le cinq Parker-Green-Leonard-Aldridge-Gasol, la blessure du Catalan a forcé Gregg Popovich à introduire Dewayne Dedmon dans le cinq de départ. Ce quintet-là a remporté 11 de ses 13 matches avant les absences de Tony Parker, qui a déjà raté 18 matches depuis le début de saison. Comme l’a encore prouvé sa performance face aux Kings, même avec des stats en baisse (10.4 points et 4.7 passes), le meneur français est essentiel aux Spurs.

Quand il n’est pas là, les Texans sont clairement plus friables.

« Les blessures l’ont empêché de retrouver son rythme au moment où d’autres joueurs étaient absents », confie Gregg Popovich. « Quand il était en forme, il a été consistant, très bon en défense et essentiel dans l’intelligence de jeu. Il prenait les bonnes décisions. Et puis il a été ennuyé par ses soucis physiques sans pouvoir enchainer les matches. C’est pour ça que même si on surveille ses minutes, on le fait jouer en back-to-back, il a besoin de rythme ».

Si TP a loupé 18 matches, il n’est pas le seul à faire des allers-retours entre le terrain et l’infirmerie. Depuis le début de saison, Kawhi Leonard a raté 7 matches, LaMarcus Aldridge 8, Pau Gasol 17, et Manu Ginobili 10.

« Les blessures cassent la cohésion. Cela nous empêche d’établir les rôles et de bosser avec une rotation claire et stable. Quand tu ne sais jamais si tu vas jouer ou avec qui tu vas jouer, c’est plus compliqué », regrette lui Kawhi Leonard.

Malgré tout, San Antonio n’a perdu que 16 matchs. Preuve de la solidité d’une identité collective qui permet depuis des années de compenser les différents pépins.