Après son énorme gifle infligée à la Lituanie, l’Espagne récidive face à l’Argentine et son public presqu’à domicile : 92-73 ! Grâce à une défense exemplaire et des stars impeccables (23 pts pour Rudy Fernandez, 19 pts et 13 rbds pour Pau Gasol, 10 pts et 5 pds pour Sergio Llull), elle n’a fait qu’une bouchée de ses adversaires sud-américains, privés de Manu Ginobili en deuxième mi-temps (16 pts et 5 rbds).
Malgré la hargne de Nicolas Laprovittola (21 pts) et Facundo Campazzo (10 pts), l’Argentine a été contrainte d’arroser de loin sans la réussite espérée (9/28 à 3-pts). Combinée à ses difficultés au rebond (31 contre 44), cette maladresse était de trop pour espérer l’emporter.
L’Argentine sans solution en dehors de Manu Ginobili
L’Argentine commence sur les chapeaux de roue dans le sillage de Manu Ginobili, auteur de trois tirs primés consécutifs. Après deux échecs de Pau Gasol, l’attaque espagnole se retourne vers Rudy Fernandez, bien plus en verve.
L’arrière répond aux assauts d’El Manu, et son équipe revient rapidement dans le match. Il faut dire que dans le même temps, la zone espagnole bloque les Argentins au large et depuis le coup de feu de l’arrière des Spurs, ils enchaînent les échecs à longue distance. Il n’y a pas d’alternance hormis quelques ballons dirigés vers l’intérieur mais Roberto Acuna, arythmique, les perd.
Quant à Luis Scola, il insiste lui aussi de loin. Or, sans intérieur sous les panneaux, l’Espagne se gave de rebonds et enchaîne avec son jeu en transition. Les Argentins craquent, d’autant que Niko Mirotic a pris le relais de Fernandez. Étrangement, Sergio Hernandez tarde à faire ses rotations pour relancer ses joueurs et l’Espagne finit ce premier quart-temps en tête de dix longueurs, 25-15.
Une zone espagnole frustrante pour les Argentins
Malheureusement pour l’Albiceleste, les joueurs de Sergio Scariolo ne perdent pas le rythme après l’interlude. Ce bon vieux Juanca Navarro fait le travail alors que Pau Gasol est enfin rentré dans son match.
Les Argentins se reprennent quelque peu en défense mais de l’autre côté, ils n’arrivent pas à concrétiser. C’est un festival d’échecs à trois-points et il faut le retour de Facundo Campazzo et Andres Nociono pour imprimer enfin un peu de dynamisme. Néanmoins, les Espagnols règnent toujours en maître sur le rebond et comme Pau Gasol parvient comme toujours à récoler les fautes qu’il désire.
L’Argentine cède encore du terrain, au grand dam de Luis Scola, première victime de l’intérieur des Spurs. Le retour de Manu Ginobili signifie en revanche de la création bienvenue pour son équipe mais les fulgurances sont trop rares pour inquiéter l’Espagne, sereine sur cette mi-temps : 48-35.
L’Espagne trop dense et complète, derrière Rudy Fernandez et Pau Gasol
Le troisième quart-temps est étrange. L’Argentine peine toujours mais tente des coups : Sergio Hernandez envoie ses mobylettes Laprovittola et Patricio Garino pour défendre tout terrain. L’Espagne gère un temps derrière les inévitables Pau Gasol, Rudy Fernandez ou Sergio Llull mais les Argentins poussent en défense avec une pression d’enfer pour générer des pertes de balle.
Cela fonctionne sur plusieurs actions consécutives mais en attaque, sur transition, ils sont incapables de faire la différence. Laprovittola se démène néanmoins comme un chien mais l’écart ne faiblit jamais réellement. La tension ne cesse elle de monter, exaltée par la ferveur du public albiceleste, complètement dingue. Les techniques pleuvent de toutes parts, dont deux en peu de temps pour Juanca Navarro, expulsé pour s’être plaint et avoir accentué un contact. Néanmoins, l’Espagne gère son écart avec 17 points d’avance, 63-46.
Le scénario se répète dans le dernier quart-temps avec une grosse pression des arrières argentins et ça fonctionne au bout de quelques minutes. Leonardo Mainoldi trouve un peu d’adresse, aidé par Laprovittola, et l’Argentine recolle à 11 points à six minutes de la conclusion. Face à la menace, Sergio Scariolo renvoie Pau Gasol et Rudy Fernandez sur le terrain et la comédie cesse rapidement.
De plus, les joueurs de Sergio Hernandez sont éreintés et la maladresse est constante : un cauchemar. Manu Ginobili commence ses étirements, Luis Scola préfère baisser la tête. Le match est plié. Cela n’empêche pas les Argentins de la salle de continuer de chanter !
Le Brésil éliminé, le 6e France-Espagne décisif de suite
Outre cette défaite infligée aux Argentins, l’Espagne a donné une nouvelle raison de se faire des ennemis puisque sa victoire entérine l’élimination du Brésil, le pays hôte.
Par la même occasion, elle se donne une nouvelle occasion d’affronter la France en quart de finale. Ce sera le sixième match couperet de suite entre les deux équipes après les Euros 2011, 2013 et 2015, les J.O 2012 et la Coupe du Monde 2014. Pour le moment, l’Espagne mène 3 à 2.