Après 7 ans passés à Portland, Nicolas Batum a traversé les Etats-Unis pour rejoindre Charlotte. Devenu l’un des meilleurs extérieurs de la conférence Est, le Français nous présente ses nouveaux coéquipiers et ses coachs, de Kemba Walker à Pat Ewing, en passant par Jeremy Lin.
« Walker a les mêmes gènes que Lillard »
Quand on parle de Charlotte en France, tout le monde pense à toi et à Michael Jordan mais personne ne connait vraiment tes coéquipiers. Présentes-nous les cadres de ton équipe et le staff. Commençons par Kemba Walker.
C’est le meneur, le leader, le meilleur marqueur de l’équipe. Pour moi c’est l’un des joueurs les plus sous estimés de la NBA. Je l’avais dit en arrivant et ça se confirme. C’est un énorme compétiteur, il bosse beaucoup et il est en train de prouver qu’il fait partie des meilleurs meneurs de la ligue. Il fait une très grosse saison et il nous tient à flot en ce moment. Je me souviens de Lillard qui prenait le ballon en fin de match, lui c’est pareil. C’est les mêmes gènes. Et puis il l’a prouvé en université avec UConn, et il fait la même chose en NBA.
Une anecdote sur lui ?
Sur Kemba… Je ne vois pas. Ah si ! C’est le mec le plus habillé de l’équipe. Il fait toujours très attention à son style.
Passons à Jeremy Lamb.
Pareil, il était avec Kemba à UConn. Gros prospect en sortie de fac mais il a été drafté par OKC où il avait un ailier devant lui qui était pas trop mal (rires). C’était difficile pour lui de jouer. Cette année, il est en train d’exploser. Il se développe avec le temps de jeu qu’il a et il ne va que progresser. Et puis, Charlotte lui fait confiance puisqu’ils l’ont déjà prolongé sur trois ans. Ca montre tout son potentiel. Il va être très très fort dans les saisons qui viennent.
Une petite anecdote ?
Il y en a pas beaucoup sur lui. C’est un mec très calme, très réservé. Il bosse beaucoup sur son jeu. C’est vraiment un joueur à suivre sur les prochaines années.
Parles-nous d’Al Jefferson.
C’est le vétéran, le papa de l’équipe ! Je le dis toujours mais pour moi il est dans le top 3 des joueurs au poste bas. Il a une panoplie de moves inépuisable. On ne parle pas trop de ses feintes mais il a un jeu d’appuis qui est assez extraordinaire et il peut marquer sur n’importe qui. Malheureusement, il a des problèmes de genoux mais pour moi il reste l’un des meilleurs à son poste.
Vous avez beaucoup de joueurs dans l’effectif qui sont passés par North Carolina mais aucun n’a le pédigree de Tyler Hansbrough. C’est comment de jouer avec lui ?
Psycho T (rires) ! Dès qu’il rentre c’est la star, ils l’adorent. Il a fait les beaux jours de North Carolina avec une carrière exceptionnelle. C’est même l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la NCAA. C’est un mec qui se bat tout… le…temps ! Et à l’entrainement, c’est pareil. Il est toujours à 120%. C’est sa grosse qualité. J’adore jouer avec lui.
Est-ce que ça aide d’avoir tous ces anciens des fac’ locales (Hansbrough, Williams, Hairston, etc.) au niveau du soutien des fans ?
Je pense, oui, parce que le basket est très populaire en Caroline du Nord. On est servi entre Duke, UNC, Davidson, Wake Forest, etc. Et puis ils sont très attachés à leurs universités ici, du coup ça crée instantanément un lien avec les Hornets.
Le meilleur pour la fin, Jeremy Lin ?
Lin Shu Hao ! C’est son nom en chinois. Comment l’écrire, je ne sais pas, tu te débrouilles (rires). On a découvert ça quand on est allé en Chine en début de saison. Je pense que ça lui fait du bien d’être dans une équipe comme la nôtre. Depuis la Linsanity à New York, les Lakers, Houston, il a été très médiatisé et là, d’être dans un petit marché, c’est un renouveau pour lui. Il me disait qu’il avait jamais autant ri que lors des trois, quatre derniers mois. Faut pas oublier qu’il a vécu des choses de fou très rapidement. Alors c’était mérité mais de changer d’air, ça l’aide je pense. La preuve en est, il fait une super saison.
Et mise à part les cheveux, est-ce qu’il a d’autres bottes secrètes ?
Les cheveux c’est déjà pas mal quand même (rires) ! On va dire que c’était bien de l’avoir avec nous quand on était en Chine. C’est une megastar là bas. Et puis il nous a amenés dans des petits endroits sympas. C’était notre guide personnel. Heureusement qu’il était là !
« Quand Pat Ewing parle, tu écoutes ! »
Parlons maintenant des entraîneurs, Steve Clifford c’est quel genre de coach ?
C’est un coach très défensif. Il s’en fout de l’attaque. C’est limite s’il ne parle d’attaque qu’à Kemba et à moi. C’est défense avant tout. Les shootings le matin c’est que de la défense. C’est défense tout le temps. C’est un coach qui a fait une longue carrière d’assistant dans des grosses équipes. Il a été assistant des Knicks quand Ewing jouait. Il était à Orlando quand ils sont en finales NBA. Houston avec T-Mac et Yao. Les Lakers avec Nash et Howard, même si ça n’a pas fonctionné. Il a roulé sa bosse autour de grands joueurs pendant quinze ans. Il a une grosse expérience et il est respecté dans le milieu.
Et que peux-tu nous dire sur Patrick Ewing ? Tout le monde le connaît en temps que joueur mais comment est-il au quotidien en tant qu’entraineur ?
Pat Ewing, quand il parle, c’est toujours des trucs qui sont sensés et directs. Et puis, quand il parle tu l’écoutes. C’est un hall of famer, on va pas revenir sur sa carrière, tout le monde sait ce qu’il a fait. Mais c’est ce genre de personne, tu l’écoutes et tu appliques ce qu’il dit parce qu’il a forcement raison. Il a vu des choses, il a vécu des choses, des victoires, des défaites, des grandes expériences. C’est enrichissant de pouvoir côtoyer une personne de ce standing.
Et une anecdote sur la légende Pat Ewing ?
C’est mon voisin ! C’est pas mal comme anecdote ça (rires).
Propos recueillis à Oakland