Il avait eu droit à un petit passage à tabac.
Après la cérémonie d’ouverture, Nicolas Batum (que l’on avait par ailleurs vu profiter de l’événement en dansant) avait ressenti une petite douleur au dos. Son match face aux américains (7 points, 2 rebonds) l’avait accablé en plus d’une défaite que d’aucuns qualifieraient de sévère !
John Canzano, le sniper de Portland
Résultat des courses, Batum était dans le viseur des snipers américains, depuis les gratte-ciels de l’Oregon. Lunettes longue distance… Mais depuis qu’il a signé son gros contrat avec les Blazers (46 millions de dollars sur ans, plus certains bonus), Nicolas Batum le sait : il va devoir essuyer les critiques.
Et John Canzano, le spécialiste Blazer chez Oregon Live, n’y est pas allé de main morte. Il a affirmé sans détour que « Batum a schlingué » contre Team USA. Je cite toujours : « Il a schlingué pas tant par rapport au niveau de jeu international mais par rapport à son salaire de 46 millions chez les Blazers. Et plus tôt il aura compris qu’il a changé de statut, plus tôt ce sera pour tout le monde. »
La plume est agressive, le trait est forcé, et franchement, c’était un peu à l’emporte-pièce. Car, avec un match solide à 14 points à 5/9 dont 3/6 à trois points, plus 7 rebonds et 3 passes dans la victoire hier face à l’Argentine, Batman a remis les pendules à l’heure.
Batum « s’en fout »… et a bien raison
L’ailier des Bleus a pu mettre derrière lui cet épisode tragi-comique de la cérémonie d’ouverture et l’enchaînement des matchs va lui faire du bien, lui qui trépigne sur le côté depuis si longtemps. A l’instar de l’Edf qui a connu sa préparation la plus délicate de la décennie, Batum a soif de jeu. Le collectif est là, on a pu le vérifier face à l’Argentine, mais on sent une marge de progression.
Malgré la défection de Joakim Noah, les Bleus semblent monter en puissance. Tony Parker s’habitue bon an mal an à ses lunettes et Boris Diaw rentre enfin quelques tirs en périphérie. Gélabale, Piétrus, De Colo (et Turiaf dans l’aspect défensif) sont pour l’instant les tauliers de l’équipe. Et c’est donc sans compter pour le moment, sur l’apport de Batum. Réaction du premier concerné sur le site de la Fédé.
« Les critiques des médias américains me concernant après le premier match ? Je ne les ai pas lues. Mais je le sais. Tout le monde est passé par là. Je m’en fous. Quand j’ai été drafté j’étais trop jeune. Quand je suis parti en NBA je n’étais pas assez bon. Quand je signe mon contrat je ne le mérite pas. Je sais qui je suis et ce que je peux faire ».
Laissons-le faire ce qu’il sait faire
Nicolas était tout simplement heureux de participer à la cérémonie d’ouverture. A 23 ans, comment ne pas aborder une telle fête avec enthousiasme et joie de vivre ? Les plumitifs américains auront certainement déjà ravalé un peu de leur fiel après l’Argentine mais nul doute que Batman va ressortir sa cape pour la suite du tournoi, et dans l’immédiat, face à la Lituanie, notre adversaire le plus coriace encore en lices.
Car, dans le fond, la seule manière de justifier son « nouveau statut, » c’est de le laisser faire ce qu’il a toujours fait : être bon sur le terrain… et au passage, rafler une breloque ?