Pourquoi la NBA verse chaque année 25 millions de dollars à un propriétaire sans franchise ?

Vous connaissez Ozzie Silna ? Sans doute pas. Pourtant, chaque année, lorsque la NBA reverse les droits télévisuels aux franchises NBA, cet homme reçoit 25 millions de dollars. Car le gâteau de 4,6 milliards de dollars offert par les diffuseurs de la NBA (ESPN, ABC et TNT) n’est pas partagé en 30 parts, pour autant de franchises. Mais en 31.

Pour comprendre la raison de cette anomalie, il faut remonter en 1976. A l’époque, la NBA souhaite absorber les équipes de la ligue concurrente, l’ABA, et donc leurs joueurs. Quatre équipes ABA rejoindront la NBA (Denver Nuggets, Indiana Pacers, New Jersey Nets et San Antonio Spurs) alors que les autres obtiennent une compensation financière avant d’être dissoutes.

Ozzie Silna possède lui les Saint Louis Spirits et lorsque la NBA lui propose 5 millions de dollars en échange de la mort de son équipe, il refuse. Il en veut 8 millions.

La NBA ne veut pas payer les 3 millions de trop et négocie avec le propriétaire têtu. Dans une chambre d’hôtel, elle finit par lui accorder une part des droits télévisuels des autres franchises ABA qui rejoignent la ligue. A l’époque, ce montant est ridicule et la NBA pense faire une bonne affaire en s’acquittant de 300 000 dollars annuels.

Le problème, c’est que le contrat signé stipule que Ozzie Silna recevra sa part « tant que la NBA et ses successeurs existeront ». Depuis, les Denver Nuggets, les Indiana Pacers, les New Jersey Nets et les San Antonio Spurs ont tout fait pour casser l’accord. Mais rien n’y fait, il est trop solide.

Et alors que le montant des droits télé a explosé, Ozzie Silna avait touché 168 millions de dollars entre 1976 et 2006. Et, chaque année, il en touche 25 millions supplémentaires.

« Quand nous avons signé l’accord, le gros plus était que la NBA était liée à la télévision », a expliqué Silna au Los Angeles Times. « Mais les revenus étaient minuscules par rapport au baseball et à la NFL. »

Cet accord est aujourd’hui considéré comme le meilleur deal sportif jamais conclu tant il parait invraisemblable. Et tant il rend fou les autres propriétaires NBA.