Abattus ou survoltés, comment les Celtics allaient-ils aborder ce Game 5 si particulier, pour rester en vie dans la série sans Jayson Tatum ? Le champion en titre avait une réponse claire à donner mercredi : « Comptez encore sur nous » a asséné Jaylen Brown. Porté notamment par son All-Star, Boston a remporté la rencontre haut la main, en montrant une grosse force mentale. Gagner pour leur leader sur le flanc a servi de moteur à tout le groupe.
Déjà auteurs d’une belle première période, dans un match aux allures de combat de boxe où les deux équipes se sont rendues – parfois littéralement – coup pour coup, les Celtics ont frappé fort au retour des vestiaires. Galvanisés par l’enjeu et un TD Garden en fusion, les locaux ne voulaient absolument pas finir sur un revers à la maison.
« C’est comme si l’ambiance en avait pris un coup quand nous avons su pour ‘JT’, donc nous ne voulions pas être éliminés comme ça » a réagi Jaylen Brown en conférence de presse. « On ne voulait pas nous trouver d’excuses, abandonner, ou terminer la saison comme certaines personnes pouvaient s’y attendre. On s’est simplement dit de garder l’esprit ouvert, d’être prêt, de défendre comme des dingues et de partir sur ces bases-là. Et nous avons réussi à trouver une manière de gagner ce soir. »
Les Celtics ont encaissé le choc
Et une belle, avec la manière et un +25 en deuxième période, où Boston a complètement pris le contrôle des opérations. Comme si de rien n’était alors que le grand absent du soir avait écrit pour encourager ses coéquipiers avant le match. « Honnêtement, c’était difficile à vivre » a toutefois assuré Derrick White. « Surtout avec tout le travail qu’il a effectué sur son jeu, son corps et tout ce qu’il fait pour jouer chaque soir. Mais nous avons de nombreux joueurs dans ce groupe qui sont de sacrés compétiteurs, et nous ne voulions pas que la saison se finisse ce soir. On devait venir sur le parquet et nous battre. »
Sans Jayson Tatum, les Celtics ont davantage réparti les responsabilités, avec Jaylen Brown et Derrick White en fers de lance, et des lieutenants au diapason. Payton Pritchard a été davantage utilisé avec son plus gros temps de jeu des playoffs (39 minutes en sortie de banc). Luke Kornet a été fantastique en relais d’un Kristaps Porzingis toujours aussi loin de sa meilleure forme. Et Sam Hauser a pu faire son retour après avoir manqué les trois précédentes rencontres à cause d’une entorse de la cheville.
Jongler avec l’infirmerie, presque une seconde nature pour Boston
« On ne souhaite jamais évoluer sans un de nos joueurs, en particulier lorsque c’est l’un des tous meilleurs, mais cela nous est arrivé plein de fois » a expliqué l’entraîneur Joe Mazzulla, qui a dû composer toute la saison avec les absences en tous genres. Les Celtics ont ainsi dû aligner 32 cinq de départ différents en 82 matchs de saison régulière, et avaient déjà dû se passer de Jayson Tatum durant le Game 2 contre le Magic au premier tour, pour une victoire 109-100. « Peu importe le joueur absent, chaque joueur doit endosser un nouveau rôle. Nous avons de multiples identités des deux côtés du parquet, et ce soir, nous avons su adopter l’une d’entre elles. Sans Tatum, nous devons juste continuer comme ça. Peu importe ce à quoi nous devons faire face, il n’y a aucun groupe avec qui je souhaiterais plus le faire que ce vestiaire. C’est aussi simple que ça. »
« Ce serait facile de laisser tomber, et c’est malheureux ce qui est arrivé à Jayson, mais il reste beaucoup de basket à jouer » a insisté Jaylen Brown. « Je crois en ce groupe, comptez encore sur nous. »
Alors que certaines voix ont envisagé l’avenir avec pessimisme, entre une situation financière difficile et un groupe privé de son meilleur joueur jusqu’à un an sans garantie sur son niveau physique à son retour, les Celtics ont su rester dans leur bulle ces deux derniers jours. « Je n’ai rien écouté, il y aura toujours des avis, des bons, des mauvais, j’essaie juste de bloquer tout ça » assure Derrick White. « Évidemment, personne ne remplacera ‘JT’ et ce qu’il fait pour nous, mais nous croyons dans les gars que nous avons. »
Cet espoir a conduit à un premier baroud d’honneur pour ramener cette demi-finale de conférence à New York pour le Game 6, et rajouter un peu de pression aux Knicks. Car les Celtics comptent bien poursuivre avec la même approche encore quelque temps. « Nous sommes dos au mur, tu gagnes ou tu rentres à la maison désormais et aucun d’entre nous ne veut rentrer à la maison » martèle Derrick White. « On sait que cela sera de plus en plus dur, nous n’avons encore rien gagné du tout. » Sûr de lui, Joe Mazzulla résume : « Il y a quatre heures, nous avions un match à gagner. Maintenant, nous avons simplement un autre match à gagner. »