La serviette sur les épaules, Victor Wembanyama avait l’air un peu plus pensif que d’habitude dans les coursives de l’AccorArena, ce mercredi matin. « Si j’ai l’air sérieux, c’est qu’on est juste après l’entrainement et que je suis fatigué », clame « Wemby » devant un panel de 250 journalistes qui n’ont tous d’yeux que pour lui depuis le début de semaine.
Avant la première des deux confrontations face aux Pacers ce jeudi (20h sur Canal+ et beIN Sports), le Français, fidèle à ses habitudes de bon élève devant la presse, a pris le temps d’écouter les questions, d’y répondre sagement mais sans grand entrain, ni enthousiasme débordant.
Après avoir refusé de céder à l’excitation parisienne pour son dernier point presse à San Antonio en fin de semaine dernière, Victor Wembanyama avait pourtant fendu l’armure quelques minutes après un premier décrassage, lundi après-midi, au palais des sports Maurice-Thorez de Nanterre, là où il a passé des heures et des heures à se préparer à la NBA. Qualifiant, au passage, cette escapade parisienne de « surréaliste » et disant sa fierté de voir « deux mondes [Nanterre et les Spurs] se rencontrer ».
Victor Wembanyama sur tous les terrains
« Surréaliste », son emploi du temps l’est également… Depuis le début de semaine, Victor Wembanyama possède un agenda de ministre : inauguration de deux terrains de basket dans sa commune natale du Chesnay-Rocquencourt (Yvelines), un défilé Louis Vuitton – dont il est ambassadeur – pour la « Paris Fashion Week », un passage au JT de 20 h de TF1 puis une petite virée au Parc des Princes pour voir le Paris Saint-Germain, son club de cœur, l’emporter face à Manchester City (4-2), dans un match important de Ligue des champions, mercredi soir… Ce jeudi matin, il était l’invité de la matinale de France Inter, la plus écoutée de France.
Avec une armée d’attachés de presse des Spurs et de son agence (Comsport) autour de lui, « Wemby » enchaîne les rendez-vous hors basket et les sollicitations médiatiques à un rythme effréné. Bien loin du Texas et de San Antonio, où les Spurs s’efforcent de le cacher et chronomètrent sa moindre apparition devant la presse.
« De plus en plus en mode compétition »
En tournée à Paris, la star française des Spurs, « de plus en plus en mode compétition », souhaite avant tout rester au centre du jeu. « C’est très important de faire des performances en France mais comme à tous les matchs, j’ai une responsabilité vis-à-vis de mes coéquipiers et des coachs », martèle-t-il, en soulignant le « contexte incroyable » dans lequel il s’apprête à évoluer avec les Spurs à Paris. S’il « attend de voir comment ce sera les jours de match », Victor Wembanyama « ressent une énergie différente » dans la capitale. Près de six mois après sa médaille d’argent aux Jeux olympiques, l’ancien joueur de Nanterre 92 a l’occasion de briller et de prendre davantage la lumière après avoir été dans l’ombre du judoka Teddy Riner et du nageur Léon Marchand cet été.
En bon vétéran, Chris Paul a essayé tant bien que mal de faire retomber la pression. « Une fois que l’entre-deux est fait, ça reste un simple match de basket. D’habitude, on voyage de ville en ville NBA et on ne rencontre ce genre d’attention [médiatique] qu’en playoffs », souligne « CP3 », qui, pour la première fois de sa carrière, jouera un match NBA à l’étranger.
Les Spurs, séduisants en première partie de saison, ont perdu de leur entrain depuis le début d’année 2025 et restent sur six défaites en sept matchs. Gagner ces deux matchs à Bercy permettrait aux Spurs, actuellement 12es à l’Ouest avec 19 victoires et 22 défaites, de se relancer dans la course au play-in dans une conférence toujours aussi relevée.
Cours d’histoire et diner gastronomique
Au-delà du basket et de ces deux matchs délocalisés, Victor Wembanyama porte une attention particulière à ce que tous, du kiné aux coachs en passant par ses coéquipiers, profitent de leur semaine à Paris. Qu’elle soit une belle parenthèse – certains arpentent les rues de la Ville Lumière pour la première fois – au coeur d’une saison marathon, où l’enchainement endiablée de 82 matchs laisse peu de place à des activités extra-sportives.
En l’absence de Gregg Popovich, victime d’un « léger AVC » début novembre mais sur le chemin du retour, « Wemby » a organisé un diner d’équipe comme « Pop » a l’habitude de le faire en début de saison ou lors de longs déplacements, avec ses célèbres « break bread ».
À la demande du Français, seuls les joueurs ont été conviés à l’une des meilleures tables de la capitale, à L’Atelier de Joël Robuchon Étoile sur Les Champs-Élysées.
« Au menu, côtelette d’agneau et cailles, coquillages et caviar, ainsi que le dessert aux fruits de la passion », écrit The Athletic et le toujours très bien informé, Joe Vardon. « Mais il n’y avait pas de vin pour la table. « Wemby » vient d’avoir 21 ans le 4 janvier et traite son corps comme s’il s’agissait de la Basilique du Sacré-Cœur et n’est pas un connaisseur de vin comme son entraîneur légendaire. »
Après avoir fait découvert la gastronomie française aux Spurs – en plus d’une visite de la boutique Louis Vuitton sur Les Champs-Élysées, Victor Wembanyama a joué les guides touristiques. Lors du trajet en bus mardi matin entre l’hôtel et l’Accor Arena, il a expliqué l’histoire du Musée du Louvre à ses coéquipiers. « J’ai vraiment apprécié ce moment mais c’est peut-être parce que je suis vieux », s’amuse Chris Paul, dans l’année de ses 40 printemps.
« La façon dont mes coéquipiers ont répondu à ce que je voulais qu’ils découvrent veut tout dire pour moi », explique « Wemby ». « C’est le plus beau cadeau qu’ils puissent me faire. » En attendant deux victoires face aux Pacers cette semaine pour relancer la saison des Spurs ?
À l’Accor Arena,