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Présidentielle américaine : la NBA également divisée entre Kamala Harris et Donald Trump

Élection américaine – Les joueurs et les coachs NBA sont un précieux appui pour la candidate démocrate, Kamala Harris. Mais le républicain Donald Trump a lui le soutien des propriétaires.

élection présidentielle

Qui de la candidate démocrate Kamala Harris (60 ans) ou du républicain et prédécesseur de Joe Biden, Donald Trump (78 ans), remportera la présidentielle américaine et sera le nouveau locataire de la Maison Blanche ? Les Américains, dont plus de 75 millions ont voté par anticipation, sont appelés à se prononcer pour élire le 47e président ou la première présidente des États-Unis, ce mardi 5 novembre.

Gregg Popovich, la voix la plus forte

Peu affable avec les médias et souvent expéditif devant la presse, Gregg Popovich n’hésite, par contre, pas à longuement s’exprimer sur les sujets politiques. Interrogé par Basket USA en avant-match contre Houston, le 26 octobre, l’entraîneur de 75 ans avait livré un réquisitoire de plus de 13 minutes contre Donald Trump. L’ancien de l’Air Force l’a notamment qualifié de « pathétique », « petit homme » et de « pleurnichard »« Vous ne l’engageriez pas pour garder vos enfants. Vous ne l’embaucheriez pas si vous aviez une entreprise, vous voulez vraiment de quelqu’un comme lui dans votre entreprise ? Jamais. Mais vous allez voter pour lui en tant que président ? », a-t-il continué, visiblement ému et touché par la situation.

Son successeur à la tête de Team USA, Steve Kerr, est lui aussi sensible à ces questions politiques : le 19 août, il avait prononcé un discours lors de la convention démocrate de Chicago au United Center, décrivant la vice-présidente des États-Unis comme une « leader intelligente, dans laquelle on peut avoir confiance pour diriger notre pays, nous apporter espoir, inspiration et unité ». Avant d’ajouter avec une pointe d’humour : « Selon les mots du grand Stephen Curry, nous pouvons dire à Donald Trump : Night, night ». Dernièrement, l’entraineur des Warriors estimait qu’il existait « une certaine fatigue » de la politique parmi la population américaine et  « qu’à un moment donné, les gens veulent juste continuer leur vie ».

Un « intérêt fluctuant » pour les élections américaines

Si les sondages prédisent une élection extrêmement serrée, le contexte a toutefois changé : il y a quatre ans, la présidentielle américaine était survenue dans « une période très chaude dans le pays en raison des circonstances », rappelle Steve Kerr. La crise sanitaire du Covid-19 et la multiplication des violences policières contre les personnes issues des minorités, avec notamment le meurtre de George Floyd à Minneapolis, celui de Breonna Taylor à Louisville (Kentucky) ou les tirs sur Jacob Blake à Kenosha (Wisconsin), avaient rythmé la campagne . « L’intérêt pour la politique des Américains est fluctuant », note l’ancien sélectionneur de Team USA. « Car pendant une majeure partie de ma carrière (1988-2003), la politique n’avait pas du tout d’importance pour les basketteurs ».

Des joueurs engagés pour le parti démocrate

De LeBron James à Stephen Curry, plusieurs acteurs importants de la ligue ont ainsi pris position, même si l’engagement démocrate semble bien plus discret que lors de la dernière élection. La question de la place de la femme et le droit à l’avortement, mis à mal dans quatorze États depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême des États-Unis de juin 2022, restent tout de même centrales. « Quand je pense à mes enfants, à ma famille et de leur avenir, le choix est clair : VOTEZ Kamala Harris ! », a écrit « le King » sur le réseau social X.

LeBron James est un soutien de longue date au parti démocrate : il avait ainsi organisé un concert gratuit pour Barack Obama en 2009, avant de soutenir Hillary Clinton et Joe Biden lors des deux dernières campagnes. Il y a quatre ans, il avait même fondé More Than A Vote, une organisation à but non lucratif pour la protection et la défense des droits des électeurs noirs désormais présidée par la star de la WNBA, Nneka Ogwumike.

Team USA Kamala Harris

Décrite comme supportrice des Warriors et de passage au training camp de Team USA à Las Vegas avant les Jeux olympiques, Kamala Harris espère que l’appui des acteurs de la NBA l’aidera à faire la différence. « Les athlètes comptent parmi les voix les plus fiables pour les blocs électoraux clefs, en particulier chez les jeunes hommes », expliquait son équipe de campagne en septembre, précisant que « les évènements sportifs sont également des moments clefs qui attirent un large public politiquement diversifié et qui touche la génération Z ».

Bien conscients de l’influence du monde sportif, en particulier sur l’électorat masculin, les deux candidats ont ainsi multiplié les initiatives dans le sport, l’équipe de Kamala Harris profitant de son large soutien parmi les athlètes professionnels, actifs ou retraités, pour lancer « Athletes for Harris », avec Magic Johnson, l’ancienne légende de tennis Bille Jean King, Chris Paul, Candace Parker, Steve Kerr ou encore Doc Rivers.

Des propriétaires plus investis pour Donald Trump

En revanche, Donald Trump, qui a continuellement pris pour cible les athlètes de NBA et de NFL, compte peu de soutiens actifs dans le milieu sportif américain. Il les puise essentiellement dans l’univers des arts martiaux et des sports de combat, avec le boxeur Mike Tyson ou encore le patron de l’UFC, Dana White.

Par contre, chez les propriétaires de franchises NBA, il a clairement l’avantage. Seul Herb Simon (Indiana Pacers) a ainsi clairement soutenu financièrement la campagne de Kamala Harris (100 000 dollars) alors que Ted Leonsis (Washington Wizards) ou David Blitzer (Philadelphie Sixers) lui ont également fait des dons (respectivement 50 000 et 31 600 dollars), tout en soutenant des candidats locaux républicains car ils ont besoin de soutiens politiques dans le cadre des nouvelles salles de leurs franchises…

Tilman Fertitta (Houston Rockets) a lui donné 420 000 dollars à la campagne de Donald Trump, contre 13 200 dollars à celle de Kamala Harris. S’il n’a pas fait de don direct, James Dolan (New York Knicks) a par contre offert le Madison Square Garden à Donald Trump pour l’un de ses derniers meetings. La famille DeVos (Orlando Magic) finance aussi largement les candidats républicains, la belle-sœur du propriétaire du club, Betsy DeVos, ayant notamment été secrétaire à l’Éducation de Donald Trump de 2017 à 2021.

Mais le symbole de la division en NBA se trouve à Dallas, où Mark Cuban multiplie les critiques publiques contre Donald Trump et ses « tendances fascistes » sur les plateaux TV. Même s’il soutient publiquement Kamala Harris, l’actuel propriétaire minoritaire des Dallas Mavericks ne lui a par contre pas donné d’argent pour sa campagne.

Une attitude totalement opposée à celle de l’actionnaire majoritaire du club texan, Miriam Adelson, qui a, de son côté, offert plus de 100 millions de dollars au candidat républicain, via un comité d’action politique. Pas de quoi perturber Mark Cuban. « Nous sommes amis et partenaires », a-t-il ainsi répondu, sur ce désaccord politique, à Front Office Sports. « Comme nous l’avons été pendant des années. La politique n’entre pas en ligne de compte. »

De nos correspondants Théo Quintard à San Antonio et Melvin Karsenti à San Francisco.

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