À regarder la feuille de stats, on pourrait presque croire que le Blazers – Warriors de cette nuit était encore un match de présaison. Golden State s’est bien amusé dans l’Oregon, avec une victoire sans discussion de 35 points et une large revue d’effectif. Une question d’opportunité, alors que le match était vite plié ? Un grand non pour Steve Kerr, qui a même dévoilé son intention de maintenir une rotation très large lors des prochains matchs.
Alors que ses choix comme coach de Team USA ont beaucoup fait parler durant les Jeux olympiques, avec notamment Jayson Tatum au bout du banc et sans temps de jeu, l’entraîneur des Warriors a cette fois largement fait tourner. Et ce, très tôt dans la partie. Steve Kerr a fait entrer 11 joueurs dans le seul premier-temps, puis un douzième, Moses Moody, dès la reprise du deuxième acte.
Le technicien avait annoncé vouloir faire des tests toute la présaison pour trouver son cinq de départ (Andrew Wiggins, Jonathan Kuminga et Trayce Jackson-Davis ont débuté mercredi), et il compte profiter du début de saison pour poursuivre ses expérimentations en début de saison pour l’ensemble de son roster.
Plus gros temps de jeu à 25 minutes
« Oui, nous allons continuer comme ça » a-t-il assuré en conférence de presse. « Je n’ai jamais fait jouer 12 joueurs avant mais nous allons le faire. Ce n’est pas facile, pour qui que ce soit. On doit juste croire en cela. D’un match à un autre, nous allons trouver les joueurs et les combinaisons qui fonctionnent le mieux. Les gars doivent comprendre que certains matchs seront pour eux, d’autres non, et que c’est normal. Tant que nous continuons de jouer dur ensemble, je pense que cela va être une équipe sympa à voir jouer pour nos supporters. »
Avec des cadres vieillissants comme Steph Curry – qui n’a eu besoin que de 25 minutes pour approcher le triple-double – et Draymond Green, cette solution permet aux Warriors de conserver du rythme, du dynamisme et de la pression défensive en continu. Ce n’était certes que les Blazers, attendus dans les profondeurs de l’Ouest, en face, mais cette première itération s’est montrée convaincante. Portland n’a shooté qu’à 39.1% au tir, avec 11 ballons perdus au cumulé par les trois principaux porteurs de balle, Anfernee Simons, Scoot Henderson et Deni Avdija, et 31 points de Golden State en contre-attaque. « On joue des deux côtés du parquet avec beaucoup de bonne énergie » a souligné Steve Kerr. « Les joueurs s’apprécient, le ballon circule bien. C’était agréable à voir ce soir. »
21 compositions différentes alignées
Au total, les Warriors ont aligné 21 groupes différents selon NBA.com – certains assez audacieux avec quatre arrières en simultané pour terminer le premier quart (Melton, Podziemski, Payton II et Hield) – dont seulement quatre ont passé plus de trois minutes ensemble. Rien d’étonnant alors de voir le banc inscrire 70 points, et les Warriors dérouler malgré les prestations sans relief au scoring de Jonathan Kuminga (3/9 au tir et quatre balles perdues) ou de Brandin Podziemski (0 points à 0/5). Un coup de poker de dernière pour minute pour Steve Kerr.
« J’ai décidé ça hier, sincèrement. Il y a deux jours, je me disais que j’allais jouer avec une rotation à 10 joueurs et que je devais dire à deux joueurs qu’ils allaient rester sur le banc. Je ne pouvais pas trouver comment le justifier. Ils ont tous vraiment bien joué durant la préparation. Je me sens même mal de ne pas avoir fait joué Lindy (Waters III), il a fait un super camp d’entraînement, avec un des meilleurs ratios +/- de l’équipe. C’est l’effectif le plus dense que j’ai pu entraîner et on doit l’exploiter. »
Il pourrait le faire de nouveau contre un adversaire a priori à la portée de Golden State, le Jazz, vendredi soir, avant d’enchaîner quatre chocs possiblement plus révélateurs la semaine prochaine face à des adversaires directs pour les playoffs à l’Ouest (Clippers, Pelicans en back-to-back, Rockets).