En détente du côté de Beaverton, en banlieue de Portland, où il tient son camp annuel, Damian Lillard continue de s’entretenir à fond en vue de la saison prochaine, et a ainsi tenu à montrer à ses campeurs la façon dont il s’entraîne. Drivé par les assistants des Bucks, venus pour l’occasion, l’ancien meneur des Blazers s’est ainsi donné à fond sur un entraînement de 60 minutes à pleine vitesse.
« Je pense que c’est plutôt cool pour eux de voir ça. Et maintenant, c’est devenu une habitude. Pendant la semaine du camp, je viens m’entraîner ici », a-t-il glissé.
C’est aussi une façon pour lui de ne pas lever le pied et de continuer à viser la rentrée en NBA avec beaucoup d’ambition, après une première saison en demi-teinte avec les Bucks, éliminés au premier tour par Indiana. La faute notamment à une blessure au tendon d’Achille qui lui a compliqué la tâche. Comme l’avait confié son coach Doc Rivers, qui avait déploré les manques de son meneur sur le plan physique, son transfert survenu un peu tard dans la préparation ne l’a pas aidé à s’acclimater correctement à son nouvel environnement.
« Je vous l’ai déjà dit, quand je serai bien, ça se verra… », a-t-il lancé. « 90% du temps, je vais bien. Dans ma carrière, j’ai le sentiment que je ne l’ai pas été pendant deux saisons, quand j’ai été opéré en 2022 et la saison dernière. Je savais que je n’allais pas bien, mais je ne l’ai pas montré. Voilà comment je vois tout ça. Je sais comment ça se passe ».
Lucide mais revanchard
La saison n’a pas été une catastrophe non plus puisque Damian Lillard a connu sa 8e sélection au All-Star Game et que Milwaukee a globalement tenu son rang en saison régulière. Mais l’objectif principal, celui de ramener les Bucks en finale NBA, n’a pas été atteint, loin de là. En ce sens, son exercice 2024-2025 a été un échec. Le meneur vétéran est donc pressé de remettre les points sur les i, même s’il sait aussi qu’il n’est plus le super « Dame Time » de la grande époque, alors qu’il a fêté ses 34 ans il y a un mois.
« Lorsque l’échange est arrivé, tout le monde s’est dit que Milwaukee allait gagner le titre. Et quand ça ne se passe pas comme les gens l’imaginaient, et que je ne ressemblais pas à celui que j’étais à Portland, alors c’est « Que se passe t-il avec Dame ? Pourquoi Dame ne fait pas ci ou ça ? », a-t-il poursuivi. « Pourtant, durant la majeure partie de la saison, je tournais toujours à environ 26 points en moyenne. Quand on y pense, à quels standards on va m’attendre quand je tourne à 26 points et 7 passes décisives alors que je ne me sens pas bien ? »
Lillard conscient d’être à la fin d’un cycle
Largement trentenaire, Lillard a aussi conscience qu’il entame la dernière partie de sa carrière, et qu’une nouvelle génération prend la lumière.
« J’ai traversé beaucoup de choses, c’est juste la vérité. Ce que j’ai conscience, c’est que ça va être ma 13e saison. Les gens s’ennuient devant la régularité. Je comprends aussi que je n’ai pas donné la meilleure version de moi-même. J’ai été productif. On a fini à la 3e place après avoir été pratiquement 2e toute la saison, jusqu’au dernier match. Mais j’ai conscience qu’il y a des nouveaux qui arrivent, qu’ils apprennent à connaître et qui font des séries que je faisais quand j’avais 24-25 ans (…). Quand tu prends de l’âge les gens disent : »Il ne peut plus faire ça, que se passe-t-il ? ». C’est juste un cycle. J’ai vu ça arriver à d’autres gars aussi. Je pense que je fais partie de cette catégorie, vous voyez ? »
Les Bucks plus dangereux comme outsiders
Au-delà de sa méforme physique, il y a en effet eu le fait de quitter son cocon en Oregon où il a laissé ses enfants, digérer son divorce puis les blessures. Un an plus tard, la donne a changé et Damian Lillard se sent prêt à relever le défi aux côtés de la paire Middleton-Antetokounmpo.
« C’était beaucoup de changement, beaucoup de stress. Maintenant, j’ai l’opportunité de tout remettre en ordre et de commencer à me projeter sur la saison prochaine… Je ne participe pas aux blabla des esprits faibles. Donc je vais venir sur le terrain et je vais continuer à montrer ce que je vaux. Et je prendrais la critique peu importe ce que les gens diront. J’ai conscience de ça, et je sais aussi que si quelqu’un dit quelque chose et que j’estime que c’est la vérité, je vais tout faire pour le corriger. Mais quand j’entends quelque chose à laquelle je ne crois pas, comme j’en ai beaucoup vu et entendu à mon sujet, disons que c’est juste ce que sont devenus les médias. Ce n’est pas la vérité, et je le sais. Donc je ne suis pas un joueur qui s’effondre. Je mène une vie propre, bonne et saine, donc je peux le faire. Je peux faire la même chose qu’il y a deux ou trois ans. Je peux le faire maintenant. Il s’agit juste de savoir à quoi ça pourrait ressembler dans cette équipe ».
Pendant des années à Portland, Damian Lillard a attendu pour une opportunité comme celle qui s’est présentée l’an dernier afin d’aller chercher un titre de champion. Cette fois, c’est avec un état d’esprit revanchard qu’il aborde l’exercice 2024-2025, et sans la pression de son trade à assumer. Mieux, les Bucks pourraient évoluer dans l’ombre des autres concurrents des Celtics, ce qui semble parfaitement lui convenir.
« Le fait que nous soyons en dessous des radars, c’est parfait. Parce qu’ils ne penseront rien de nous et ensuite… Il faut affronter la réalité à un moment donné. En général c’est comme ça que ça marche », a-t-il conclu.
Damian Lillard | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2012-13 | POR | 82 | 39 | 42.9 | 36.8 | 84.4 | 0.5 | 2.6 | 3.1 | 6.5 | 2.1 | 0.9 | 3.0 | 0.2 | 19.0 |
2013-14 | POR | 82 | 36 | 42.4 | 39.4 | 87.1 | 0.4 | 3.1 | 3.5 | 5.6 | 2.4 | 0.8 | 2.4 | 0.3 | 20.7 |
2014-15 | POR | 82 | 36 | 43.4 | 34.3 | 86.4 | 0.6 | 4.0 | 4.6 | 6.2 | 2.0 | 1.2 | 2.7 | 0.3 | 21.0 |
2015-16 | POR | 75 | 36 | 41.9 | 37.5 | 89.2 | 0.6 | 3.4 | 4.0 | 6.8 | 2.2 | 0.9 | 3.2 | 0.4 | 25.1 |
2016-17 | POR | 75 | 36 | 44.4 | 37.0 | 89.5 | 0.6 | 4.3 | 4.9 | 5.9 | 2.0 | 0.9 | 2.6 | 0.3 | 27.0 |
2017-18 | POR | 73 | 37 | 43.9 | 36.1 | 91.6 | 0.8 | 3.6 | 4.5 | 6.6 | 1.6 | 1.1 | 2.8 | 0.4 | 26.9 |
2018-19 | POR | 80 | 36 | 44.4 | 36.9 | 91.2 | 0.8 | 3.8 | 4.6 | 6.9 | 1.9 | 1.1 | 2.6 | 0.4 | 25.8 |
2019-20 | POR | 66 | 38 | 46.3 | 40.1 | 88.8 | 0.5 | 3.8 | 4.3 | 8.0 | 1.7 | 1.1 | 2.9 | 0.3 | 30.0 |
2020-21 | POR | 67 | 36 | 45.1 | 39.1 | 92.8 | 0.5 | 3.7 | 4.2 | 7.5 | 1.5 | 0.9 | 3.0 | 0.3 | 28.8 |
2021-22 | POR | 29 | 36 | 40.2 | 32.4 | 87.8 | 0.4 | 3.7 | 4.1 | 7.3 | 1.3 | 0.6 | 2.9 | 0.4 | 24.0 |
2022-23 | POR | 58 | 36 | 46.3 | 37.1 | 91.4 | 0.8 | 4.0 | 4.8 | 7.3 | 1.9 | 0.9 | 3.3 | 0.3 | 32.2 |
2023-24 | MIL | 73 | 35 | 42.4 | 35.4 | 92.0 | 0.5 | 3.9 | 4.4 | 7.0 | 1.8 | 1.0 | 2.6 | 0.2 | 24.3 |
2024-25 | MIL | 51 | 36 | 45.3 | 38.0 | 92.3 | 0.5 | 4.1 | 4.6 | 7.2 | 1.7 | 1.2 | 2.9 | 0.2 | 25.5 |
Total | 893 | 36 | 43.9 | 37.1 | 89.9 | 0.6 | 3.7 | 4.3 | 6.7 | 1.9 | 1.0 | 2.8 | 0.3 | 25.1 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.