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Mark Daigneault, un super prof chez les coachs

NBA – Tout juste désigné « Coach de l’année » après avoir mené le jeune Thunder à la première place de l’Ouest, Mark Daigneault représente un nouveau modèle d’entraîneur.

Mark DaigneaultSans surprise, Mark Daigneault a été désigné « Coach de l’année« , avec 89 « première place » sur 99 possibles. Un véritable plébiscite pour l’entraîneur d’Oklahoma City, qui a mené ce groupe très jeune à la première place de la conférence Ouest (57 victoires – 25 défaites) et qui mène désormais 3-0 face à La Nouvelle-Orléans.

À 39 ans, le natif de Leominster, dans le Massachusetts, semble représenter un nouveau profil dans l’environnement NBA. Et c’est bien sûr Sam Presti, le GM d’Oklahoma City toujours en quête des nouvelles tendances, qui l’a lancé.

Un obscur assistant de Billy Donovan

Lorsque le dirigeant d’OKC rencontre Mark Daigneault, en 2011/12, ce dernier n’est qu’un obscur assistant de Billy Donovan, à l’université de Florida. Sam Presti vient « scouter » Bradley Beal, qui effectue sa saison « freshman » chez les Gators en étant l’un des joueurs les plus cotés du circuit universitaire. Mark Daigneault et Oliver Winterbone, un assistant vidéo qui rejoindra également le Thunder plus tard, demandent au GM s’ils peuvent lui poser des questions lors de son passage en Floride.

« Nous avons placé nos chaises à côté de lui et nous nous sommes assis ensemble », racontera plus tard Mark Daigneault. « Nous sommes restés dans le hall (de l’hôtel) avec lui jusqu’à la nuit. J’ai remarqué les mêmes choses que tout le monde chez Sam lorsque j’ai parlé avec lui, à savoir qu’il était très intelligent, très curieux et très humble. Ce qui m’a le plus marqué, c’est le temps qu’il était prêt à nous accorder. Sans contrepartie. Il ne savait pas qui nous étions à l’époque. C’est à partir de là qu’une relation s’est nouée ».

Sam Presti a aussi dû voir quelque chose de spécial car moins de trois ans plus tard, il va engager l’assistant d’à peine 29 ans pour prendre la tête du Oklahoma City Blue, l’équipe de G-League affiliée au Thunder.

Il n’est toutefois pas le premier à avoir vu quelque chose chez Mark Daigneault. À Connecticut, de 2004 à 2008, ce dernier poursuit une licence en éducation, et il devient « étudiant/manager » pour l’équipe de basket de la fac, afin d’aider les joueurs à s’entraîner. Un rôle assez ingrat, au service complet des athlètes.

« Au bout d’un moment, les gars s’en vont » explique Jim Calhoun, triple champion NCAA à la tête des Huskies. « Très vite, au lieu de 20, ils sont 15, et ils découvrent qu’ils doivent se lever à six heures du matin. »

Ben Gordon et le travail invisible

Mark Daigneault, lui, ne s’en va pas. Il apprend, observe Ben Gordon travailler sans relâche sur son jeu.

« Il avait un étudiant/manager qui prenait les rebonds pour lui » explique Mark Daigneault. « Ben Gordon l’appelait à deux heures du matin et ce gars venait. Ben Gordon était là, il faisait tout un entraînement avec le ballon NCAA puis le même entraînement avec le ballon NBA. Il avait cette vision incroyable pour lui-même. C’est la première fois que j’ai réalisé qu’il y avait tout un travail invisible. Il y a une raison pour laquelle les gens sont capables de réussir lorsque les lumières s’allument, et il était l’exemple parfait de cela. »

L’étudiant/manager observe, apprend et se voit offrir des responsabilités qui dépassent sa fonction originelle. Néanmoins, à la fin de sa licence, il pense logiquement poursuivre avec un master en éducation. Sera-t-il prof ? Non, son coach au lycée, Steve Dubzinski, lui parle d’un poste d’assistant à Holy Cross qui se libère.

Jim Calhoun et son adjoint, George Blaney, l’encouragent à postuler. Mark Daigneault a ainsi ouvert la porte du monde du basket, mais elle se referme presque après trois saisons, lorsque le « head coach », Ralph Willard, et son staff sont remerciés. L’assistant envisage alors de reprendre son cursus, mais il a un ami commun avec Billy Donovan, le coach de Florida, et il connait quelques-uns de ses assistants.

« Je voulais garder un pied dans la porte », explique-t-il, alors qu’il postule pour une place chez les Gators. « J’ai en quelque sorte poussé la porte et j’ai dit : ‘Hé, je suis là, je ferai tout ce que vous voulez que je fasse’. »

Billy Donovan n’a pas de poste à lui offrir, mais il a une solution intermédiaire. Un master en management du sport qui lui permet d’être une sorte d’assistant bonus qui gravite autour de l’équipe.

Comme Darko Rajakovic, il est un « potentiel » dans les yeux de Sam Presti

C’est là, tout en bas de l’échelle du monde universitaire, qu’il rencontre Sam Presti, un peu plus d’un an plus tard. Bien sûr, il prendra petit à petit du galon, travaillant sur le « scouting » des adversaires et le développement des joueurs, mais il reste un obscur assistant lorsqu’il prend la direction du Oklahoma City Blue en 2014.

Il succède à ce poste à Darko Rajakovic, l’actuel coach des Raptors, qui était déjà un choix surprenant de la part du GM d’Oklahoma City. Comme Mark Daigneault, il avait croisé la route de Sam Presti quelques années auparavant, alors qu’il était scout pour l’équipe de G-League des Spurs. Mais comme Mark Daigneault, il était dans les tréfonds de la hiérarchie du coaching puisqu’il entraînait en quatrième division espagnole quand le dirigeant du Thunder lui a offert l’opportunité d’entraîner son équipe dans la ligue de développement.

« Il s’agissait d’un recrutement plus axé sur le potentiel que sur notre CV, pour chacun d’entre nous. Et il est évident que cela a eu un impact énorme sur nos carrières » reconnait Mark Daigneault qui représente un profil similaire à celui de Darko Rajakovic. « Je dois beaucoup à Sam pour avoir tenté sa chance avec moi », apprécie ce dernier. « À l’époque, j’étais le premier entraîneur international de G-League. Il avait une vision de l’évolution du basket en général. Il m’a donné ma chance et j’ai toujours bénéficié d’un grand soutien de sa part et de la part de l’organisation pour être moi-même et pour entraîner l’équipe du mieux possible. »

Cette vision de l’évolution du basket, c’est visiblement celle d’entraîneurs qui sont capables de se « connecter » aux joueurs et surtout de les aider à progresser. Des supers profs qui aident leurs élèves à maîtriser leur sujet, plutôt que des généraux qui tentent de maîtriser leurs soldats.

« Sa plus grande qualité, qui colle avec notre équipe, c’est qu’il est capable de nous comprendre », explique Jalen Williams. « Je pense qu’à chaque fois que l’on peut s’identifier aux personnes à qui l’on enseigne, on peut aller beaucoup plus loin dans la progression… Cela nous donne envie de se donner à fond pour lui. Nous, les joueurs, avons fait un très bon travail cette année, en exprimant certaines choses que nous préférerions faire dans certaines situations, et ils sont prêts à écouter et à adhérer à certaines des choses que nous avons à dire, aussi. C’est un bon échange. Les relations entre les joueurs et les entraîneurs ont été bonnes tout au long de l’année. »

Confiance et collaboration

Une relation de confiance qui permet à Oklahoma City de tenter des choses atypiques, en attaque comme dans la gestion de la rotation ou dans la construction même du roster, avec un manque de taille avec laquelle Sam Presti et Mark Daigneault sont prêts à vivre, car ils estiment qu’ils compensent par d’autres aspects.

« On a tendance à vouloir trop entraîner, à vouloir être bon dans tous les domaines, à vouloir tout enseigner et à vouloir corriger toutes les erreurs dans un jeu très imparfait », assure Mark Daigneault, qui a appris de Jim Calouhn à fixer des priorités. « En réalité, il faut surtout être vraiment bon dans ce que l’on sait déjà faire ».

Appuyer au maximum sur les forces des joueurs, les développer… et leur faire confiance.

« Ils méritent cette confiance », conclut Mark Daigneault. « Il y a des limites à ce que l’on peut faire en tant qu’entraîneur. Car ce sont eux qui doivent réaliser les actions. Ils gagnent les matchs. Les entraîneurs ne peuvent pas gagner les matchs. Les entraîneurs peuvent perdre des matchs, mais ils ne peuvent pas les gagner. Ce sont donc eux qui ont besoin de confiance pour y parvenir. Et ils me donnent toutes les raisons de leur faire confiance. Ce sont des joueurs intelligents, qui se soucient d’abord de l’équipe, qui sont compétitifs. Ils essaient de résoudre les problèmes sur le terrain. Et en fin de compte, nous sommes dans le même bateau, nous travaillons toujours ensemble pour essayer de trouver la meilleure option, et nous ne nous soucions pas de savoir d’où vient l’idée. »

Un vrai prof, au service de ses élèves.

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