30 jours/30 équipes : Atlanta Hawks

La Coupe du monde terminée depuis deux semaines, Basket USA démarre sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, des équipes attendues dans les tréfonds du classement à notre favori pour le titre de champion.

Aujourd’hui, place aux Hawks, qui semblent stagner à l’Est après avoir fait naître de grandes ambitions en Géorgie suite à leur parcours lors des playoffs 2021, terminé aux portes de la finale. Car depuis cette performance, les fans d’Atlanta n’ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent.

Si la saison 2021/22 pouvait s’apparenter à une erreur de parcours marquée par une élimination au premier tour sans l’avantage du terrain, l’exercice 2022/23 aura une nouvelle fois été un échec, malgré le renfort de Dejounte Murray. Comme pour Kyrie Irving et Luka Doncic, on peut se poser la question de l’intérêt d’associer deux meneurs qui ont besoin d’avoir le ballon en main pour s’exprimer.

Pour l’instant, ce n’est pas glorieux puisque les deux franchises ont terminé leur saison dans une impasse, coûtant notamment sa place à Nate McMillan, remplacé en cours d’exercice par Quin Snyder.

Atlanta a toutefois réussi à se hisser en playoffs mais seulement pour faire illusion face aux Celtics. Ironie de l’histoire, c’est lorsque Dejounte Murray a été absent que les Hawks ont livré leur meilleur match de la série sur le parquet de Boston, avant de se faire éliminer dans le Game 6…

Reste maintenant à voir si les ajustements paieront sur le long terme, d’autant qu’Atlanta a réussi à conserver son noyau dur en dehors du départ de John Collins. Clint Capela et Bogdan Bogdanovic sont toujours là et seront encore importants pour préserver l’équilibre de l’équipe, sur l’apport en sortie de banc du Serbe et le travail de sape du Suisse autour des cercles. À leurs côtés, on peut imaginer des joueurs comme De’Andre Hunter, AJ Griffin, Saddiq Bey ou encore Onyeka Okongwu prendre de l’importance, sans oublier les apports estivaux de Patty Mills ou Wesley Matthews au niveau tir extérieur, au sein d’une équipe qui doit retrouver de l’efficacité dans l’exercice (35.2% de réussite, 21e).

Quin Snyder aura également eu davantage de temps pour développer sa philosophie et ses principes de jeu. L’ensemble sera-t-il suffisant pour aller chercher un Top 8, voire Top 6 sans trembler ? La question demeure.

LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ

Arrivées : Wesley Matthews, Patty Mills, Kobe Bufkin (15e choix), Mouhamed Gueye (39e choix), Seth Lundy (46e choix)
Départs : John Collins, Aaron Holiday, Donovan Williams

LE JOUEUR À SUIVRE : TRAE YOUNG

C’est qui le patron ? Plus que jamais, l’enjeu de la réussite des Hawks se situera aussi dans le respect de la hiérarchie édictée par Quin Snyder. En l’occurrence, malgré ce qu’a montré Dejounte Murray sur sa dernière saison à San Antonio, le boss d’Atlanta reste Trae Young.

Les rumeurs de départ n’ont pas abouti et l’équipe dirigeante a bon espoir de voir ses protégés faire mieux que la saison passée dans cette configuration. Pour que ce soit une réussite, les Hawks auront besoin d’un Trae Young au top de sa forme, sur et hors du terrain afin de guider cette équipe et d’être le leader dont elle a besoin.

Sur le plan statistique, il a certes perdu un peu en adresse extérieure (33.5%) et il a été le joueur qui perdait le plus de ballons dans la ligue (4.1) mais il reste une sacré menace offensive, au scoring et à la création.

Plutôt que de voir ses points faibles (défense…), Quin Snyder devra mettre en avant les nombreuses qualités de Trae Young, pour en faire le joueur « injouable » qu’il peut être. Il faudra pour cela se ré-axer sur ses points forts : la lecture de pick-and-roll, le drive, la création d’espaces pour les autres et bien sûr son toucher pour parvenir à finir près du cercle. La présence de Patty Mills, un vétéran chevronné, l’aidera peut-être à tirer le meilleur de son jeu.

Moyenne d’âge : 26.1 ans
Masse salariale : 157 millions de dollars (20e)

LE SCÉNARIO IDÉAL

Après quelques mois utilisés pour prendre ses marques, Quin Snyder arrive à installer une vraie identité de jeu à ces Hawks en parvenant à assurer un bon équilibre, réajusté par les arrivées de deux snipers d’élite. Les « role players » parviennent tous à trouver leur place et apportent leur contribution, le tout orchestré par un tandem Young-Murray qui se comprend de mieux en mieux et parvient à briller ensemble, et plus à côté l’un de l’autre.

La mayonnaise prend, la formation retrouve sa fougue de 2021 et parvient rapidement à se hisser dans la bonne moitié du tableau à l’Est.

Trae Young, plus investi défensivement, et sa petite armée de bons soldats (Clint Capela, De’Andre Hunter, Saddiq Bey, Bogdan Bogdanovic, Patty Mills, Wesley Matthews, AJ Griffin…) retrouvent de l’efficacité derrière la ligne à 3-points, et les Hawks retrouvent les playoffs. Sans même passer par la case « play-in ».

LE PIRE SCÉNARIO

Il y a vraiment quelque chose de cassé à Atlanta. Malgré un « training camp » complet, Quin Snyder a bien du mal à imposer ses idées, Trae Young et Dejounte Murray monopolisant le jeu, sans grande efficacité.

Ce déséquilibre offensif se paye aussi en défense, où les Clint Capela, De’Andre Hunter, Saddiq Bey, Bogdan Bogdanovic et compagnie n’ont pas vraiment envie de couvrir les arrières du « backcourt » alors qu’ils savent qu’ils ont peu de chances de voir le ballon de l’autre côté du terrain.

Atlanta parvient à se maintenir au niveau de la ligne de flottaison, par la seule force du talent de son effectif, mais Quin Snyder, recruté avec comme priorité de diagnostiquer la viabilité de ce roster, conclut après une triste sortie en « play-in » qu’il faut chambouler ce groupe. Et Trae Young prend la porte à l’issue de la campagne.