Personne ne l’aurait imaginé repartir avec le trophée de meilleur joueur à l’issue de cette rencontre. En cas de victoire canadienne sur les États-Unis, tout le monde aurait naturellement misé sur Shai Gilgeous-Alexander. Mais malgré une nouvelle performance de très haut niveau de ce dernier (31 points et 12 passes), c’est bien son coéquipier Dillon Brooks qui a été distingué dans cette victoire synonyme de médaille de bronze.
« Je suis très fier de Dillon. Voilà à quoi ça ressemble quand on laisse jouer Dillon Brooks. Et ce n’est pas seulement une question de défense. Avec Lu Dort, c’est le meilleur défenseur de la Coupe du monde. Mais il est extrêmement efficace en attaque », félicite son coach Jordi Fernandez, selon qui « SGA » reste le MVP de la compétition.
Dillon « Splash » Brooks
Laisser penser que les Américains auraient « laissé jouer » la recrue des Rockets est un peu fort. Mais l’ancien bulldog des Grizzlies, qui aurait beaucoup aimé affronter son ancien coéquipier Jaren Jackson Jr., a été le principal bénéficiaire des prises à deux nombreuses subies par « SGA ». En confiance et bien dans son tir depuis sa belle sortie à 22 points face à l’Espagne, l’ailier a commencé par planter… ses six premières tentatives à 3-points.
« Je n’ai cessé de travailler dessus, lorsqu’on a commencé à travailler avec le Canada, j’ai senti que c’était ce qui me manquait. […] Après chaque entraînement, je fais des exercices de shoot avec Lu (Dort) en essayant d’élever le niveau et en étant patient. Cela vient tout seul. Je n’ai jamais voulu forcer les tirs. Mon rôle dans cette équipe était de faire attention à la sélection des tirs. Je pense avoir fait du bon travail lors de cette Coupe du monde », peut s’auto-congratuler Brooks qui s’est hissé sur le podium des meilleurs shooteurs à 3-points du tournoi avec… 59% de réussite !
Ce qui est bien au-delà de son plus modeste 34% d’adresse de loin depuis le début de sa carrière NBA. Il faut dire que sa sortie face à ses homologues de Grande Ligue a bien aidé à faire grimper le pourcentage. Son royal 7/8 de loin final a alimenté la meilleure prestation de sa vie, terminée avec 39 points (12/18 aux tirs), 5 passes, 4 rebonds, 2 contres pour 42 d’évaluation.
Motivé par les « haters »
Sans compter un impact physique encore notable en défense et un paquet d’actions décisives dans les derniers instants, dont son « fadeaway » face à Austin Reaves à deux minutes de la fin de la prolongation. Il a été si bon que le public des Philippines, qui avait l’habitude de siffler ce rival des Lakers, lui ont chanté des « MVP ».
« Ils ont fait la même chose à Jakarta. C’est un sentiment incroyable d’être reconnu pendant le match. Mais je ne considère jamais cela comme acquis. Le travail ne s’arrête pas là. Il continue. Je ne suis pas satisfait, ni aucun membre de cette équipe », prévient le joueur de 27 ans qui assume son rôle de « méchant » uniquement sur les parquets.
Ce dernier dit s’être nourri des « haters » qu’il… « remercie ». « Depuis le début, tous ceux qui m’ont envoyé des messages sur Twitter et Instagram en me regardant jouer, ça m’aide à m’améliorer chaque jour. Cela me motive à faire mieux sur le terrain pour mes coéquipiers et pour l’équipe pour laquelle je joue. Cela me motive à continuer. »
Avec cette médaille de bronze autour du cou, Dillon Brooks va reprendre sa carrière NBA dans un nouvel environnement en tentant d’effacer une dernière saison très mitigée avec les Grizzlies. Puis se présentera un nouveau rendez-vous international pour le Canada et lui avec les Jeux olympiques de Paris.
Cette 3e place est donc un accomplissement mais sûrement pas la fin du voyage pour cette équipe : « On a remporté le bronze, on continue à écrire l’histoire de ce pays. Mais cela ne s’arrête pas. Il faut continuer à aller de l’avant. Parce qu’ils aiment quand vous êtes en haut, comme en ce moment, mais quand vous faites un mauvais match, ils vous tombent dessus. Il ne faut jamais être satisfait. Il faut toujours continuer à travailler. »
Dillon Brooks | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2017-18 | MEM | 82 | 29 | 44.0 | 35.6 | 74.7 | 0.6 | 2.5 | 3.1 | 1.6 | 2.8 | 0.9 | 1.5 | 0.2 | 11.0 |
2018-19 | MEM | 18 | 18 | 40.2 | 37.5 | 73.3 | 0.5 | 1.2 | 1.7 | 0.9 | 2.8 | 0.6 | 1.1 | 0.2 | 7.5 |
2019-20 | MEM | 73 | 29 | 40.7 | 35.8 | 80.8 | 0.9 | 2.4 | 3.3 | 2.1 | 3.8 | 0.9 | 1.7 | 0.4 | 16.2 |
2020-21 | MEM | 67 | 30 | 41.9 | 34.4 | 81.5 | 0.8 | 2.1 | 2.9 | 2.3 | 3.5 | 1.2 | 1.8 | 0.4 | 17.2 |
2021-22 | MEM | 32 | 28 | 43.2 | 30.9 | 84.9 | 0.9 | 2.3 | 3.2 | 2.8 | 3.3 | 1.1 | 1.6 | 0.2 | 18.4 |
2022-23 | MEM | 73 | 30 | 39.6 | 32.6 | 77.9 | 0.6 | 2.7 | 3.3 | 2.6 | 3.3 | 0.9 | 1.4 | 0.2 | 14.3 |
2023-24 | HOU | 72 | 31 | 42.8 | 35.9 | 84.4 | 0.7 | 2.7 | 3.4 | 1.7 | 3.3 | 0.9 | 1.2 | 0.1 | 12.7 |
2024-25 | HOU | 58 | 32 | 41.1 | 38.8 | 82.7 | 1.2 | 2.7 | 3.9 | 1.6 | 3.4 | 0.8 | 1.0 | 0.2 | 13.5 |
Total | 475 | 29 | 41.7 | 35.2 | 80.4 | 0.8 | 2.5 | 3.3 | 2.0 | 3.3 | 0.9 | 1.4 | 0.3 | 14.1 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.