Même si elle s’est fait un peu peur sur la fin, l’Allemagne a tout de même réalisé l’un des plus beaux exploits de son histoire en éliminant au bout du suspense les États-Unis, pourtant favoris à la victoire finale !
La preuve que, comme le soulignait Steve Kerr en amont de cette demi-finale, la Nationalmannschaft fait dorénavant partie du gratin du basket mondial. Elle qui, rappelons-le, est toujours invaincue dans cette Coupe du monde (7-0), au-delà de proposer un jeu de qualité avec son collectif huilé.
« C’est un groupe spécial. La façon dont nous avons joué ensemble, en restant soudés quand les choses allaient mal… », a livré après coup Gordon Herbert, le sélectionneur allemand, qui n’est cependant pas rassasié. « On va en profiter ce soir puis se préparer pour dimanche. […] On en a parlé dans le vestiaire après le match : c’est une superbe victoire, mais nous ne sommes pas encore arrivés là où nous voulons être. Ce groupe veut gagner l’or, donc il y a encore un match à gagner. Nous allons laisser les joueurs profiter puis nous passerons à autre chose, de manière à être prêts dimanche. »
Des propos que le « revenant » Franz Wagner (22 points, 5 rebonds) ne pouvait évidemment que confirmer en conférence de presse : « C’est juste un groupe super spécial et une victoire historique pour l’Allemagne. Il nous en reste une à obtenir et nous sommes très heureux d’avoir gagné aujourd’hui. »
Un « Obst-acle » de taille pour Team USA
Pour le joueur du Magic, l’Allemagne pourra notamment se servir de son « échec » à domicile lors de l’EuroBasket (défaite en demi-finale, mais médaille de bronze à la clé) pour aller au bout cette année, contre une équipe serbe également très séduisante.
« Nous avons laissé filé [l’Euro] et je pense que ça nous aide vraiment de jouer ensemble chaque été », a expliqué Franz Wagner, qui espère susciter des vocations sur le territoire allemand grâce au parcours de son équipe. « C’est ce que nous ressentions déjà avant le match de préparation contre Team USA à Abu Dhabi [perdu, ndlr] et c’était pareil l’année dernière. Nous avons un gros objectif cette année et, dès l’instant où nous nous sommes réunis, nous pensions pouvoir battre n’importe quelle équipe. »
Malgré quelques secousses avant la compétition, l’Allemagne semble aujourd’hui plus unie et soudée que jamais, tant sur le parquet qu’en dehors. D’après Gordon Herbert, c’est assurément sa plus grande force.
« Nous avons des joueurs qui se soucient des uns et des autres. C’est un groupe spécial, avec beaucoup de joueurs spéciaux et des êtres humains encore meilleurs. Je ne peux pas m’attribuer le crédit de tout ça, le mérite revient plutôt aux joueurs », a indiqué le technicien de 64 ans, qui a même affirmé ne pas connaître le nom de l’autre finaliste de ce Mondial, tant il est « focalisé » sur ses hommes.
Puis Gordon Herbert de conclure sans manquer de complimenter Andreas Obst, l’un des grands artisans du succès allemand avec ses 24 points (et 6 passes) : « C’est l’un des meilleurs shooteurs du circuit FIBA et il peut en faire encore plus. Le plus important, c’est qu’il génère des espaces pour [Dennis] Schröder et [Franz] Wagner. Il a livré un grand match, vous avez pu voir son évolution à l’Eurobasket, en Euroligue et c’est désormais plus qu’un shooteur, car c’est un grand défenseur. »
Rendez-vous dimanche, à 14h40, pour savoir si cette très enthousiasmante Allemagne réussira à remporter son deuxième titre international, après l’Eurobasket 1993…