Le Heat a perdu les batailles du rebond et des ballons qui traînent

La séquence est éloquente et terrible pour le Heat. À cinq minutes de la fin du troisième quart-temps, du Game 3, Jamal Murray tente sa chance à 3-points face à Bam Adebayo en fin de possession. C’est raté mais Michael Porter Jr, non bloqué par Max Strus, surgit pour capter le rebond offensif à une main, près du cercle.

Il tente de remettre dedans sans y parvenir, obtient un autre rebond et… rate à nouveau. Avant que son coéquipier Aaron Gordon n’ait le mot de la fin en « tip in ». Bilan des comptes : trois rebonds offensifs pour les Nuggets donc, qui ont profité du fait que le pivot d’en face était très éloigné du cercle et n’ait pas pu participer à cette bataille.

Rebonds : Bam Adebayo (17) – reste du Heat (16)

Ce dernier, avec ses 17 rebonds, n’a pas grand-chose à se reprocher en la matière sur ce match. Le souci, ce sont les autres. Le pivot floridien a capté plus de la moitié des rebonds de son équipe, et pas un seul de ses coéquipiers n’a dépassé les quatre prises…

Le Heat a ainsi terminé avec seulement 33 rebonds, là où ses adversaires en ont récupérés… 58. « C’est significatif de finir avec 25 rebonds de plus dans un match de finale. Et ce ne sont pas que les 21 rebonds de Nikola (Jokic). Aaron en a 10, Jamal 10, Michael 7, Christian (Braun) 4 », énumère sans bouder son plaisir Mike Malone.

Tonalité évidemment différente chez Erik Spoelstra qui estime que son équipe a perdu « de nombreuses batailles physiques sur les ballons qui traînent en l’air ou sur le parquet, tout au long du match, à des moments clés. (Les Nuggets) ont fait la différence à des moments de bascule. […] À notre meilleur, on trouve les moyens de le surmonter, de leur rendre la tâche difficile et de ne pas perdre l’écrasante majorité de ces batailles physiques. »

Jimmy Butler ne l’explique pas

Auteur de deux petits rebonds, Jimmy Butler n’a pas vraiment d’explication à fournir sur le sujet : « Je ne peux pas répondre à cette question. Peut-être que c’est lié au fait d’être à domicile et qu’on pense avoir fait quelque chose. Je ne sais pas. C’est juste que ça ne peut pas arriver. Cela ne se reproduira pas. Cela commence par moi, je dois me focaliser sur l’aspect défensif. Je dois aller chercher les balles qui traînent. Si je commence à le faire, tout le monde devra suivre. »

Le coach floridien, dont l’équipe n’a perdu que 4 ballons en tout (contre 13 aux Nuggets), considère que ce genre d’efforts contribuent pourtant à l’ « identité » du Heat.

« Et cela peut parfois affecter le déroulement du reste de votre jeu. Ce n’est pas une excuse. On a prouvé à maintes reprises qu’on peut gagner et trouver différents moyens de le faire, qu’on ait confiance ou non, que la balle rentre ou non », poursuit le technicien, selon qui la maladresse de sa troupe (37%) a joué.

« Je veux aller voir la vidéo parce que je n’en suis pas tout à fait sûr. C’est ce que j’ai ressenti. On est à notre meilleur niveau quand on gagne ces batailles en premier, donc on peut cocher cette case, les batailles physiques, les « 50/50 balls ». On gagne ces batailles et on règle le reste en cours de route », termine Erik Spoelstra.