Pour Giannis Antetokounmpo, les prises à deux sur les stars sont moins efficaces

Les Nuggets n’ont pas tardé à voir le « mismatch » en faveur de Nikola Jokic. Celui-ci était défendu dans la raquette, à proximité de la ligne des lancers-francs, par Jrue Holiday. Voyant Wesley Matthews se rapprocher de lui, dans le quatrième quart-temps d’un match dominé par Denver, le pivot des Nuggets a enfoncé le meneur des Bucks.

Giannis Antetokounmpo venu enfin en aide, le Serbe a alors sauté puis délivré le bon ballon vers Aaron Gordon qui coupait au cercle pour aller dunker. La lecture du jeu est parfaite et n’étonnera personne, y compris celui qui bataille avec lui pour remporter un troisième trophée de MVP.

De façon plus générale, Giannis Antetokounmpo a le sentiment que les prises à deux sur les grands noms de cette ligue sont de moins en moins efficaces. « Les joueurs actuels, en particulier (Joel) Embiid et Jokic, ils ne passaient pas la balle lorsqu’on les prenait à deux il y a quatre ou cinq ans », assure le joueur des Bucks, lui-même concerné par ce phénomène de prise à deux.

Il estime que ces joueurs sont désormais à la recherche de la transmission le cuir, pour mettre « leurs coéquipiers en position de réussite. C’est la réponse, si tu es pris à deux et si tu peux trouver ton coéquipier pour un tir ouvert. »

L’exemple DeRozan

Cet aspect a moins posé question chez Nikola Jokic, passeur patenté depuis ses débuts dans la grande ligue, qu’avec Joel Embiid, qui a parfois manqué de lucidité dans de telles circonstances par le passé.

Plus tôt dans la saison, son équipe avait toutefois noté des progrès en la matière chez le pivot, encore beaucoup pris à deux cette nuit à Phoenix.

Auteur de 31 points comme le Serbe la nuit passée, Giannis Antetokounmpo se souvient aussi de la série de playoffs de l’an dernier, face aux Bulls et du traitement défensif réservé à DeMar DeRozan. « On l’a pris à deux en quelque sorte et il cherchait à marquer et à shooter au-dessus des gars. Cette année, on les a affrontés trois fois et ils nous ont battus deux fois. Il donne la balle et ses coéquipiers sont plutôt adroits », estime le Grec, dont l’équipe avait limité le joueur des Bulls à 21 points à 41% aux tirs dans cette série.

Prises à deux ou non, cette saison, lors des deux victoires face à Milwaukee auxquelles il a contribué, l’ailier des Bulls s’est personnellement régalé : 39 points (59%) de moyenne, 7 rebonds et 6.5 passes décisives.

Pour Giannis, éteindre la star adversaire devient « plus difficile. Quand des gars sont capables de se regarder en face et de faire des passes, c’est plus difficile de les défendre. Parce que lorsque vous vous approchez d’eux et qu’ils peuvent trouver le joueur ouvert, ils vont casser votre défense. Il va se passer quelque chose. »