Les arbitres NBA confirment faire la chasse aux marchers

C’était évident étant donné le nombre de marchers sifflés récemment en NBA mais Monty McCutchen, l’homme en charge de la formation des arbitres dans la ligue, a confirmé qu’il s’agissait d’un objectif pour les officiels.

« Nous suivons la direction donnée par les acteurs » explique-t-il ainsi à ESPN. « Je pense que le jeu d’appuis [des attaquants] en est arrivé au point où les parties prenantes ont compris… que quand vous avez un sport qui se joue sur la notion d’espace avec des personnes très douées, qui tournent sur elles-mêmes, et que vous leur donnez l’avantage d’un appui supplémentaire, il est pratiquement impossible de pouvoir défendre sur ces joueurs. »

Un appui supplémentaire qui rendait les attaquants indéfendables

Monty McCutchen assure ainsi que consigne a été donnée aux arbitres de se concentrer sur le pied de pivot des attaquants, notamment en pénétration, beaucoup ayant pris l’habitude de profiter des largesses arbitrales.

Une adaptation étudiée par la NBA, qui a conclu que cela engendrait des fautes chez les défenseurs adverses…

« Nous nous sommes concentrés sur les défenseurs car c’est d’eux que provenaient la plupart des problèmes » confirme Monty McCutchen. « Nous avons dû apprendre et évoluer avec le jeu. Nous n’avons cessé de le répéter [à nos arbitres] : vous devez d’abord trouver le pied de pivot légal, puis vous devez voir soit un autre appui légal, soit un dribble légal avant de focaliser votre attention sur les défenseurs. Nous faisons un bien meilleur travail à cet égard et, par conséquent, vous voyez une augmentation des infractions. »

C’est le cas de le dire. Monty McCutchen confie d’ailleurs que la consigne avait été donnée aux arbitres avant la saison, mais qu’elle a été rappelée à la fin du premier mois de compétition, car les coups de sifflet sur ce thème n’étaient pas suffisamment respectés. D’où la drôle d’explosion entre novembre et octobre…

Il faut dire que la saison passée fut peut-être celle où les arbitres ont le moins sanctionné les marchers. Depuis que les données de ce type sont enregistrées, en 1996, c’est en effet la campagne où les marchers ont été le moins sifflés, avec 1.26 coup de sifflet de la sorte par match en 2021/22. En octobre de cette saison, c’est monté à 1.7 par rencontre, avant donc de doubler en novembre suite au rappel de Monty McCutchen et de la direction des arbitres.

Pour Stephen Curry, les joueurs vont vite s’adapter

En outre, en plus de l’attention sur le pied de pivot des attaquants, les arbitres sifflent désormais les porters de balle. En novembre, au moment de l’article d’ESPN, il y avait ainsi eu 101 porters de balle sifflés. Alors qu’il y en avait eu 110 sur l’ensemble de la dernière campagne. De quoi surprendre les joueurs et les coachs.

« Il est évident que la ligue met l’accent sur ce point », ne pouvait que constater Tom Thibodeau après un match face à Cleveland, où son équipe s’était fait siffler huit marchers, un record depuis 2010. « Je pense que [l’application de la règle] est bonne, la plupart du temps. Mais je pense qu’il faut être cohérent dans la façon dont c’est sifflé. Si c’est appliqué à la lettre pour une équipe, ça doit être appliqué à la lettre pour l’autre équipe. »

Globalement, tous les acteurs reconnaissent que les arbitres appliquent simplement le règlement. Ce qui surprend, c’est qu’ils le font après avoir laissé énormément de marge de manoeuvre ces dernières saisons…

Reste à voir si les arbitres continueront d’être aussi stricts en avançant dans la saison, alors que Kevin Pelton note qu’il est assez habituel de voir les arbitres siffler pas mal de marchers en début de saison, avant de beaucoup moins le faire par la suite. De toute façon, Stephen Curry assure que les joueurs vont vite s’adapter.

« Tous ceux qu’ils ont sifflés étaient clairs » confiait-il après le match face aux Rockets. « Il n’y a pas grand-chose à dire. Il faut s’ajuster en fonction de la façon dont le match est sifflé, et nous sommes assez talentueux pour le faire. Encore une fois, il s’agit juste de s’assurer que c’est cohérent des deux côtés, match après match. »