Docteur Timber et Mister Wolves

« C’est une démonstration au Target Center. » Le commentateur TV local n’a pas trouvé mieux pour décrire le premier quart-temps exceptionnel des Warriors sur le parquet des Wolves cette nuit. Après cinq minutes de jeu, les deux équipes étaient pourtant à égalité (15-15).

Mais les minutes suivantes ont tourné au paradis pour les uns, et à l’enfer pour les autres. Draymond Green s’est soudainement transformé en moulin à passes décisives et l’armée de shooteurs, Andrew Wiggins, Stephen Curry ou encore Donte DiVincenzo, n’a plus eu qu’à sanctionner derrière l’arc.

Les Californiens ont ainsi passé un terrible 25-2 en environ… quatre minutes de jeu (17-40). Ce n’était que le premier quart-temps mais le match était quasiment plié puisque les Wolves ne repasseront plus sous la barre des dix points de retard.

Menés par un Stephen Curry de gala (13 points dans le quart-temps) et un Draymond Green (7 de ses 11 passes pour démarrer !) beaucoup trop mobile pour Karl-Anthony Towns, les Californiens ont enchaîné neuf tirs réussis de suite et terminé la période avec un somptueux 19/25 au shoot.

« C’est une machine bien huilée »

Malgré leur situation au classement, les Wolves (10 victoires – 10 défaites) ont pris conscience de l’écart collectif existant avec les Warriors (11-10). « Ce sont les champions en titre. Ils ont montré pourquoi ils forment une grande équipe. Leur cohésion parle d’elle-même. On a de supers vidéos à étudier dont on peut tirer des leçons et comprendre où sont nos erreurs, ce qu’ils ont fait de bien contre nous. Ils ont un niveau de confiance entre eux que l’on doit atteindre. C’est une machine bien huilée. Tout ce qu’ils font a une telle cohésion, c’est grâce au temps qu’ils ont passé les uns avec les autres », encense Karl Anthony-Towns.

Ses Wolves, toujours en phase d’intégration de Rudy Gobert, sont encore loin d’une telle fluidité dans le jeu. C’est particulièrement vrai en défense. Leur match de cette nuit, avec 47 points encaissés dès le premier quart-temps et 137 au total, était leur pire prestation défensive de l’année. Et de loin.

Malgré l’arrivée du triple meilleur défenseur de l’année, la franchise du Minnesota n’occupe que la 15e place au classement des meilleures défenses du pays (112 points sur 100 possessions). La faute notamment à des erreurs de rotation et des soucis de communication. La couverture sur le « pick-and-roll » variant d’un géant à l’autre : Rudy Gobert ne monte pas sur le porteur de balle, contrairement à « KAT », comme c’est bien expliqué dans cette vidéo.

« Je vais prendre la responsabilité de (la mauvaise entame de match), j’étais en retard sur tout. Il y a des matches comme ça… Je dois faire mieux que ça, donner le ton avant toute autre chose », affiche le Français, auteur de 9 points (4/9) et 10 rebonds.

En ce moment, c’est un bon match puis un mauvais

Cette contre-performance collective intervient après une défaite à Charlotte, et surtout après une série de cinq victoires de suite, parmi lesquelles leur « meilleure performance de la saison » dans l’Indiana, marquée par un sérieux défensif bien plus marqué. « En ce moment, c’est un bon match puis un mauvais. On est irréguliers mais on essaie de mettre les choses en place collectivement », décrit Austin Rivers, titularisé cette nuit à la place de Jaden McDaniels, malade.

« On est très irréguliers en matière d’identité. C’est très Jekyll et Hyde. Nous ne sommes pas aussi physiques ou aussi durs que je le voudrais. C’est quelque chose qu’on doit essayer de régler », abonde leur coach, Chris Finch. Du physique, de la dureté et toutes « petites choses » qui permettent de faire basculer un match, tel que le fait de revenir en défense ou de poser les écrans retard pour sécuriser les rebonds rappelle Rudy Gobert chez BeIn.

Ce début de saison avec les Wolves, il le qualifie « d’encourageant ». « On a une équipe jeune, de nouveaux automatismes doivent se faire. La défense, du fait de mon arrivée, n’est plus du tout la même. En attaque, on doit jouer un style totalement différent aussi. L’alchimie, ça prend du temps. Je trouve qu’on progresse chaque soir », positive le pivot, par ailleurs surpris par les qualités de passeur de « KAT ».

Le Français, qui aimerait voir sa nouvelle équipe atteindre le Top 4 voire le Top 2 de la conférence, note que leur « but est d’être la meilleure équipe possible en avril ». Parce que ses Wolves ont « le potentiel » pour aller chercher une bague. À condition de profiter cet avantage de taille car Austin Rivers ne cachait pas sa frustration après la défaite face aux Warriors : « Si on mise sur les intérieurs, on doit dominer dans la raquette. Si on joue avec des grands, il faut jouer sur nos grands. Leur intérieur était Draymond… »