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Interview Nando de Colo : « En NBA, je n’ai pas eu les opportunités que j’aurais aimé avoir »

Europe – Au cœur de son camp d’été, l’international français est revenu sur sa récente signature à l’Asvel, le départ de Victor Wembanyama, son passage en NBA ainsi que son avenir avec l’équipe de France.

« Faute, balle rouge », lâche aux jeunes, avec sérieux, cet arbitre pas comme les autres. Nando de Colo a dû prendre le sifflet le temps d’un match. Quelques minutes plus tard, il enfilera son costume de coach auprès d’une autre équipe de basketteurs en herbe. Cette semaine, l’international français est à Nort-sur-Erdre, au nord de Nantes (Loire-Atlantique), où se tient depuis plusieurs années son camp estival.

Soixante-dix jeunes, âgés de 10 à 17 ans et venus d’un peu partout de l’Hexagone, sont présents pour cette édition qui se tient après deux années d’absence dues au Covid. Nando ne s’y rend pas simplement pour faire acte de présence. Ou « juste pour mettre le nom sur le maillot. » Non, « c’est vraiment quelque chose qui m’intéresse. » Alors il s’y investit, vraiment.

« Je trouve que c’est toujours bien de pouvoir transmettre aux jeunes, ce que j’ai pu vivre. On essaie de leur apprendre les bases pour essayer de passer un échelon. J’ai pris soin de faire le planning. C’est important pour moi de pouvoir enseigner à cette jeune génération. Je l’ai fait tout au long de ma carrière professionnelle, ou même avant », raconte le joueur de 35 ans.

Ce dernier se souvient de l’époque où, plus jeune, il accompagnait sa mère, coach, sur certains tournois. « Elle partait avec deux équipes. Elle en avait une, je coachais la 2e alors que j’avais 10-12 ans. J’ai toujours aimé avoir cet échange, pas forcément qu’avec des jeunes, mais avec mes coéquipiers », poursuit l’ancien joueur des Spurs et des Raptors (2012-2014) qui a accordé quelques minutes à BasketUSA pour évoquer son actualité, notamment sa récente signature à l’Asvel.

BasketUSA : Pourquoi cette signature à l’Asvel ? Et quels objectifs voulez-vous fixer après avoir tout gagné à l’échelle européenne ?

Nando de Colo : Je n’ai pas de titre de champion de France déjà, donc on peut commencer par là. Après, le projet en général m’a plu. Pour être honnête, j’étais en contact avec deux, trois clubs : Monaco et Valence surtout. À chaque fois qu’on m’a posé la question, je l’ai expliqué : Valence n’a qu’un an d’Euroligue, donc c’est compliqué pour moi de me projeter. Monaco, c’était un peu la même histoire. J’ai tellement de respect pour Valence (ndlr : où il a joué de 2009 à 2012) que ça m’embêtait de retourner là-bas pour une année et voir après ce qui pouvait se passer, si je devais repartir… Au final, cela s’est joué entre l’Asvel et le Fenerbahce. Je sors de trois années là-bas où, globalement, ça a été compliqué parce qu’on change d’entraîneur et d’effectif chaque année. On arrive quand même à accrocher un titre de champion de Turquie cette année. Mais repartir de zéro, ce n’est pas toujours ce qu’il y a de mieux si on veut aller le plus loin possible. Lyon a sa petite expérience de l’Euroligue et a des ambitions de Top 8. C’est bien, il faut y aller étape après étape et aller chercher ce 4e titre (de suite) de champion de France. Il ne faut pas aller trop vite, ça va pas être facile. Le club essaie de structurer, j’espère pouvoir apporter mon expérience et faire avancer les choses.

Votre proximité avec Tony Parker a-t-elle joué dans la balance ?

Non ! Pour être honnête, non, non. Sur des choix de carrière, me concernant, j’essaie de voir le projet global. Ce n’est jamais bon si un président te veut mais que derrière, tu ne sais pas exactement comment ça se passe. Comme je l’ai dit à Tony, le projet m’intéresse plus que ce qu’il y a sur le contrat actuellement, surtout à ce stade de ma carrière. Mais je lui ai expliqué que je voulais m’entretenir avec TJ (ndlr : Parker, le coach) pour avoir aussi son ressenti sur l’équipe, comment on pourrait évoluer ensemble. Au fur et à mesure que ma carrière avance, j’ai aussi appris à développer cette relation avec les différents entraîneurs. Les saisons sont très longues et encore plus pour moi et le rôle que je vais avoir dans l’équipe.

Un rôle de leader, on imagine ?

Il n’y a pas de rôle fixé. Cela va se faire au fur et à mesure. Sur le terrain, je pense que les gens sont assez intelligents pour savoir ce que je peux apporter à une équipe. Après évidemment, des rôles vont se mettre en place. Ce qui va être important est comment gérer l’équipe pour qu’elle tienne bon toute la saison. On aura des hauts, des bas, comme n’importe quelle équipe. Je ne connais pas tous les joueurs donc évidemment, ça va être à moi de m’adapter par rapport aux uns et aux autres. Mais c’est toujours plus ou moins le rôle que j’ai eu ces dernières années.

Comment avez-vous réagi au départ de Victor Wembanyama, survenu quelques heures seulement avant l’annonce de votre signature ?

J’ai pas forcément signé pour être avec Victor. Je connais le joueur parce qu’on le voit partout dernièrement. Je ne connais pas la personne. C’est vrai que Tony, au moment où on a commencé les discussions, m’expliquait qu’en plus de tout ce qu’il attendait de moi, c’était un rôle de ‘mentor’ par rapport à cette jeune génération. Que ce soit au Fener ou à Moscou, dès qu’il y a des choses à dire, je les dis. C’est comme ça qu’on fait avancer les choses. Quand on a appris qu’il avait préféré prendre un autre chemin, il est libre, c’est son choix. Je ne me suis pas basé là-dessus d’une manière ou d’une autre.

Pendant vos négociations avec l’Asvel, saviez-vous que les Raptors, avec qui vous avez joué en 2014, avaient de nouveau activé ta « qualifying offer », faisant de vous un free agent protégé ?

Apparemment, c’est chaque année. Si jamais je retourne en NBA, si une équipe veut me signer et que les Raptors s’alignent, je devrais aller aux Raptors. Ça ne me fait pas grand chose de plus. J’ai adoré mes quelques mois à Toronto mais aujourd’hui, je sais très bien que la NBA est derrière moi, depuis quelques années maintenant. Le fait de voir passer ce genre de news, ça me fait sourire mais rien de plus dans l’immédiat.

Avez-vous repensé à la NBA ces dernières années ?

Le vrai moment où j’ai hésité, c’était en 2016, quand j’ai prolongé au CSKA. Pas mal d’équipes étaient intéressées mais à quel niveau ? C’était encore très vague et on sait qu’en NBA, cela se passe surtout au mois de juillet. Là, j’avais re-signé juste après le Final Four, la saison n’était pas encore finie donc courant mai/juin. Je m’étais pas plus posé la question mais c’est le seul moment où quelque chose aurait pu se faire.

Il y a dix ans, vous avez joué une centaine de matches en NBA (environ 4 points, 2 rebonds et 2 passes en 12 minutes de moyenne). Avez-vous des regrets par rapport à cette expérience ?

Non, non, non, pas de regrets. La vie en générale est faite de choix, d’opportunités. Je pense clairement que je n’ai pas eu les opportunités que j’aurais aimé avoir. Je me suis retrouvé dans une équipe des Spurs déjà bien structurée et arrivant d’Europe, je n’avais pas forcément toutes les informations que j’aurais aimé avoir pour pouvoir m’imposer. J’ai eu des bons moments. À chaque fois que j’ai eu quelques minutes de temps de jeu, j’ai pu montrer quelque chose. Certains matches où c’est moins de deux, trois minutes, c’est tout de suite plus compliqué. Ça n’a pas été facile sur le moment, mais des regrets non. J’ai continué d’apprendre et mon retour en Europe s’est bien passé.

D’autres joueurs qui dominent en Europe ont connu des expériences similaires…

Il y en a eu plusieurs et il y en aura encore. On rentre dans une discussion qui peut continuer jusqu’à demain. Des joueurs ont démontré qu’ils étaient capables, d’autres moins. C’est la même chose dans le sens inverse : beaucoup d’Américains viennent en Europe en pensant que ça va être facile et finalement, ils n’arrivent pas à s’adapter au jeu. Et ce n’est pas qu’une question de s’adapter, ce sont aussi des opportunités. Parfois, on me dit que le jeu européen est mieux pour moi. Alors, oui et non. Oui, parce que j’ai démontré certaines choses. Mais si on regarde les matches que j’ai pu faire en NBA, sur un peu plus de dix minutes de temps de jeu, j’ai quand même démontré que j’étais capable de jouer.

L’autre information de votre été, c’était choix de faire l’impasse sur l’Euro 2022, en septembre prochain. En quoi était-ce important pour vous ?

Il faut faire le calcul. Depuis 2007, j’enchaîne les saisons et les étés. En 2014, je n’ai pas fait la Coupe du monde mais je suis quand même allé jusqu’à la fin de la préparation. En 2018, j’ai fait les fenêtres en juin et septembre. Je n’ai pas eu de vacances depuis. Je ne suis pas le seul dans cette situation. Je crois que Nico (Batum) a dû en rater deux max. Quand les saisons vont de septembre à mi-juin et derrière il faut enchaîner avec l’équipe de France, à un moment donné, il faut aussi remettre les choses à leur place. C’est juste pensé à ce qui serait le mieux pour la suite de ma carrière. J’ai clairement envie d’aller jusqu’aux JO (2024) et pour ça, j’ai besoin d’un break aujourd’hui. Ça fait du bien d’être un peu plus avec la famille même si on est pas mal sur la route. Évidemment, je vais suivre ce qui se passe. Il y a moyen d’aller chercher un gros résultat, j’espère qu’ils le feront.

Comment vous vous voyez dans deux ans ?

Aujourd’hui, je suis bien. J’ai au moins deux grosses saisons qui s’annoncent à l’Asvel. Puis les JO, ce sera très probablement ma dernière avec les Bleus. Je ne le vois pas comme une préretraite avec l’équipe de France. Je veux faire partie de l’équipe parce que je peux apporter et parce qu’on veut aller chercher un résultat. Ce n’est pas juste faire mes adieux, je m’en fous un peu. Là, je dois expliquer le pourquoi du comment par rapport à cet été. Mais si la médaille d’argent à Tokyo avait été mon dernier match avec les Bleus, je n’aurais pas eu besoin que tout le monde le sache avant que ça se passe. Je veux faire une grosse saison avec l’Asvel, faire un bon championnat du monde (2023) pour préparer les JO où on visera la médaille d’or. Tout en restant modeste, je pense qu’on a les qualités et l’effectif pour aller la chercher. Ce n’est pas nous surestimer de se projeter sur la médaille d’or. On sait que l’équipe américaine est toujours très forte et que d’autres nations vont commencer à s’élever. Mais se concentrer sur nous, c’est le plus important. Derrière, il me restera sûrement un dernier contrat. On verra comment ça se passe.

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