Déboulant pleine balle sur la scène internationale durant le championnat du monde des moins de 19 ans l’été passé, avec une très belle médaille d’argent au bout du compte, Victor Wembanyama (2m20, 18 ans) a vécu jusqu’à maintenant une première saison plutôt frustrante pour son arrivée officielle au plus haut niveau européen.
Passé de son club formateur de Nanterre à l’échelon supérieur avec l’Asvel durant l’intersaison, l’intérieur tricolore a été ralenti par les blessures, et tout simplement par la différence de niveaux en début de saison.
Mais depuis quelques semaines, il retrouve du rythme et il a même commencé à remontrer le bout de son nez en championnat de France, avec un très bon match à Dijon (dans une défaite 82-75) il y a deux semaines : 14 points, 8 rebonds et 5 contres (19 d’évaluation).
Et hier soir, Victor Wembanyama a bel et bien confirmé sa forme du moment avec sa meilleure copie européenne en carrière, pour son 11e match en Euroleague, avec 14 points (à un très bon 6/7 aux tirs, dont aucun à 3-points), 5 rebonds, 5 contres, 2 passes et 2 interceptions pour 23 d’évaluation en 28 minutes de jeu dans la belle victoire de Villeurbanne en terres baltes, à Kaunas.
« Je sais que ce n’est que le début. Je suis très confiant. J’ai conscience que cette saison n’a pas été parfaite, il y a beaucoup de choses que l’on ne pouvait pas contrôler, tant collectivement qu’individuellement, mais je sais que c’est le cycle naturel des choses. Ça va aller en s’améliorant au fur et à mesure. »
Une fin de saison pour se lâcher enfin
Enfin tranquille au niveau des pépins physiques,Victor Wembanyama a pu enchaîner un quatrième match consécutif à 20 minutes ou plus en Euroleague, de quoi trouver son rythme de croisière. Face à Joffrey Lauvergne ou Tyler Cavanaugh hier soir dans la peinture lituanienne, il a fait parler son incroyable potentiel de dissuasion avec pas moins de 5 contres et nombres de tentatives considérablement gênées avec son envergure immense.
« C’est un gamin qui écoute, déjà. Il veut progresser », apprécie son coach, TJ Parker. « Ce n’est pas facile pour lui étant donné qu’il a ce type de corps. Il faut qu’il devienne plus costaud, et il travaille tous les jours extrêmement dur pour cela. Il mérite son temps de jeu et s’il continue à écouter comme il fait, il jouera de plus en plus. C’est aussi quelqu’un en qui j’ai confiance pour terminer les matchs, il est important pour nous. »
Ayant eu tendance à forcer un peu trop derrière la ligne à 3-points durant cette difficile saison de transition, Victor Wembanyama s’est recentré sur le jeu intérieur. Ça a clairement porté ses fruits hier soir, avec ce panier main gauche très prometteur pour la suite, après avoir réussi à s’imposer en puissance contre Tyler Cavanaugh (2m06, 108kg) et une petite poignée de dunks faciles bien servis sous le cercle.
Attendu très, très haut à la Draft 2023, Victor Wembanyama peut profiter de cette fin de saison pour engranger de l’expérience et accumuler de la confiance en jouant sur les deux tableaux, européens et national.
« [La NBA] est dans longtemps encore, il a un an et demi devant lui », conclut TJ Parker. « Pour nous deux, le plus important est qu’il reste en bonne santé. Il a eu des difficultés physiques en début de saison, il ne pouvait pas trouver son rythme, il ne pouvait pas s’entraîner. Là, il peut le faire depuis un mois ou deux et c’est comme ça qu’il ne cesse de s’améliorer. La saison dernière, il jouait en Espoirs et un peu en pro avec Nanterre : ce n’est pas facile de s’ajuster directement au niveau Euroleague mais il a voulu relever le défi. Ce soir, il a montré qu’il pouvait jouer au plus haut-niveau à son âge. »
Crédit photo : Euroleague