Véritable pyromane, capable d’incroyables coups de chaud à l’université et en G-League, Cameron Thomas commence à se faire une belle place dans la rotation des Nets, chez les « grands ».
Toujours sans Kyrie Irving, qui pourra cependant rejouer à l’extérieur cette semaine, le rookie est ainsi l’un des rares joueurs de la franchise new-yorkaise à n’avoir peur de rien en attaque et à pouvoir se créer, lui-même, son propre shoot.
Plein de culot et de décontraction, le 27e choix de la dernière Draft a d’ailleurs démontré, dimanche soir, que la pression ne l’effrayait pas du tout, puisqu’il a assumé ses responsabilités en prolongation, tel un vétéran, face aux Spurs. Inscrivant tout simplement le panier de la gagne pour son équipe, à 1.4 seconde de la fin, d’un petit « runner » aussi compliqué que maîtrisé.
Culot, confiance et maturité
Un shoot décisif et capital, qui a permis à Brooklyn de renouer avec la victoire au Barclays Center, après ses cinq défaites d’affilée à domicile. Non sans souffrir, donc.
« C’était cool car, en sortie de temps-mort, j’ai demandé à Kevin [Durant] de tuer le match, vu que nous devions prendre l’avion ensuite. Mais il m’a passé la balle, donc je me suis dit : ‘Ok, c’est à moi de plier l’affaire !’ », rigolait d’abord le héros de la soirée (ou plutôt de l’après-midi). « L’action initiale consistait à donner un quart du terrain à Kevin, et nous savions que mon défenseur allait directement venir en aide sur lui. Donc on m’a dit de me tenir prêt, d’être en mouvement, de lui proposer une solution. Et, si je recevais le ballon, je devais shooter ou attaquer le cercle. Puis j’ai réussi ce ‘game-winner’. »
Même s’il n’est âgé que de 20 ans, et qu’il fait parfois preuve de déchet (seulement 40% aux tirs et 21% à 3-points, sur la saison), Cameron Thomas impressionne déjà par sa maturité et cette confiance qui l’anime. Ainsi, on en oublierait presque qu’il ne dispute que sa première année dans la ligue et qu’il évolue, surtout, chez un candidat au titre…
« C’est juste dingue de pouvoir faire partie d’une équipe où il y a tellement de grands joueurs, de légendes de ce sport », se réjouissait l’ancien pensionnaire de LSU. « Et qu’ils aient confiance moi et en ma capacité à inscrire ce genre de tirs, dans ces moments-là, c’est surréaliste. Mais il faut simplement construire là-dessus et continuer de travailler. […] « Je fais juste confiance en ce sur quoi je travaille. Je bosse énormément, donc je suis toujours prêt lorsque [Kevin Durant] ou James [Harden] me passent le ballon, dans une telle situation. »
Un rookie qui n’a peur de rien
Sur la dernière action, l’objectif de Gregg Popovich et des Spurs était que n’importe quel joueur des Nets, autre que Kevin Durant, prenne l’ultime shoot. Et c’est finalement le surprenant Cameron Thomas qui y a eu droit, plutôt que James Harden ou Patty Mills, les habituels lieutenants de « KD », en l’absence Kyrie Irving.
« Quand j’arrive en tête de raquette, surtout en fin de match, peu importe comment mes coéquipiers shootent, les adversaires ne veulent pas me laisser jouer de un-contre-un », déclarait l’actuel meilleur marqueur de la ligue. « À la fin du quatrième quart-temps, j’ai vu la défense venir sur moi et je me suis précipité à 3-points, alors que j’aurais pu patienter un peu, pour que l’on obtienne une action similaire [à celle de la prolongation]. Donc, en prolongation, j’ai cette fois-ci été en mesure de prendre mon temps pour trouver Cam [Thomas], qui a fait parler son talent, avec un tir compliqué. C’était son shoot et je suis content qu’il l’ait réussi. »
À l’instar de David Duke Jr, Day’Ron Sharpe et Kessler Edwards, Cameron Thomas fait partie de cette base de jeunes qui font peu à peu leur trou dans la rotation de Steve Nash, au profit de Blake Griffin, Paul Millsap, Bruce Brown ou encore James Johnson, dont le temps de jeu est fluctuant. Une surprise pour certains, mais un choix logique pour d’autres.
« J’ai trouvé qu’ils avaient fait du bon boulot », s’expliquait, pour finir, le coach de Brooklyn, en référence aux belles prestations de ses quatre rookies face à San Antonio. « Nous sommes dans une situation où nous avons confiance en ces jeunes, mais ils ont besoin de temps pour se développer et jouer correctement. Il y a aussi d’autres joueurs qui méritent des minutes, car ils sont beaucoup à être au même niveau et à pouvoir apporter dans cette équipe. Le chemin est long, mais nous essayons de donner à ces jeunes joueurs une opportunité de se montrer et ils le font plutôt bien. »
Cam Thomas | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2021-22 | BRK | 67 | 18 | 43.3 | 27.0 | 82.9 | 0.2 | 2.2 | 2.4 | 1.2 | 1.0 | 0.5 | 0.8 | 0.1 | 8.5 |
2022-23 | BRK | 57 | 17 | 44.1 | 38.3 | 86.8 | 0.1 | 1.5 | 1.7 | 1.4 | 1.0 | 0.4 | 1.1 | 0.1 | 10.6 |
2023-24 | BRK | 66 | 31 | 44.2 | 36.4 | 85.6 | 0.4 | 2.8 | 3.2 | 2.9 | 2.1 | 0.7 | 1.9 | 0.2 | 22.5 |
2024-25 | BRK | 25 | 31 | 43.8 | 34.9 | 88.1 | 0.6 | 2.7 | 3.3 | 3.8 | 1.8 | 0.6 | 2.5 | 0.1 | 24.0 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.