Avant Kevin Garnett dans quelques semaines, c’est Dirk Nowitzki qui va devenir « immortel » puisque son célèbre numéro 41 va rejoindre ce mercredi soir le plafond de l’American Airlines Arena. L’Allemand n’est que le 4e joueur de l’histoire de la franchise à voir son maillot retiré, et la NBA ainsi que les Mavericks ne pouvaient rêver plus belle affiche pour ce moment d’histoire puisque ce sont les leaders de la NBA, les Warriors, qui débarquent.
« Cela va être une très grande journée » prévient Jason Kidd, coéquipier de l’Allemand de 2008 et 2012, et aujourd’hui coach de Dallas. « On va jouer les Warriors, l’une des meilleures équipes de la NBA, si ce n’est la meilleure, et ensuite, on fera une fête pour célébrer le légendaire Dirk. Ce sera l’une des premières fêtes avant son entrée au Hall Of Fame. »
Pour le Hall Of Fame, il faudra attendre 2023, et c’est donc ce 5 janvier que Dirk Nowitzki va vivre ce qu’il appelle « une deuxième mort » sous les yeux d’anciens coéquipiers, d’amis, de ses trois enfants et son épouse, mais aussi d’Adam Silver et de Luka Doncic, son successeur dans le coeur des fans.
« Quand vous changez le jeu, l’ampleur de ce que vous avez accompli devient hors normes »
« Il a tellement donné à Dallas et Dallas lui a tellement donné » résume Luka Doncic. « Il a fait tellement, et pas uniquement pour les Européens, mais aussi pour les Etats-Unis. Tout le monde a le plus grand des respects pour lui. »
Sixième meilleur marqueur de l’histoire de la NBA, MVP et champion NBA, Dirk Nowitzki est tout simplement le meilleur joueur européen passé par la NBA. Il est au-dessus de Tony Parker et de Pau Gasol par sa longévité et sa capacité à être un « franchise player » pendant deux décennies !
« Il représente tout pour la franchise » estime Derek Harper, dernier joueur à avoir vu son maillot retiré à Dallas. « Quand il est arrivé ici, les Mavericks étaient une franchise déjà bien installée, mais je dirais que c’est Dirk qui lui a certainement permis de franchir un cap. Je pense que le plus grand compliment que je pourrais lui faire, c’est qu’il a changé le basket. Et quand vous changez le jeu, l’ampleur de ce que vous avez accompli devient hors normes. C’est sans précédent. »
« Si je n’avais pas croisé Don Nelson, on m’aurais mis dans une salle de musculation, pour prendre 10 ou 15 kilos, et jouer un basket complètement différent »
À Dallas, on n’a pas attendu le 5 janvier pour rendre hommage à l’Allemand puisqu’une rue porte déjà son nom près de la salle ! Mais le retrait d’un maillot reste le moment le plus marquant pour un joueur, et Dirk Nowitzki sait que l’émotion sera très présente ce soir. D’autant que Mark Cuban pourrait profiter de la soirée pour dévoiler sa statue !
« Vous savez, on dit toujours qu’un athlète meurt deux fois. Pour moi, le vrai coup dur a été l’arrêt de ma carrière même si j’y étais préparé depuis quelques années » a-t-il expliqué en conférence de presse.« Mais mercredi soir, ce sera quand même un peu émouvant. Je sais un peu ce qui va se passer, mais je veux quand même être surpris comme j’aime l’être, donc je suis sûr que certaines vidéos vont me rendre un peu émotif. Je veux juste profiter et être dans le moment et réagir aux choses que je vois. Honnêtement, ça doit être l’hommage ultime. Vous [les journalistes] me connaissez. Une rue, une statue, le maillot… C’est beaucoup pour moi, c’est beaucoup de lumières… »
Aujourd’hui âgé de 43 ans, Dirk Nowitzki est revenu aux Mavericks cette saison, comme conseiller spécial de Mark Cuban. Un retour marqué par le départ de deux hommes qui ont beaucoup compté pour lui, Rick Carlisle et Donnie Nelson. A priori, ils ne seront pas là ce soir, et le MVP 2007 a une pensée pour eux.
« Ils m’ont trouvé en Allemagne » rappelle Dirk Nowitzki à propos de Don et Donnie Nelson. « Donnie a toujours été là pour moi, essentiellement pendant toute ma carrière. Il a fait en sorte que je sois bien accueilli et que je me sente à l’aise dès le début. Et le vieux Nels, avec sa philosophie, il m’a énormément aidé à me lancer. C’était parfait dans son système basé sur les mismatches avec un intérieur qui peut shooter. Si je ne l’avais pas croisé, on m’aurais mis dans une salle de musculation, pour prendre 10 ou 15 kilos, et jouer un basket complètement différent. Peut-être que les choses ne se seraient pas passées comme ça… J’ai eu la chance de jouer sous la direction de Nellie qui m’a laissé jouer mon jeu et m’appuyer sur mes qualités. Les deux comptent pour une partie énorme de ma carrière. »
« Entraîner une équipe, c’est la dernière chose que je souhaite faire, honnêtement. Rester là à faire des discours, à motiver les gars alors qu’ils sont sur leur téléphone la moitié du temps. Je n’ai pas la patience »
Tout comme Rick Carlisle, parti aux Pacers l’été dernier après 13 ans aux Mavericks. « J’adore Rick. Ses connaissances en matière de basket étaient hors du commun. Ses systèmes, son attention aux détails… Il était génial. Il a toujours soutenu ce que je faisais en dehors du terrain, également. Rick a fait de nous des champions. »
Et demain, quel sera l’avenir de Nowitzki ? Une chose est sûre, ce ne sera pas sur un banc de touche.
« On verra ce que l’avenir nous réserve, mais entraîner n’est pas dans mes plans. Je pense que ça pourrait être amusant de travailler avec des gars individuellement comme Holger (Geschwindner) l’a fait avec moi. Mais entraîner une équipe, c’est la dernière chose que je souhaite faire, honnêtement. Rester là à faire des discours, à motiver les gars alors qu’ils sont sur leur téléphone la moitié du temps. Je n’ai pas la patience. Je n’ai pas la patience avec les enfants. Je n’ai pas la patience de faire face à toutes ces bêtises de nos jours. Donc, coacher n’est pas une option. A part ça, je pense que toutes les options sont sur la table. »