Joakim Noah n’a pas eu la fin de carrière qu’il aurait méritée. Après avoir tout donné aux Bulls pendant neuf ans, le pivot a presque quitté l’Illinois par la petite porte, ne disputant finalement que 29 matchs lors de sa dernière saison en 2015/16 en raison des blessures.
Free agent à l’été 2016, il avait alors choisi de rejoindre les Knicks pour ce qui devait être une renaissance alors qu’il revenait dans la ville où il avait grandi, signant un contrat de 72 millions de dollars sur quatre ans à l’âge de 31 ans. Sauf que l’histoire ne s’est pas déroulée comme prévue, les blessures à répétition, à l’épaule et au genou notamment, l’ont empêché de retrouver son meilleur niveau. Joakim Noah a évoqué cette période difficile au micro du podcast « Knuckleheads », animé par Darius Miles et Quentin Richardson.
« Ça a été dur, parce que c’est là que les blessures ont commencé à s’enchaîner. J’ai signé un gros contrat avec les Knicks, donc les attentes étaient élevées. Mais j’ai eu trois opérations chirurgicales en l’espace d’un an. D’un côté, c’était un privilège, parce que j’étais très bien payé. Mais en même temps, j’étais triste de ne pas pouvoir apporter comme j’avais l’habitude de le faire », a-t-il regretté. « Les blessures font partie du truc, et te font grandir en tant qu’homme. Il faut être en mesure de te dire : ‘Tu sais quoi, je ne suis plus le même gars à 32 ans, que lorsque j’en avais 25’. On passe tous par là, et il faut savoir l’accepter. Parfois je n’y arrivais pas. Ça a été un apprentissage. Tout cette merde d’ego, il faut être capable d’évacuer tout ça et être honnête avec toi-même et là où tu en es. Ça a été une transition difficile, mais au bout du compte, je ne changerais mon parcours pour rien au monde ».
Jouer malgré la douleur, un pari qu’il a payé au prix cher
Avec le recul, le fils de Yannick Noah a estimé qu’il aurait peut-être pu mieux gérer cette détermination débordante en acceptant parfois de se reposer, pour le bien de son corps tout simplement. Le « load management » lui aurait sans doute permis de jouer quelques années supplémentaires ou en tout cas lui offrir une autre fin de carrière.
« J’ai toujours fait ça. Et maintenant avec le recul, je me dis que j’aurais pu être un plus intelligent au cours de ma carrière. Et je trouve que la NBA fait un meilleur travail aujourd’hui en surveillant un peu plus les joueurs. Quand je jouais, c’était : « Tant que tu peux y aller, vas-y ». C’était dur. Je prenais beaucoup de choses pour atténuer la douleur », a-t-il ajouté. « Les gens te témoignent leur affection, simplement parce que tu veux gagner et que tu es prêt à te battre malgré tous ces pépins. Et j’ai reçu beaucoup d’affection au cours de ma carrière pour ça. Parce que je jouais malgré tout ça. Mais c’est un équilibre fragile, parce que ça reste ton corps, et qu’au bout d’un moment, tout peut finir par s’écrouler. Tu ne peux pas continuellement masquer la douleur…. Au bout du compte, c’est la vie qu’on a choisie de mener ».
« Comme si on revenait de la guerre », a ajouté Darius Miles. « Aujourd’hui, les joueurs sont davantage protégés, et c’est une bonne chose », a poursuivi « Jooks ». « À l’époque, c’était : ‘On le paye tant de millions de dollars, il ferait mieux d’aller sur le terrain’. »