Comme Nicolas Batum, Nando De Colo va vivre sa troisième Olympiade sous les couleurs tricolores. À Tokyo où le huis-clos a été décidé, l’arrière star du Fenerbahçe s’apprête donc également à vivre une compétition inédite et sans précédent.
« Les derniers entraînements ont été beaucoup plus intenses »
Quand il entend parler du groupe américain, actuellement réduit à huit joueurs après la mise à l’écart de Zach LaVine, Nando De Colo met tout de suite fin au débat.
« On est là au Japon et on respecte les règles sanitaires. On essaie de rester entre nous. Après, ce qui se passe dans les autres équipes, ce n’est pas notre problème. On suit les informations mais on se concentre avant tout sur notre équipe et notre jeu. »
Défaits trois fois en trois matchs, les Bleus n’ont effectivement pas rassuré leurs fans lors d’une préparation express. Actuellement à Oshino, dans la campagne environnante de Tokyo, l’Equipe de France bûche. Nando De Colo prêche la bonne parole collective.
« C’est d’abord une prise de conscience individuelle. C’est ce qu’on a essayé de transmettre pendant nos dernières réunions entre nous. Dès que chacun des gars prendra conscience de ce qu’il peut apporter à l’équipe, le collectif va se mettre en place. On a été très surpris en première mi-temps face au Japon, et pendant tout le match, on n’a pas forcément réussi à installer notre jeu. C’était une bonne leçon, qui a révélé ce sur quoi on doit travailler et les automatismes qui nous manquent encore un peu. On a eu un bon retour vidéo sur ce match et on a pris conscience qu’on pouvait faire beaucoup mieux. Les derniers entraînements ont été beaucoup plus intenses depuis. »
« Être ensemble dans les moments compliqués »
Rudy Gobert comme Evan Fournier évoquaient eux aussi le sentiment d’urgence qui anime actuellement la troupe tricolore au pays du soleil levant. Nando De Colo confirme donc que ça se traduit dans les faits, dans les chocs et dans l’impact.
« On a très bien travaillé sur nos derniers entraînements, que ça soit en vidéo, ou même en piéton (en répétant les systèmes tranquillement), et aujourd’hui avec plus, voire beaucoup plus, de contact. Le plus important, c’est ce que j’ai dit aux gars, c’est d’être ensemble dans les moments compliqués. On en aura, dans tous les cas. On sait qu’on peut avoir des moments extraordinaires parce qu’on a énormément de talent dans l’équipe. Mais c’est quand ce sera compliqué qu’il faudra encore y aller et jouer en équipe. »
Ayant déjà vécu deux sorties de route prématurées avec la génération Parker – Diaw à Londres et à Rio, Nando De Colo ne veut pas connaître le même sort une troisième fois. Cela dit, qualifiés grâce à leur beau parcours à la dernière Coupe du Monde, les Bleus arrivent tout de même à Tokyo en ordre dispersé.
« Contrairement à 2016, la préparation a été plus « facile » car on n’a pas eu à passer par le TQO et on a vu qu’il y a eu pas mal de surprises cette année. Mais on sort tous de saisons compliquées dues à la situation sanitaire et on n’a pas eu énormément de temps de repos avant de se remettre au boulot. On fait le maximum en sachant que trois matchs de préparation, c’est pas énorme. On aurait pu espérer mieux mais c’est comme ça, il faut faire avec. On essaye de retenir les leçons de ces trois matchs pour continuer à avancer. »
« Si les JO avaient pu se passer en 2020, on aurait pu surfer sur cette dynamique de 2019 mais aujourd’hui, on arrive avec un nouveau groupe »
Interrogé sur la continuité avec 2019, avec certains joueurs cadres qui sont encore là, Nando De Colo ne l’entend pas forcément de cette oreille. Pour l’ancien Choletais, la vague est passée. Il ne faut plus regarder en arrière, c’est une nouvelle équipe. À (re)construire.
« Si les JO avaient pu se passer en 2020, on aurait pu surfer sur cette dynamique de 2019 mais aujourd’hui, on arrive avec un nouveau groupe et il faut se concentrer là-dessus. Le mot d’ordre, c’est d’être en mission. »
Cette dernière va démarrer dès dimanche prochain avec un gros morceau d’entrée : le Team USA. Sachant comment Gregg Popovich, son ancien coach, attend ce match, Nando De Colo sait qu’il ne faudra pas traîner en route.
« Il y a des discussions entre nous, mais pas seulement de la part des joueurs NBA. On sait quel style de jeu les Américains aiment jouer. Le plus important à ce stade, c’est de se concentrer sur nous, notre jeu. On a une certaine marge de progression, même s’il ne reste que très peu de jours avant le début des JO. On sait que le premier match est contre les Etats-Unis qui voudront prendre leur revanche de 2019. Il faudra être prêt évidemment. Mais on a une compétition à enchaîner derrière. »
« Le deuxième match va être le match clé de notre compétition »
Avec une nouvelle formule plus allégée en matchs, l’Equipe de France n’aura pas droit à l’erreur après son match face aux Etats-Unis. La République Tchèque et l’Iran ne seront pas à prendre à la légère. Une contre-performance et les rêves olympiques s’envolent aussi sec…
« La formule change un peu notre approche des matchs. On sait qu’au bout de deux matchs, la compétition peut déjà être finie. Il faut bien en prendre conscience. De toutes façons, même si on fait un résultat dès dimanche, le deuxième match va être très important également. On sait qu’on peut se retrouver avec des égalités. Vincent l’a répété maintes et maintes fois, le deuxième match va être le match clé de notre compétition, c’est celui-là qui nous enverra plus loin dans la compétition. On essaye de faire les derniers ajustements pour être prêt pour dimanche, mais pour la suite aussi. »
Coéquipier de Jan Vesely en Turquie, Nando De Colo en connait déjà un rayon sur une des menaces principales des Tchèques lors de ce deuxième match. Ce sera déjà « une finale » comme le disait Vincent Collet plus tôt.
« On n’a pas encore trop évoqué la République Tchèque, même si on sait que ce sera notre match le plus important. En ce moment, on essaye surtout de vraiment bien communiquer sur le terrain. Les duos, les trios se forment, se sont déjà formés, parce qu’il y a des joueurs qui ont déjà évolué ensemble pendant la saison. Le coach en est bien conscient. On a d’ailleurs eu des rendez-vous individuels avec le staff qui seront un vrai plus pour notre communication. On fait avancer les choses et on communique bien. On se sent de mieux en mieux sur le terrain. »