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Abasourdie par la « prise » du Capitole américain, la NBA remet le genou à terre

L’irruption de centaines de partisans de Donald Trump, au sein du siège du Congrès américain, couplée à l’abandon des poursuites visant le policier qui avait tiré sur Jacob Blake, ont affecté et fait réagir nombre de protagonistes NBA.

« On est en 2021 et je crois que rien n’a changé. » Cette nuit encore, Jaylen Brown, ses coéquipiers et leurs adversaires du Heat, ont posé le genou à terre. Le Star-Spangled Banner, qui a résonné au sein de l’American Airlines Arena, a semblé aussi chargé en émotions que l’été dernier. Quand tous les acteurs NBA s’étaient déjà agenouillés au nom de « Black Lives Matter ».

À l’origine du geste de cette nuit, une double actualité bouillante qui se télescope. La première information est venue de Kenosha (Wisconsin) d’où a été annoncé que les policiers impliqués dans les tirs ayant grièvement blessé Jacob Blake ne seront finalement pas poursuivis par la justice de l’État. Cette affaire, survenue après le décès de Georges Floyd, avait ravivé la colère dans le pays et secoué la ligue.

Les deux Amériques

Quelques heures après cette annonce, Washington et l’Amérique toute entière basculaient dans une séquence inouïe. L’invasion du Capitole survenait avec des partisans de Donald Trump, président déchu qui persiste à contester la victoire électorale de Joe Biden, dont la certification avait lieu au même moment. Au moins quatre personnes ont été tuées lors de ces échauffourées, tristement promises à s’inviter dans l’histoire américaine.

En réaction, en plus de leur geste collectif, imité par Bucks et Pistons notamment (Suns et Raptors ont formé un cercle mais sont restés debout), Celtics et Heat ont publié un communiqué commun. Ils y dénonçaient une « différence drastique » de traitement entre les manifestants de l’été dernier et « l’encouragement donné aux manifestants d’aujourd’hui qui ont agi illégalement ».

Voix forte de la mouvance « Black Lives Matter », Jaylen Brown, se référant à Martin Luther King, a vu dans ces événements le signe de « deux Amériques différentes en rupture. Dans une Amérique, vous êtes tué en dormant dans votre voiture, en vendant des cigarettes ou en jouant dans votre jardin. Dans l’autre, vous pouvez prendre d’assaut le Capitole, sans qu’il y ait de gaz lacrymogènes, d’arrestations massives, rien de tout cela. »

L’ailier des Celtics est même allé plus loin sur Twitter en évoquant un « acte de terrorisme ». Draymond Green a affiché le même ton, avec des mots forts.

« Des putains de terroristes »

Selon l’intérieur des Warriors, « le système policier a été construit contre les personnes noires et les métis. C’est la raison pour laquelle quelqu’un peut se frayer un chemin jusqu’au bureau du président de la Chambre, poser ses pieds sur le bureau comme s’il était chez lui sur son canapé et que rien ne se passe. Arrêtez de qualifier ces personnes de manifestants. Ce ne sont pas des putains de manifestants mais des putains de terroristes. »

Fallait-il jouer cette nuit ou appeler au boycott, comme les Bucks l’avaient fait durant les playoffs ? Brad Stevens admet que la question s’est posée encore quelques minutes avant l’entame de l’affrontement avec le Heat. Ils ont préféré jouer pour « apporter de la joie » aux fans. Paul George et Marcus Morris étaient de ceux qui pensaient qu’il ne fallait pas jouer, estimant que le genou à terre était une réaction trop faible.

« Ce n’est pas la réponse », a jugé Draymond Green, pas favorable à l’arrêt des rencontres à moins que l’ensemble du pays ne s’arrête. « Ça ne peut pas juste être : ‘La NBA a annulé le match, ils n’ont pas joué alors que le restant des gens vont au boulot’. »

À Washington, Bradley Beal, qui a qualifié ces récents événements de particulièrement « démoralisants », a appelé à poursuivre le combat et à « faire face à ces politiciens pour obtenir les changements. Mais la clé est le mot patience. Les changements n’auront pas lieu du jour au lendemain. »

Giannis Antetokounmpo s’inquiète pour son fils

Avec son équipe, Giannis Antetokounmpo veut être un acteur de ce changement progressiste. La superstar grecque a rappelé que son fils allait grandir dans cette Amérique meurtrie. « Je ne peux pas imaginer mon enfant faire face à ce que l’on voit à la télévision. Alors tant que je suis en capacité d’améliorer la situation, je vais le faire. »

La situation n’a pas non plus manqué de faire réagir les coaches de la ligue. À commencer par celui des Hawks, Lloyd Pierce, finalement pas tant surpris par la tournure des événements. Il a appelé que Raphael Warnock venait d’être élu comme premier sénateur noir de Géorgie, là où sont basés les Hawks.

« Et vous voyez cette réaction le lendemain, c’est la réalité », a commenté le coach. « Ce n’est pas une coïncidence, c’est la réaction à ce qui s’est passé lors de cette élection très prometteuse. […] Nous vivons dans un pays divisé. […] Personne ne veut voir un bâtiment fédéral être détruit à cause de divisions, d’enjeux politiques et raciaux. Mais c’est arrivé. Alors que faire maintenant ? Qu’est-ce que je vais faire en tant qu’entraîneur ? Qu’allons-nous faire en tant qu’organisation ? »

La démocratie va l’emporter selon Doc Rivers

Retrouver par exemple une sérénité politique, souhaitée et attendue après le départ de Donald Trump. Car pour Steve Kerr, c’est bien la rhétorique du président sortant, appuyée par des parlementaires républicains (il cite Ted Cruz, Marco Rubio et Josh Hawley), qui est à l’origine du climat actuel.

« Une élection légitime est soudainement remise en question par des millions de personnes, dont beaucoup parmi nos gouvernants parce que nous avons décidé, au cours de ces dernières années, de permettre que des mensonges soient racontés. C’est ce que nous sommes. On récolte ce qu’on sème », a tonné le coach des Warriors.

Également marqué par la situation, Doc Rivers a voulu terminer sur une pointe d’optimisme.

« Vous imaginez si ceux qui ont pris d’assaut le Capitole étaient noirs et ce qui se serait passé ? Cette image vaut mille mots. […] C’est un jour triste à bien des égards pour notre pays, cela va au-delà des frontières, que les gens voient cela. Mais cela fait partie de ce que nous sommes et nous devons donc le résoudre. Mais je continue d’entendre parler « d’attaque contre la démocratie ». La démocratie l’emportera. Elle l’emporte toujours. »

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