Alors qu’ils menaient 3-1 dans la série, les Clippers ont bien du mal à conclure avec aux Nuggets, et il faut savoir que c’est une habitude chez eux. Surtout au moment d’atteindre cette satanée finale de conférence qui leur échappe depuis toujours. Ainsi, depuis 1975, à sept reprises, les Braves/Clippers ont eu la possibilité de se qualifier pour la finale de conférence, et à chaque fois, ils ont échoué.
Tout commence donc en 1975, et à l’époque, il s’agit des Buffalo Braves, emmenés par Bob McAdoo, l’un des meilleurs attaquants de l’histoire, élu d’ailleurs MVP en 1975. Cette année-là, ils défient les Bullets en demi-finale de conférence. À l’époque, il n’y a que douze équipes en playoffs, et les demi-finales de conférence sont le moment où on attaque les choses sérieuses puisque le tour préliminaire ne concerne que deux équipes par conférence.
À l’Est, les Braves égalisent à 3-3 à domicile, et ils jouent le Game 7 à Washington face aux coéquipiers de Wes Unseld et Elvin Hayes. C’est du très lourd, d’autant que les Bullets ont terminé la saison régulière avec 60 victoires en 82 matches, et un très bon bilan à domicile (36v-5d).
La logique est respectée puisque les Bullets, déjà vainqueurs de leurs trois matches à domicile dans la série, s’imposent 115-96. Ils élimineront ensuite les Celtics, avant de s’incliner face aux Warriors en finale.
Steve Nash les écœure à 3-points
Pour les Braves, qui deviendront les Clippers en 1984, c’est ensuite une longue traversée du désert puisqu’il faudra attendre 2006 pour les revoir en position d’atteindre une finale de conférence. À l’époque, l’équipe est coachée par Mike Dunleavy Sr, et l’effectif s’appuie sur Elton Brand, Corey Maggette, Cuttino Mobley et leur futur assistant Sam Cassell. Pas de superstar mais c’est solide, et ça joue les yeux dans les yeux avec les Suns de la grande époque, certes privés d’Amar’e Stoudemire. Dans la sixième manche, c’est Elton Brand qui a fait plier Phoenix avec 30 points et 12 rebonds, épaulé de Corey Maggette en sortie de banc.
Les deux formations sont prêtes à s’affronter une 11e fois de la saison, et c’est Steve Nash, malgré un dos en compote, qui retrouve son adresse à 3-points (29 points, 11 passes avec un 4/5 de loin) au meilleur moment. Dans leur salle, les Suns sont irrésistibles à 3-points (56%), et Shawn Marion (30 points) ainsi que Boris Diaw (14 points) apportent leur écot en attaque pour une victoire 127-107. Encore raté pour les Clippers…
Plus près de nous, ce sont les Clippers de Chris Paul et Blake Griffin qui vont s’en approcher. Comme la génération Leonard/George, les Clippers de 2015 mènent 3-1 face aux Rockets de James Harden, après avoir éliminé les Spurs en sept manches au premier tour. Ils viennent d’éliminer le champion en titre, et ils ont donc trois « balles de match ». On se dit que les Clippers vont enfin exploiter leur potentiel… La première tentative est au Toyota Center, et c’est Dwight Howard (20 points, 15 rebonds) qui vient au relais de James Harden, auteur d’un triple double. Les Rockets s’imposent largement (124-103) dans une rencontre maîtrisée de bout en bout.
Les Clippers se sabordent face aux Rockets
C’est véritablement dans la sixième manche que les Clippers vont rater le coche. À l’époque, Basket USA titre « L’incompréhensible sabordage des Clippers« . C’est plus ou moins le même scénario que face aux Nuggets puisque les partenaires de Blake Griffin vont mener de 19 points en fin de troisième quart-temps. Et puis… plus rien !
Les inattendus Corey Brewer et Josh Smith vont relancer la machine Houston, et à quatre minutes de la fin, les Rockets égalisent (102-102). L’inusable Chris Paul donne tout ce qu’il a pour décrocher cette finale. Mais le ressort est cassé, et les Clippers loupent 11 tirs de suite ! Jason Terry les punit, et Houston arrache ce Game 7 en s’imposant 119-107. Les Rockets ont gagné le dernier quart-temps de 25 points !
La septième manche est à Houston, et les Rockets prennent le match par le bon bout grâce à James Harden efficace pour aller jusqu’au cercle ou servir un shooteur démarqué. Houston prend rapidement 7 à 8 points d’écart, et les Clippers vont craquer au début du deuxième quart-temps. À la manoeuvre, Pablo Prigioni pour donner 15 points d’avance (36-21). Les partenaires de Jamal Crawford s’accrochent, et reviennent à trois petits points après la pause (60-57). On pense qu’ils ont fait le plus dur et qu’ils ont le « momentum », sauf que Pablo Prigioni leur refait le coup de la première mi-temps !
Intenable, il lance un 11-0 pour porter l’écart à +17. Les Clippers reviendront bien sous la barre des 10 points dans le dernier quart-temps, mais James Harden les repousse à coups de lancers-francs. Houston s’impose 113-100 et une fois de plus, les Clippers ont craqué aux portes d’une finale de conférence.
Denver les renverse deux fois
Cette année, bis repetita, même s’il reste un Game 7 à jouer mardi soir. Kawhi Leonard et les siens menaient 3-1 dans la série face à Denver, et par deux fois, on pensait qu’ils avaient bien le match en main (+12 à la mi-temps du Game 5, +19 dans le troisième quart-temps du Game 6).
Dans le Game 5, c’est Paul Millsap qui réveille ses coéquipiers dans le troisième quart-temps, et ils signent un 13-2 entre la fin du troisième quart-temps et le début du quatrième. Puis, c’est Michael Porter Jr, à 3-points et au contre, qui plane sur le « money time » pour décrocher une sixième manche.
La nuit dernière, rebelote. Les Clippers déroulent leur basket pendant une mi-temps, et puis c’est le trou noir avec un terrible 17-0 encaissé pour finir le troisième quart-temps. La confiance a changé de camp, et les Nuggets, comme face au Jazz, reviennent à 3-3 après avoir été menés 3-1 dans la série. Jamais dans l’histoire, une équipe n’a gagné la même année deux séries après avoir été menés 3-1. Aux Clippers de faire en sorte que ça n’arrive pas, et ce serait synonyme de leur première finale de conférence dans l’histoire… face aux Lakers.