Perdre un match décisif en finale de conférence, à domicile, est toujours un crève-cœur. Mais les Rockets, en 2018, l’avaient fait avec la manière, pourrait-on dire. Ils avaient shooté à 7/44 à 3-pts dont une affreuse série de 27 tirs de suite manqués entre le deuxième et le dernier quart-temps !
Une disette exceptionnelle pour cette équipe (ils avaient fini la rencontre sur un 1/30…) qui est la spécialiste du domaine depuis quelques années. Mais aussi une bien mauvaise publicité pour le tir à 3-pts, alors même que les Warriors s’étaient eux (un peu plus) appuyés sur le bon vieux shoot à mi-distance.
« Le 3-pts prend de plus en plus de place chaque année, mais s’il y a une chose dont je me souviens, c’est le Game 7 à Houston », raconte Steve Kerr dans une interview sur la chaîne YouTube de la franchise. « Ils avaient manqué 28 shoots de suite à 3-pts tandis que Kevin Durant et Stephen Curry enfilaient les tirs à mi-distance. »
La mémoire de Steve Kerr accroche sur deux petits points. D’abord, pour pinailler, les hommes de Mike D’Antoni avaient manqué 27 tirs de rang et non 28. Ensuite, si les Warriors, via Kevin Durant et Shaun Livingston surtout avaient effectivement inscrit huit paniers à mi-distance, Stephen Curry n’en avait marqué aucun.
Une solution face à des défenses préparées
Sans doute que l’impression visuelle laissée par une équipe de Houston incapable de trouver la cible 27 fois de suite alors que sa formation parvenait à inscrire des points avec plus de variété peut expliquer cette analyse deux ans après de la part du coach californien. Néanmoins, Steve Kerr fait le même constat qu’un Brad Stevens par exemple : le tir à mi-distance a ses qualités et il ne faut pas le négliger.
« En playoffs, on peut obtenir un tir à mi-distance car les défenses sont concentrées sur tous vos déplacements. Elles veulent vous empêcher d’avoir des layups et des 3-pts. Il reste donc le shoot à mi-distance. Je ne dis pas qu’il faut en faire une diète car on veut toujours shooter beaucoup derrière la ligne et près du cercle, mais cela doit faire partie de votre identité. »
Dans le match le plus important de leur saison et pour certains de leur carrière, les Rockets n’avaient pas eu la lucidité de prendre des points autrement qu’à 3-pts.
Surtout que beaucoup de ces tirs étaient compliqués, voire forcés.
« C’est vrai qu’à un moment, ça devient énervant, mais c’est au cœur de la bataille », avait réagi le coach texan, en évoquant ce calvaire. « On n’y réfléchit pas trop sur le coup. On avait besoin de certains de ces tirs, mais c’est comme ça… On a essayé de les mettre, et ce n’est pas comme si on n’avait pas essayé. »