S’il a été teinté d’un échec en playoffs en 1995, son seul entre 1991 et 1998, le retour à la compétition de Michael Jordan, entamé le 18 mars 1995, fut au final une immense réussite. L’arrière des Bulls va réussir un nouveau triplé entre 1996 et 1998, après celui de 1991-1993 pour quitter, à nouveau, la NBA au sommet.
Laissant alors les plus fous imaginer une série digne des Celtics de Bill Russell dans les années 1960 : huit titres d’affilée entre 1991 et 1998 donc. Une hypothèse ridicule selon Steve Kerr.
« Certains le disent. Qu’avec Michael, les Bulls auraient gagné huit championnat de suite », confirme le coach des Warriors à The Athletic. « C’est le truc le plus absurde que j’ai entendu. Les gens n’ont aucune idée à quel point c’est épuisant pour une équipe de continuer de gagner. »
« Il était cuit »
Steve Kerr le sait d’ailleurs mieux que personne puisqu’il a mené ses Warriors à cinq Finals de suite entre 2015 et 2019. Une performance historique. Néanmoins, il souligne l’importance de cette retraite pour Michael Jordan, aussi bien physiquement que mentalement, et écarte les théories du complot.
« La raison pour laquelle on a gagné ce second triplé, c’est qu’il est parti et a rechargé ses batteries. Il en avait désespérément besoin. Il était cuit. Il y avait aussi cette théorie comme quoi David Stern l’aurait empêché de continuer (pour cacher une addiction et d’éventuelles pertes dans des paris). Ça aurait été sacrément malin pour lui de punir le meilleur joueur de tous les temps pour son addiction au jeu, non ? De quoi on parle ? Ces théories sont débiles. Il était lessivé, c’est tout. Il y a eu la mort de son père également. »
Si bien que les Bulls n’ont jamais affronté leurs successeurs, qui deviendront donc également leurs prédécesseurs, les Rockets d’Hakeem Olajuwon. Ce sont les Finals qui ont fait fantasmer tout le monde, sans avoir lieu. Pour Kenny Smith, alors meneur de Houston et qui prêche donc pour sa paroisse, Houston aurait battu Chicago.
Plus globalement surtout, Michael Jordan n’aurait de tout façon pas gagné huit fois les Finals de suite selon lui.
« On aurait gagné le titre », assure Kenny Smith. « Il a joué avec le numéro 45 et a été éliminé face à une équipe (Orlando) qu’on a ensuite sweepée. On était les plus forts cette saison-là. Je ne crois pas aux huit titres d’affilée. Entre les blessures, le manque de concentration et tout ce qui peut arriver, on ne peut pas gagner autant de fois de suite. Ce n’est jamais arrivé dans l’ère moderne. Regardez LeBron James, il a fait huit Finals de suite, mais il ne les a pas toutes gagnées. »