« Qu’est-ce qu’il fait ? Sérieusement, quelle stratégie il va mettre en place ? C’est jour de Super Bowl ! Je veux qu’on en finisse ! » Jack Armstrong, commentateur local des Raptors, n’a pas manqué de réagir à ce temps-mort pour le moins surprenant pris par Jim Boylen. Il restait environ une minute à jouer et ses Bulls étaient menés… de 25 points. Quelle mouche a donc piqué le coach ?
« J’essayais de mettre en place quelque chose avec mes remplaçants, » justifie-t-il. « J’avais un joueur de G-League sur le parquet (le Français Adam Mokoka) que je n’ai pas beaucoup coaché en sortie de temps-mort. Je n’arrête pas de coacher l’équipe parce qu’on est menés. Ça n’a jamais été le cas, et ça ne le sera jamais. »
Jim Boylen précise qu’il voulait jouer la possession suivante sur le Français précisément. « De sorte qu’il puisse apprendre et grandir, » poursuit le technicien. « Lui mettre cette pression sur les épaules et essayer de le développer. On essaie de gagner et de développer. C’était une séquence de développement. Ça aurait été différent si on était à plus 20 et que j’avais demandé un temps-mort. » Pari manqué car les Bulls n’ont pas réussi à scorer dans cette dernière minute. « Ce temps-mort a bien marché, n’est-ce pas ? », pouvait ironiser Jack Armstrong…
Trouver le bon équilibre pour cette jeune équipe
« Gagner et développer », autrement dit continuer de se bagarrer pour arracher l’un des deux derniers spots de la conférence Est, alors que les Bulls ne comptent que deux victoires de retard sur les Nets et le Magic. Et faire progresser cet effectif, qui compte parmi les plus jeunes de la ligue. Avec les nombreux absents, Kris Dunn, Wendell Carter Jr., Lauri Markkanen et Otto Porter Jr. cette nuit, les occasions de se montrer ne manquent pas.
Cette double ambition s’est parfaitement incarnée dans ce déplacement à Toronto. Là où les Bulls ont viré en tête à la pause (63-60), avant de commencer à lâcher prise dans le troisième acte, comme c’est régulièrement le cas.
« On doit apprendre à appréhender ce troisième quart-temps lorsque l’adresse n’est pas au rendez-vous, » réclame Jim Boylen. « On va continuer de bosser là-dessus. » Il ajoute : « Dans une saison où tu essaies de gagner et de te battre pour les playoffs, tout en voulant te développer, c’est difficile à évaluer lorsque des gars ne jouent pas ensemble et sont blessés. On essaie de construire cette culture de la bonne façon. Je pense qu’on y est arrivé. »