La photo ci-dessous est là pour prouver qu’il restait 3 petits dixièmes de seconde au moment où Antonio McDyess touche la ballon. Les protestations des Lakers ne serviront à rien.
Les Spurs s’imposent à la sirène 89-88 au Staples Center après un match de toute beauté, et une dernière minute étouffante.
Peut-on résumer un match à une action ? Evidemment non. Mais ce panier au buzzer d’Antonio McDyess (l’homme qui avait sauvé les Etats-Unis aux JO 2000…) est symbolique de la victoire des Spurs.
Retour sur les 22 dernières secondes de ce choc entre le champion en titre et la meilleure équipe actuelle.
D’abord, il faut revenir à l’action précédente. Les Lakers viennent de prendre l’avantage sur deux lancers de Pau Gasol. Les Spurs ont quasiment dominé tout le match mais on les sent à court de munitions. Ils n’ont plus marqué un point depuis deux minutes ! Tony Parker est exceptionnel (9 sur 9 aux tirs d’affilée !), il compense le non match de Manu Ginobili.
En face, Kobe Bryant est à un rebond du triple double mais lui aussi est fâché avec son tir (5/18 aux tirs, aucun point dans le money time !). Les deux « clutch player » vont-ils laisser la vedette aux autres.
Il reste 22 secondes. Sur le parquet, les deux meilleures équipes de l’Ouest. Il est 7h00 du matin en France. Personne ne peut fermer les yeux après un tel combat, âpre et défensif.
Les Spurs décident de jouer pour Ginobili. Il shoote à 3-points, mais le rebond long retombe sur TP. Le Français avait manqué ses 7 premiers tirs, et il reste sur 9 tirs de suite réussis. Il prend de vitesse Steve Blake, et tente un « floater ». Le genre de tir qu’il a mis 1 500 fois dans sa carrière.
La balle tape l’intérieur du cercle, et ressort ! Au rebond, une bataille féroce, et c’est finalement Ron Artest qui sort le ballon en touche. Coup d’oeil au chrono. 4.6 secondes. Une éternité en basket.
Temps-mort.
Que va décider Gregg Popovich ? Fait-on encore confiance à Ginobili ?
La réponse est non. Balle à Tim Duncan pour un fadeaway à 4 mètres. Il échoue. Mais qui est là au rebond ? Ce bon vieux McDyess qui saute plus haut que tout le monde, et réussit la plus importante claquette de sa carrière.
« J’étais au bon endroit, au bon moment, expliquera « Dice ». Je n’ai jamais été un spécialiste des buzzer beaters. On peut les compter sur les doigts d’une main. Mais celui-ci est le plus important. »
Le buzzer retentit. Gregg Popovich est tout sourire. Une image rare.
Les Lakers râlent pour la forme. Le panier est rapidement validé. Les Lakers ne méritaient certainement pas de gagner. Mais ils ont rassuré leurs fans. C’est déjà un bon point.
Quant aux Spurs, il se dégage une véritable force tranquille de cette équipe. Elle ne panique jamais ! Et ce qui est intéressant à voir, c’est cette confiance en eux. Les joueurs sont soudés. Ils continuent de jouer sur Ginobili ou Parker même lorsqu’ils manquent plusieurs shoots d’affilée.
L’aveu
« Pendant un quart de seconde, j’ai regardé Ginobili, et McDyess en a profité pour m’échapper ». Lamar Odom après la claquette de Dice.
La clé du match
Sans Matt Barnes, les Lakers manquent d’un joueur pour verrouiller la raquette sur les pénétrations. Tony Parker s’est régalé.
Les highlights
La dernière possession
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