[Previews 2018/19] 25e – Phoenix entame son retour au premier plan

Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA. Après les Hawks, les Kings, le Magic, les Bulls et les Knicks, on repart à l’Ouest avec les Suns qui ont animé l’intersaison avec le 1er choix de la Draft, l’engagement du premier coach européen en NBA, la prolongation de contrat de Devin Booker ou encore un échange avec les Rockets.

Soixante-huit victoires. Ce n’est pas ce que visent les Rockets et les Warriors cette année, mais le nombre de succès des Suns sur les trois dernières saisons. Phoenix n’a pas atteint le seuil des 25 victoires depuis 2015, et il est temps que ça cesse !

Depuis son arrivée comme GM, Ryan McDonough n’est pas parvenu à remonter la pente et cette saison est donc décisive pour lui. Il a usé plusieurs entraîneurs, sans aucune progression, et cette année marque un vrai tournant avec l’arrivée d’Igor Kokoskov, premier coach européen à prendre les rênes d’une franchise NBA. Champion d’Europe avec la Slovénie, le Serbe est un habitué des bancs NBA, et il était le bras droit de Quin Snyder au Jazz.

C’est un technicien plutôt porté sur l’attaque, et c’est ce que recherchaient les dirigeants pour tirer le meilleur de Devin Booker, Josh Jackson, T.J. Warren et… DeAndre Ayton, le numéro 1 de la dernière Draft.

À l’instar des Celtics ou des Sixers, Phoenix possède un super noyau de jeunes joueurs, et il ne manque pas grand chose pour que les Suns redressent la tête. Leur recrutement a d’ailleurs été intéressant, même si ça coûte cher, avec les arrivées de deux vétérans de Houston : Trevor Ariza et Ryan Anderson. Avec Tyson Chandler, qui va former Ayton, ça fait un trio de joueurs expérimentés. Le souci, c’est qu’il n’y a pas de chef d’orchestre, sur le terrain, pour en tirer le meilleur…

« Quel meneur titulaire aux Suns ? » C’est la question qu’on se posait début août à propos des Suns, et on envisageait que Brandon Knight, de retour de blessure, prenne la suite d’Elfrid Payton, laissé libre.

Sauf que depuis, les Suns ont envoyé Knight et Marquise Chriss aux Rockets, et qu’ils n’ont récupéré aucun meneur dans l’échange. Les voilà donc prêts à débuter la saison avec Shaquille Harrison, Elie Okobo et Isaac Canaan. Difficile de faire plus léger en NBA… Les dirigeants en sont conscients puisqu’ils cherchent leur meneur titulaire, et les pistes mènent à Spencer Dinwiddie et surtout Pat Beverley, le meneur défensif des Clippers. En l’état, c’est Elie Okobo qui pourrait tirer son épingle du jeu. Il n’a pas l’expérience d’un Isaiah Canaan et il a réussi une bien moins bonne Summer League que Shaquille Harrison mais il séduit le staff à l’entraînement, et c’est sans doute celui qui offre le meilleur compromis.

Clairement, c’est le gros point faible de l’équipe pour attaquer la saison, et c’est évidemment problématique dans la NBA actuelle si rien ne se débloque rapidement, d’autant que l’équipe aurait grandement besoin d’un taulier complémentaire de Devin Booker, mais aussi capable de tirer le meilleur de DeAndre Ayton, ou des attaquants Josh Jackson et T.J Warren.

Arrivées : DeAndre Ayton, Mikal Bridges, Elie Okobo, Trevor Ariza et Ryan Anderson (Rockets), Darrell Arthur (Nuggets)

Départs : Elfrid Payton (Pelicans), Alan Williams et Jared Dudley (Nets), Marquese Chriss et Brandon Knight (Rockets)

Devin Booker fait partie des meilleurs attaquants, et sur le plan personnel, il visera une place de All-Star. Il en a le potentiel mais ce sera évidemment très compliqué à l’Ouest. À ses côtés, on attend évidemment beaucoup de Josh Jackson, dont la polyvalence et l’activité sont des points forts.

Après le All-Star Game, il avait vraiment explosé mais il joue à un poste où il va devoir composer avec la concurrence de Trevor Ariza, Mikal Bridges et T.J. Warren. S’il veut faire son trou et s’imposer comme titulaire, il devra gagner en régularité, être plus adroit de loin, moins se précipiter et surtout progresser en défense. Dans un basket sans position fixe, il peut gagner du temps de jeu derrière Ryan Anderson au poste 4, mais ce qui semble évident, au regard de l’effectif et du recrutement estival, c’est que ses dirigeants lui mettent une grosse pression en interne et il lui faudra être costaud pour tirer son épingle du jeu.

Si les dirigeants trouvent un bon meneur de jeu, et que Devin Booker se remet bien de son opération à la main, les Suns ont le potentiel pour aller chercher les 30, voire les 35 victoires en saison régulière. DeAndre Ayton est annoncé comme le meilleur jeune pivot depuis Joel Embiid, et son association avec Devin Booker pourrait en faire un « one-two punch » de premier ordre.

À leurs côtés, il y a de forts attaquants et dans le basket du coach serbe, ça peut donner un basket plaisant, capable de bousculer des équipes à la lutte pour les playoffs comme les Blazers, les Mavericks ou les Clippers.

Le problème de l’équipe se situe vraiment au poste 1 où, en l’état, on est plus proche de la G-League que de la NBA. Ça semble impossible, dans cette configuration, d’espérer mieux que 25 victoires. Ce qui peut aussi plomber la saison, c’est le trop-plein d’ailiers avec Trevor Ariza, Josh Jackson, TJ Warren ou encore Mikal Bridges en concurrence sur le poste 3.

Sans doute qu’il faudra peut-être décaler Trevor Ariza en 4, comme pouvait le faire Mike D’Antoni, pour équilibrer l’eensemble et s’adapter au basket actuel. Mais il faudra tout de même trouver du temps à tous ces ailiers sans véritable hiérarchie.