C’est désormais une tradition sur Basket USA : chaque été et chaque hiver, nous vous proposons la lecture d’extraits d’un livre en rapport avec le basket américain.
Pour cette intersaison 2018 – et après le triptyque Phil Jackson/Michael Jordan/Dream Team, Basket USA feuillette « Allen Iverson, Not A Game », la biographie que Kent Babb a consacrée au génial arrière de Philadelphie MVP de la Ligue en 2001.
On prévient ses fans : ça dépote, car ce bouquin évoque sans fard les épisodes glorieux comme les périodes plus sombres. Bonne lecture !
Allen Iverson était au taquet et grande gueule au Village A, il prenait des airs de Martin Lawrence et Eddie Murphy mais quand John Thompson était dans les parages, il était très appliqué. Il écoutait les mots de son coach en souriant et en hochant la tête. Le grand bonhomme s’adoucissait et mettait son bras autour du jeune homme en lui disant quelques mots d’encouragement – c’était ce qu’Iverson aurait de plus proche d’une figure paternelle. « Tout simplement le regarder. Voir comment il se tenait, comment il se comportait en toutes circonstances. Observer comment il menait sa vie – c’était si facile d’écouter les conseils qu’il me donnait, parce qu’on pouvait voir la réussite qu’il avait. Pas en tant que coach de basket, la réussite qu’il avait dans la vie et le respect qu’il obtenait de la part de tant de gens », a confié Iverson à propos de Thompson des années plus tard.
Comme avec Dikembe Mutombo, John Thompson a fait tout son possible pour protéger son meneur de 19 ans de la pression. Il n’autorisait pas les journalistes à l’interviewer et le coach des Hoyas disait à peu de personnes, en dehors de son cercle d’intimes, qu’Iverson était sur le campus. Thompson le considérait comme « un enfant ». Il se sentait responsable du garçon d’Ann parce que c’était la tâche qu’elle lui avait demandé d’assumer. Il a réfléchi à l’idée de changer le poste d’Iverson pour celui d’arrière shooteur, pour le soulager du poids d’avoir à mener le jeu. Dans le match d’ouverture, c’est Jerome Williams, du haut de ses 2,06 m, qui démarra à la mène afin qu’Iverson n’ait pas à diriger l’attaque pour sa première rencontre comme joueur universitaire.
La nature protectrice de Thompson a été visible publiquement pendant ce match, une rencontre amicale contre Fort Hood, quand le pivot de l’équipe visiteuse a balancé un coup de coude à Iverson. Il s’est précipité sur le terrain et a crié au jeune homme « Touche pas à mon gars ! » avant que les arbitres ne le maîtrisent. Tout n’a pas été parfait pour Allen : on se souviendrait de lui autant pour ses pertes de balle que pour ses étourdissantes contre-attaques et ses fulgurances dans la raquette. Il a cumulé 8 balles perdues contre Arkansas. Mais peu importe : le secret était révélé et peu de temps après le début de la saison, même le président Bill Clinton, un ancien étudiant de Georgetown, était venu dans le vestiaire pour rencontrer ce jeune gars dont tout le monde parlait.
« Il est extrêmement querelleur mais les gars l’adorent »
John Thompson, un homme à la discipline très stricte qui faisait les choses à sa façon, a donné à Allen Iverson une liberté rare. Le coach méticuleux et soucieux des détails disait très souvent au jeune homme d’y aller et de faire en sorte que quelque chose arrive. Il a même passé l’éponge sur ce maudit tatouage. Iverson se disputait avec ses coéquipiers quand les matches ou les entraînements étaient tendus et même si Thompson le remettait à sa place, il était secrètement tombé amoureux de la passion du jeune homme. « Il est extrêmement querelleur mais les gars l’adorent », a déclaré le coach au « Washington Post » durant la première saison d’Iverson.
Les matches de Georgetown sont devenus des rassemblements et Allen a commencé à inviter ses vieux amis et ses proches à venir le voir jouer. Les Lambiotte ont pris la voiture pour se rendre de Poquoson à Washington plus d’une fois. Iverson fournissait des tickets à la demande ; c’était une façon parmi beaucoup d’autres, pour lui, de renvoyer l’ascenseur à ceux qui l’avaient dépanné. Et sa mère, qui était pour beaucoup dans toute cette aventure, était souvent là dans les tribunes, portant un maillot de Georgetown avec « MS. Iverson » floqué au dos et tenant une pancarte où était écrit « Maman t’aime ».
Ann est arrivée en retard à un match du tournoi NCAA au Coliseum de Richmond, une habitude que son fils allait très certainement faire sienne. Elle s’est assise dans les gradins et a encouragé Allen qui enchaînait les paniers contre Mississippi Valley State ; il a fini la soirée à 31 points. Elle voyait son fils interagir avec John Thompson. L’embryon d’une idée était maintenant en pleine éclosion. « J’ai pris la décision de faire venir Allen à Georgetown. J’ai choisi John. John ne l’aurait pas recruté. Je suis venue à lui et je pense que si vous soulevez le bras de John, vous verrez Allen en dessous. Allen a tellement mûri ! C’est un petit homme maintenant. Quand je l’ai envoyé à John, c’était un petit garçon », a déclaré Ann, citée par le « Washington Post ».
Iverson se sent prêt à devenir papa
Plus tard cette même soirée, Ann a remarqué la présence du gouverneur Wilder, venu voir son fils, le jeune homme qu’il avait libéré. Elle a traversé les deux rangées qui les séparaient dans les tribunes pour aller le saluer et le remercier, en lui donnant une chaleureuse accolade. Iverson se sentait un homme maintenant. Il n’avait pas encore 20 ans mais toute une vie pleine d’espérances l’attendait et sa confiance ne faisait que grandir. Il avait perdu foi en l’humanité, peut-être, et il était très certainement devenu plus méfiant à l’égard des étrangers, particulièrement envers ceux qui avaient grandi dans un milieu différent. Alors, il s’est rapproché de son cercle intime : les amis d’Hampton qui avaient veillé sur lui ; les membres de sa famille qui avaient toujours cru en lui ; Tawanna, la jeune femme qui l’avait suivi de match en match, faisant ainsi en sorte qu’il se sente l’homme le plus important du monde.
Il y avait ceux qui le comprenaient, qui ne le remettaient jamais en question, qui le soutenaient toujours. Et donc, il passait l’essentiel de son temps libre sur la Presqu’île, à s’occuper de sa petite sœur Iiesha, qui était née neuf jours après terme, qui avait souffert de complications pendant sa naissance et qui, devenue enfant, faisait parfois des crises de convulsion. Allen aimait être là-bas et s’assurer que tout le monde allait bien, même si une partie de sa vie sociale à Washington lui manquait.
C’était aussi important que le basket, pensait-il dans ses moments les plus tendres. Au début de l’année 1994, au milieu de sa première saison à Georgetown, il a éprouvé le désir de fonder sa propre famille. Il avait des rêves et ils n’étaient pas tous centrés sur le basket. Il voulait une famille nombreuse, rayonnante, et vu les difficultés qu’il avait rencontrées dans sa jeunesse, l’un de ses objectifs était de donner à ses enfants la stabilité procurée par la présence de deux parents aimants et attentionnés, leur offrir une vie dépourvue des manques et des inquiétudes qu’il avait connus. Oui, a-t-il annoncé durant l’une de ses visites à la maison, il était prêt à être père.
Il fit part de ses souhaits à Tawanna, qui avait 19 ans elle aussi. Elle lui répondit qu’elle aussi se sentait prête.
Chapitre 6 – Le père de famille
« Bonjour, Madame Iverson », a commencé par dire la juge des affaires familiales en charge du divorce d’Allen Iverson, Melanie Fenwick Thompson, le 16 janvier 2013 au matin.
– Bonjour », a répondu Tawanna.
Il devait être question de leurs enfants. Iverson avait répété qu’il les adorait. Des années plus tôt, il avait déclaré qu’il voulait que tous ses enfants grandissent dans un environnement différent de celui qu’il avait connu. Il avait rédigé une dissertation de sociologie durant les séances de travail avec Sue Lambiotte. Il avait imaginé une civilisation dans laquelle les femmes exerçaient la plupart des responsabilités, les hommes n’étant chargés que de fournir la nourriture – le reste du temps était libre, pour nouer des liens avec les enfants et leur donner de l’amour. Il voulait que chacun de ses enfants ait le même père et la même mère. Tiaura est arrivée la première, quand Iverson et Tawanna avaient tous les deux 19 ans. A l’époque, son papa était une star naissante à Georgetown et il était pourtant déjà bien au-dessus du lot. Et puis Allen II est né trois ans plus tard – ils l’appelleraient « Deuce ». Puis sont arrivés Messiah, Isaiah et Dream. Mais apparemment, être présent pour la naissance de chacun des enfants semblait moins important, pour Iverson, que d’avoir une famille.
« Vous avez mentionné dans votre témoignage hier qu’il n’était pas là pour sa naissance, pour la naissance de Tiaura ? lui a demandé Thompson.
– Oui, c’est exact », a répondu Tawanna.
Quand elle est entrée en travail, en décembre 1994, Iverson était introuvable. Au début, il était très excité à l’idée d’avoir un enfant mais ensuite, son enthousiasme a semblé se dissoudre. Ses coéquipiers et ses amis l’avaient averti, suite à la grossesse de Tawanna, qu’avoir un enfant en dehors du mariage pourrait compromettre son avenir, en donnant l’impression que ses centres d’intérêt étaient dispersés – il y avait le basket, bien sûr, mais aussi ses problèmes du passé, une vie de famille précaire et aujourd’hui un enfant.
Iverson a dit à Tawanna, en colère parce qu’il avait manqué la naissance de Tiaura, que le coach de Georgetown, John Thompson, avait demandé que les joueurs restent sur le campus pendant tout le mois de décembre. Mais cela n’était pas du tout logique : il n’y avait pas de cours pendant les vacances et des années plus tard, plusieurs anciens coéquipiers d’Iverson à l’université ont affirmé que Thompson n’avait jamais rien demandé de tel. Indépendamment de ses raisons, Tawanna a témoigné plus tard qu’Iverson n’avait pas vu Tiaura bébé avant qu’elle ait deux semaines.
Allen manque à tous ses devoirs
Trois ans plus tard, Allen était un jeune joueur de NBA montrant des signes précoces de troubles personnels. Il était « très intoxiqué », s’est souvenue Tawanna. Quand le travail pour Deuce a commencé, Iverson était tellement soûl, d’après son témoignage au tribunal, qu’il était dans l’incapacité de la conduire à l’hôpital ; l’un des oncles d’Allen l’avait conduite à sa place.
Iverson a zappé des échographies et il refusait de changer les couches. Avant la naissance de Dream, leur plus jeune enfant, en 2008, il est rentré à 4h du matin d’une soirée à Denver. Trois heures plus tard, Tawanna a perdu les eaux et elle a été incapable de le réveiller. Elle a alors appelé une assistante personnelle, Candis Rosier, qui a conduit la future maman à l’hôpital. Quand Iverson s’est réveillé et qu’il est arrivé dans la salle d’accouchement, il a passé son temps au téléphone, se plaignant de ne pas savoir combien de temps il allait devoir rester là. « Elle ne pousse même pas encore », se serait-il plaint, selon le témoignage de Tawanna.
« Il ne m’a pas pris la main ni caressé le dos. Il n’en avait rien à faire. Tout ce qui lui importait, c’était d’en finir avec tout ça », a dit Tawanna à Fenwick Thompson. En 2012, sur le téléphone de Deuce, Tawanna a vu la vidéo d’un homme qu’elle ne reconnaissait pas agiter un couteau papillon et montrer à sa fille de 15 ans comment utiliser un Taser. Une photo montrait le même homme avec Dream, qui avait à l’époque 4 ans, assise sur ses genoux.
Allen avait emmené ses enfants en week-end, pour une excursion au Great Wolf Lodge, un hôtel familial et un parc aquatique à Williamsburg, en Virginie, qui préfère que ses hôtes soient dans leur chambre à des heures raisonnables. Mais tous les soirs, Iverson se soûlait avec ses amis, des hommes que Tawanna ne connaissait pas, laissant sa filleule de 21 ans s’occuper des enfants. Un soir, après minuit, Tiaura a envoyé le contenu du téléphone de Deuce à sa mère : le couteau et les instructions du Taser ; plusieurs adultes étaient dans la pièce et les enfants dormaient en maillot de bain parce qu’Iverson ne prenait pas le temps d’utiliser les machines à laver disponibles sur le site. Tawanna, qui avait passé le week-end en voyage, en Pennsylvanie et à Atlanta, a laissé sa voiture à l’aéroport et pris un van, plus spacieux et confortable pour les enfants. Elle a foncé, direction l’hôtel à Williamsburg, furax à cause de ce qu’avait encore fait Iverson.
Le fiasco Orlando
Trois ans plus tard, la famille a programmé un voyage à Disneyworld. Iverson avait promis que ce serait des vacances familiales. Tawanna et lui avaient projeté de passer du temps avec leurs cinq enfants – loin du basket et des problèmes du couple, loin des feux de la rampe médiatique, coupés des distractions de la vie quotidienne. Ils prendraient un avion privé et pendant quelques jours, ils vivraient comme des princes.
Au lieu de cela, peu après avoir atterri à Orlando, Iverson a appelé un ami qui vivait dans les environs et ils ont fait les bars les quatre soirs. La journée, Tawanna emmenait les enfants au parc, où ils faisaient des balades, passaient du temps dans la piscine et prenaient leurs repas ensemble. Allen, qui passait ses journées à dormir et à s’occuper de ses invités, se plaignait du fait qu’il faisait trop chaud en Floride et donc, il quittait rarement l’appartement. La dernière nuit, il a promis de dîner en famille. Il a assuré qu’ils prendraient ensuite un bateau pour voir le feu d’artifice tiré de la station. Mais il est arrivé en retard, longtemps après que sa famille eut pris place à sa table, et il a mis Tawanna dans l’embarras en autorisant les enfants à galoper dans le restaurant. Plutôt que de prendre le bateau pour aller voir le feu d’artifice, Iverson a persuadé Tawanna de retourner à l’hôtel : il pourrait ainsi passer du temps à la piscine avec les enfants. Mais il a retrouvé le même ami et regardé du basket avant de retourner dans les bars.
Le lendemain matin, Tawanna s’est levé à 5h pour conduire un camarade de Tiaura à l’aéroport. Iverson n’était toujours pas rentré de sa soirée avec son ami et quand elle est revenue, il était inconscient dans le salon. Plusieurs heures plus tard, Allen était toujours inconscient et l’heure de quitter l’hôtel approchait. Tawanna a rassemblé les affaires et les jouets des enfants et s’est arrangée pour que sa mère emmène ces derniers au cinéma avant le vol de retour de la famille. Pendant ce temps, elle a loué un véhicule et aidé Iverson à s’asseoir dedans avec elle, le chauffeur et leurs bagages. Les heures passaient et le véhicule tournait au ralenti ; Allen était couché sur le sol, une jambe enveloppée d’un linge sur un siège. Tawanna avait peur de descendre : elle pensait que le chauffeur pourrait prendre des photos d’Iverson – une mauvaise publicité dont il n’avait pas besoin après une période particulièrement tumultueuse dans sa carrière.
Flot d’insultes nocturne pour Tawanna
Alors qu’elle se dépêchait de rentrer au Great Wolf Lodge, Tawanna était furieuse. C’était une chose qu’Iverson ne tienne pas ses promesses et ignore ses enfants, c’en était une autre qu’il les mette en danger. Elle est arrivée au pas de charge dans le hall, où il n’y avait personne d’autre que des employés de ménage, puis a fait irruption dans l’appartement. C’était en complet désordre. A 2h du matin, les adultes étaient partis, laissant les cinq enfants, pas encore couchés, seuls. « Et il n’était nulle part », a-t-elle dit au tribunal.
Elle a rassemblé leurs affaires, elle a pris ses enfants et elle les a installés dans la camionnette. Tawanna a conduit jusqu’à la maison de sa maman, pendant que ses enfants dormaient. A 4h du matin, Iverson est arrivé là-bas lui aussi. Il a sonné avec insistance et proféré des insultes à l’intention de Tawanna à travers la porte, ce qui a réveillé les enfants. Elle a appelée le 911, le numéro des secours. Quand la police est arrivée, Allen hurlait toujours que sa femme était une prostituée et que sa mère était une pute. L’agent a tenté de calmer Iverson, rappelant à la star du basket qu’elle était ivre et qu’elle faisait du tapage.
« Vous ne me connaissez pas ! a crié Iverson, qui démentait être bourré.
– Monsieur, vous êtes à l’évidence en état d’ivresse. Rentrez chez vous », lui a dit le policier d’après le témoignage de l’audience, basé sur la caméra du tableau de bord du véhicule de police. Iverson a refusé de partir et le policier a finalement quitté les lieux. Allen a continué de crier, de sonner à la porte, de déclarer que Tawanna avait baisé avec tous les hommes du quartier. Même quand Isaiah, 9 ans, pouvait voir le côté le plus hideux de son père à travers une vitre rectangulaire.
Alors que ses enfants grandissaient, Iverson ne se souciait pas de les connaître davantage, autrement que sur un plan superficiel. Il demandait à Tawanna de prendre les décisions concernant leur avenir et il faisait peu d’efforts pour s’impliquer dans les activités extrascolaires ou le choix des écoles. Tawanna cherchait sur Internet des réponses aux questions les plus importantes pour sa famille et quels que soient les endroits où il jouait, elle demandait conseil aux coéquipiers de son mari – ou à leur femme. « J’étais responsable de tout pour tout le monde », a dit Tawanna.
Iverson ignore où ses enfants sont scolarisés…
Iverson n’a jamais emmené Isaiah au karaté ou aux échecs, il n’a jamais été présent aux anniversaires, il n’était pas là quand les enfants invitaient leurs amis pour jouer ensemble et il n’a jamais rencontré leurs professeurs ni leurs coaches. Par trois fois, quand il lui a été demandé d’aller chercher Dream à son école privée, il s’y est présenté avec au moins une heure de retard. Cela a entraîné des amendes de 255 dollars par heure de retard et un avertissement : Dream pourrait être exclue de l’école si les retards persistaient. De même, Iverson n’a pas montré le moindre intérêt quand Deuce, son fils aîné, a intégré le business familial en jouant au basket pour les équipes de ses écoles.
Allen ne l’a jamais emmené aux entraînements et il n’est jamais allé assister à ses matches. Tawanna emmenait le garçon à ses matches puis le ramenait. Ça a duré jusqu’au collège, sans que son père, un basketteur célèbre dans le monde entier, soit présent dans les tribunes. Quand Deuce a été inscrit dans une école privée en Pennsylvanie, Iverson a zappé les deux derniers jours, dont un entretien privé avec seulement Deuce et la famille. A une autre occasion, il avait promis d’emmener un matin l’un de ses enfants voir un spécialiste ; il a apparemment changé d’avis, préférant, à la place, retourner dormir.
En août 2012, quand Tawanna lui a demandé d’aller chercher les enfants à l’école un mercredi et de les y déposer le lendemain matin, Iverson lui a envoyé un SMS : il ignorait totalement dans quelles écoles ils allaient. « 1èrement, je ne sais pas où MES ! enfants vont à l’école, aussi dingue que ça puisse paraître chez un homme qui a pris soin d’eux toute leur vie, mais c’est comme ça, donc, toi ou 1 de tes assistantes devez me retrouver quelque part avec eux. »
Il jouait occasionnellement avec eux, se roulait sur le sol tandis que les enfants rigolaient et crapahutaient autour de leur célèbre père, mais il ne tenait pas ses promesses et il les a utilisés comme des pions lors de sa séparation d’avec Tawanna. Il a un jour menacé de divulguer des détails à propos de problèmes que deux de leurs enfants avaient eus pendant des années durant leur enfance, disant qu’il contacterait le site Web de ragots TMZ pour lui livrer les infos. « Nos enfants 2vront gérer ça & ça me dégoûte mais j’ai essayé ! », a-t-il texté à Tawanna en mars 2012.
Il a humilié l’un de ses fils, a affirmé Tawanna au tribunal. Iverson, a-t-elle dit, a déclaré au garçon qu’il était plus faible que lui parce que – et c’était la chose qu’Allen avait souhaitée – il avait grandi dans un univers beaucoup plus confortable que ceux que son papa avait endurés. « T’es pas un vrai nègre. T’es un p’tit Blanc, un gosse de riche », s’est-elle souvenue de l’avoir entendu dire.
Durant son témoignage en janvier 2013, Tawanna a décrit comment elle avait essayé de faire suivre une thérapie à son mari. Elle l’a incité à se faire aider pour sortir de l’alcool. Il ne voulait rien entendre de tout ça, même quand elle menaçait d’éloigner les enfants.
« C’est seulement depuis que la procédure de divorce a été entamée que je l’ai sérieusement poussé à se faire aider, a-t-elle poursuivi à la barre.
– Je comprends, a dit le procureur. Pourquoi ne l’avez-vous pas poussé sérieusement avant le divorce ?
– J’ai toujours pensé que mes enfants avaient besoin de leur père, a dit Tawanna. Et ce que j’ai appris, c’est qu’il n’ont pas besoin de lui s’il est aussi destructeur dans leurs vies. »
A suivre…
Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game », 307 pages, 22 euros, 13,99 euros en format numérique (ePub).
En vente en librairie, dans les grandes surfaces et sur les sites de vente en ligne.
Talent Sport
https://www.facebook.com/Talentsport2014/
Autres livres de basket disponibles
> Phil Jackson, « Un coach, onze titres NBA » (sorti le 14 mai 2014)
> Roland Lazenby, « Michael Jordan, The Life » (sorti le 17 juin 2015)
> Jack McCallum, « Dream Team » (sorti le 8 juin 2016)
> Kent Babb, « Allen Iverson, Not A Game » (sorti le 9 novembre 2016)
> Jackie MacMullan, « Larry Bird-Magic Johnson, quand le jeu était à nous » (sorti le 31 mai 2017)